Les Droits Tamouls

 

 

 

Juillet 2001

 

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Huit avions militaires détruits sur la base de l’Air Force.

 

Colombo, le 24 juillet (AFP) ­ Cinq Airbus de la compagnie Sri Lankan Airlines ont été endommagés au sol lors de l’attaque, mardi à l’aube, des rebelles Tamouls sur la base principale de l’Air Force, près de l’aéroport international, ont déclaré des officiels.

 

Le porte-parole du ministère de la Défense a indiqué qu’un autre Airbus avait pris feu, soit un total de cinq appareils civils touchés, probablement par des tirs de grenades.

 

On estime que au moins neuf rebelles Tigres Tamouls ont péri dans l’attaque, déclare des officiels. L’avion civil a été touché sur l’aire de stationnement de l’aéroport international de Bandaranaike.

 

Le transporteur national sri lankais, Sri Lankan Airlines, a confirmé qu’un Airbus A-340 et un A-330 avaient été totalement détruits, tandis que deux autres A-320 étaient endommagés. Le cinquième, un A-330, présente des dommages au train d’atterrissage.

 

Tous les vols internationaux vers le Sri Lanka ont été détournés sur l’Inde ou sur Doubaï, ont déclaré des représentants de l’aviation, ajoutant que tous les départs avaient été annulés pour une durée indéfinie. Un porte-parole militaire a indiqué que les assaillants, qui avaient détruit huit avions militaires stationnés sur la base jouxtant l’aéroport, s’étaient ensuite tournés vers l’aéroport international.    

 

 

L’université de Jaffna fermée pour une durée indéfinie

 

10 juillet 2001 ­ L’université de Jaffna a été fermée pour une durée indéfinie à la suite d’un long week-end de protestations menées par les étudiants contre l’arrestation d’un des leurs par des soldats de l’armée sri lankaise, le 2 juillet.

 

Le vice chancelier a déclaré le campus hors limites pour les étudiants et leur a demandé de déménager.

 

Les étudiants de l’université de Batticaloa ont mis en place des piquets de grève, appelant les autorités universitaires à assurer la libération de l’étudiant détenu et demandant la réouverture du campus de Jaffna.

 

Le 9 juillet, plus de 250 étudiants du campus de Vavuniya, de l’université de Jaffna, ont manifesté contre l’arrestation de l’ancien secrétaire de l’Union des Etudiants de la faculté de science.

 

 

Amnesty condamne les meurtres au Sri Lanka lors d’une manifestation antigouvernementale

 

Colombo, 20 juillet (AFP) ­ Amnesty International  a condamné mardi la police sri lankaise pour son usage excessif de la force contre une manifestation pacifique, ce week-end, et qui a causé la mort de deux manifestants antigouvernementaux. 

 

L’organisation des Droits de l’Homme basée à Londres a déclaré avoir noté que les autorités sri lankaises admettaient avoir utilisé des balles réelles pour réprimer les manifestations antigouvernementales de mardi, tuant deux personnes et en blessant plus de 80, selon les estimations officielles.

 

Elle a accusé le gouvernement d’essayer d’étouffer la liberté d’expression et pressé le président Chandrika Kumaratunga d’assurer que la police et les troupes observaient les principes de base dans l’utilisation des armes à feu.

 

« Il s’agit d’une infraction totale aux libertés d’expression et de réunion », a indiqué Amnesty International (AI) dans sa déclaration.

 

« Les peuples de tout bord politique doivent reconnaître et respecter le droits des autres à se rassembler en paix et à exprimer leurs opinions sans crainte pour leur sécurité ». L’organisation, qui surveille les Droits de l’Homme, a ajouté : « On rapporte que la vaste majorité des participants à la manifestation de mardi était sans armes et pacifique ».

 

« AI n’a aucun rapport indiquant le port ou l’utilisation d’armes à feu par les manifestants. Ceux qui étaient portés à la violence ont jeté des pierres dans la rue» précise la déclaration.

 

Les images tournées ont montré un officier de police remettant un couteau à un homme en civil, que l’on pense être un membre des forces de sécurité ou un affilié des partis au gouvernement » a ajouté Amnesty.

 

Un magistrat à ordonné ce vendredi l’arrestation de trois fonctionnaires de police soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre de l’une des victimes de mardi.

 

 

 

 

 

 

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Non concerné par les arrestations et les disparitions de Vavuniya

 

Un Tamoul est peut-être en train d’être arrêté alors que vous lisez ces lignes. Il ne s’agit pas d’une surprise pour les lecteurs de quotidiens, puisque généralement la nouvelle est mentionnée dans un entrefilet du journal. Mais personne ne s’en inquiète puisqu’il n’y a aucun signe indiquant que cela va bientôt se terminer. Ce silence n’en finit pas. Certains disent que l’augmentation des arrestations est due à la proximité de Wanni et Vavuniya. Mais, en réalité, cela n’est pas le cas. La vérité vient du fait que les forces de sécurité et les groupes armés ont pris la loi en main et décident arbitrairement de faire tout ce qu’ils veulent. La dictature est la loi à Vavuniya. Personne ne peut aller contre eux, sauf le LTTE, seule exception. Avec comme prétexte la lutte contre le LTTE, des innocents sont emmenés ; où et à qui se plaindre ?

 

Qu’ils soient liés ou non au LTTE, après leur arrestation ils sont marqués en tant que Tigres. Ils sont nombreux dans ce cas et qui sont-ils ? Des gens qui ont commencé un voyage vers le sud et arrivent à une station de bus, d’autres qui viennent poursuivre des études, d’autres enfin qui viennent de Wanni pour des soins médicaux. La plupart d’entre eux ne savent même pas pourquoi ils ont été arrêtés. Plus tard on les déclare Tigres et on les envoie en prison. Sur 29 personnes récemment emmenées, aucune nouvelle de cinq d’entre eux. Au même moment, sur trois jeunes garçons perdus depuis des mois, deux sont revenus chez eux en provenance d’un camp de l’armée. Le sort du troisième est encore inconnu. Lorsqu’ils ont été portés disparus, on a déclaré qu’ils avaient été enlevés par le LTTE. Et en même temps ceux qui arrivent dans des camionnettes blanches enlèvent des jeunes femmes.

 

Une jeune femme a été enlevée avec sa bicyclette et personne ne sait ce qu’il est advenu d’elle. Ces enlèvements sont-ils dus aux forces de sécurité ou à des groupes armés Tamouls ? Le fait est que tous deux enlèvent des jeunes femmes. Les membres du PLOTE enlèvent des jeunes innocents au hasard, les torturent puis les relâchent ensuite. On pense toutefois que les groupes armés sont également compromis dans ces atrocités. Malheureusement, la plupart des victimes sont arrivées enfants vers dix ans dans des camps de réfugiés où elles ont grandi. Quand un événement survient à Vavuniya, ce sont ces jeunes qui sont arrêtés par les forces de sécurité. Ils sont alors traités comme des chiens. C’est d’autant plus pitoyable qu’il est très facile de les arrêter.

 

(ATHAVAN, 1er juillet 2001)

 

 

Le Sri Lanka en réelle crise

 

La crise politique actuelle est peut-être une bénédiction déguisée. Elle donne aux membres du parlement en particulier la possibilité d’évaluer la dangereuse situation à laquelle le pays doit faire face. Il est temps de chercher de toute son âme et d’estimer en toute vérité ce qui arrive, et ce qui est à faire pour relever le fardeau actuel de la population ainsi que le futur fardeau encore plus lourd qui va survenir dans les prochains mois.

 

Ils ont été amenés, affaiblis, à la table des négociations. Au lieu de s’exprimer directement, le Sri Lanka use de pressions sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, pour les forcer à discuter avec les Tigres.

 

Le pays n’est plus capable de faire face à ses obligations. Même des factures de faible montant ne sont plus honorées par des départements du gouvernement, pour des achats qu’ils ont effectués. Le pays est vidé de ses ressources financières.

 

Le gouvernement, d’un autre côté, n’a aucune hésitation à augmenter le tarif de l’électricité de 25 %. Maintenant, il déclare qu’une nouvelle augmentation de 7,5 % du GST est nécessaire, soit 20 %. Et cela sera applicable à partir de septembre 2001. Le CEB (l’administration de l’électricité) est un bazar total, L’ENNEMI PUBLIC Numero 1. Il a ruiné la population et le pays. Malgré la grave situation financière du pays, le gouvernement n’a aucune hésitation à ouvrir des lettres de crédit via l’une des banques d’Etat,  les 8 et 9 mars (Poya Day) pour dépasser la date limite des offres de budget.

 

Il est aujourd’hui évident que nous n’avons ni leaders ­ en tout cas ils ne se montrent pas ­ ni Etat ­ c’est-à-dire des hommes qui mettent la nation avant tout et font ce qui est juste pour le peuple et le pays. Le président est le commandant en chef du pays, et à la tête de l’Etat elle doit tenir la boutique. Mais pourquoi devrait-elle être également ministre des Finances et prendre aussi la responsabilité de surveiller plus de 40 ministères.

 

Et que dire des ministres. Ne peuvent-ils pas travailler ?  Et de toutes façons pourquoi le président devrait-il être ministre des Finances ? Quel besoin a-t-elle de s’accrocher à ce poste ? Elle gâche depuis six ans les finances de la nation. Il est absolument clair qu’elle n’a pas la moindre idée de la haute finance. Elle doit être tenue pour responsable de l’état désolant des finances du pays et des problèmes qu’elle a créé à la population et à la nation. Elle doit immédiatement présenter sa démission en tant que ministre des Finances et laisser ce poste à une personne plus compétente.

 

Cela semble être le seul espoir pour le Sri Lanka et ses habitants. Les plus belles heures du Parlement vont bientôt arriver et ce sera la prière et l’espoir de la population que ses membres agiront sans rester confiné à leurs idéologies ou affiliations politiques, et qu’ils rassembleront leurs votes pour un meilleur mode de vie de notre nation et notre peuple, avec de plus grands espoirs pour le futur ; loin de la misère de ces six dernières années et loin du trucage des élections, de la corruption et de la dépravation auxquels nous faisons face depuis ces six dures années.

 

 

 

 

Uthayan, le seul quotidien de Jaffna, en état de siège

 

24 juin 2001 ­ Le quotidien de Jaffna, Uthayan, a rapporté que le samedi 23 juin, la motocyclette sur laquelle voyageait le rédacteur en chef du quotidien, Ganamylnathan, 58 ans, a été heurtée par un pick-up et que le conducteur et lui-même souffraient de sérieuses blessures et allaient être opérés à l’hôpital. Le journal a également indiqué que, lors d’un accident similaire le 6 mai, exactement au même endroit, un autre employé, avait été lui aussi heurté par un pick-up et tué sur le coup. Les deux camionnettes pick-up appartenaient à l’EPDP, a précisé le journal.

 

L’EPDP est le seul parti Tamoul de la coalition gouvernementale et son leader, Douglas Devenanda, détient le portefeuille ministériel de la réhabilitation des régions Tamoules. Amnesty International, dans son rapport annuel de 2001 sur le Sri Lanka, a indiqué que « des preuves indirectes mettent la responsabilité du meurtre du journaliste Nimalranjan de Jaffna, correspondant de nombreux journaux et agences internationales, sur des membres de l’EDPD en accointances avec les forces de sécurité ».  Le gouvernement sri lankais a fermé les bureaux du journal Uthayan, utilisant le poids de ses lois de censure. Uthayan a reçu le prix « Brave journalisme » de l’Union des Rédacteurs du Sri Lanka en 2000.

 

(Remerciements, www.sangam.org)

 

 

 

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50 000 manifestants au Sri Lanka demandent la libération d’un étudiant

 

12 juillet 2001 ­ Colombo (AP) ­ Plus de 50 000 étudiants des collèges et universités du nord du Sri Lanka ont boycotté leurs cours mardi, demandant la libération d’un étudiant de l’université de Jaffna, accusé de liens avec les rebelles Tigres Tamouls.

 

Des soldats de l’armée ont emmené Krishnasamy Thivyan, 24 ans, en prison, le 2 juillet, près d’un point de contrôle de banlieue au nord de la ville de Jaffna, l’accusant de voyager avec un combattant rebelle qui s’est par la suite enfui.

 

Thivyan a subi un interrogatoire, sous l’acte de Prévention du Terrorisme, qui autorise des soldats à le détenir jusqu’à 18 mois sans procès et sans recours à un avocat.

 

L’objectif des militaires est de constituer un dossier d’accusation contre Thivyan rapidement, a déclaré mardi le porte-parole brigadier Sanath Karunaratne. Le porte-parole a déclaré que Thivyan avait avoué aider la guérilla à transporter des armes.

 

Demandant la libération de Thivyan, les étudiants ont manqué leurs cours des collèges et universités de Jaffna, au nord, et plus au sud dans les régions tenues par le gouvernement de Vavuniya, et au nord-est à Batticaloa.

 

 

Des témoins rapportent des tortures physiques et psychologiques

 

28 juin 2001 ­ La Commission des Droits de l’Homme d’Asie (AHRC) a déclaré avoir publié le récit d’un témoin oculaire de tortures extrêmes, physiques et psychologiques, du surpeuplement, de centaines de disparitions et de meurtres à un camp illégal de détention de l’armée à  Wehera, dans le district de Kurunegala, à 25 miles de Kandy, et commandé par un homme promu haut commissaire sri lankais en Australie, le major général Janaka Perera. Tim Gill, le porte-parole de AHRC a déclaré : « Nous publions le déchirant récit d’un témoin non pour encourager une chasse aux sorcières contre le nouveau haut commissaire, mais pour montrer le niveau des atrocités commises au Sri Lanka entre 1988 et 1992, et pour faire amener devant la justice les responsables ».

 

« Le détenu se rappelle le terrible surpeuplement et les fers dans les cellules et les couloirs ; le déménagement des prisonniers lorsque des agences humanitaires venaient inspecter le camp ; la « disparition » de centaines de malheureux prisonniers ; les sadiques formes de torture utilisées sur lui et sur d’autres ; l’impact psychologique de voir d’autres compagnons de détention torturés quotidiennement devant lui », a déclaré Tim Gill.

 

Ci-dessous le récit de l’ancien détenu du camp de Wehera, publié par l’AHRC :

 

J’ai été amené au camp de détention de Wehera à cause d’informations données par un informateur. J’avais des relations distantes avec JVP en 1971 et cela a été la cause de mon arrestation, bien que je n’ai eu plus aucune relation par la suite.

 

Le camp de détention de Wehera était bien connu de la population du district de Kurunegela et, en fait, il était tout à fait connu dans le reste du Sri Lanka également. Des prisonniers des villages et villes suivantes y étaient amenés : Chilaw, Galgamuwa, Tambuttegama, Giriulla, Mawatagama, Ridigama, Polgahawela ou d’autres places avoisinantes. Tous les détenus étaient gardés, enchaînés les uns aux autres en permanence, et seulement libérés pour aller aux toilettes.

 

Chaque jour de nouvelles personnes arrivaient. Quand la pièce a été trop pleine, les nouveaux prisonniers étaient gardés, attachés dans le couloir à l’extérieur.

 

Chaque nuit quelques personnes étaient emmenées dehors. On appelait leurs noms et ils devaient sortir. Ces personnes ne revenaient pas. Parfois, on nous disait qu’elles avaient été conduites à Colombo, mais tout le monde savait qu’elles avaient été emmenées dehors et tuées. Très vite, nous avons appris que des corps avaient été trouvés à l’embranchement de routes ou de rivières. Parfois, des groupes allant jusqu’à 20 personnes arrivaient d’un seul village. En général, ils étaient tous tués.

 

Il y avait plusieurs méthodes habituelles de torture.

 

1.       L’une était d’attacher dans le dos les mains et les pieds (avec les jambes tendues en arrière) d’une personne. Puis une corde en nylon était tendue entre les jambes de la personne et l’ensemble du corps tiré en haut puis en bas. La corde dans l’entrecuisse supportait tout le poids.

 

2.       Une autre méthode consistait à suspendre la personne par les pieds, la tête en bas, avec un système de poulie et à le hisser jusqu’au toit puis à le faire descendre vers un feu allumé sur le sol. Parfois, de la poudre de piment était jetée dans le feu et la personne devait en respirer, en même temps que subir la fumée et la chaleur.

 

3.       Une autre méthode était de mettre un sac en plastique autour de la tête de la personne et de le fermer autour du cou. Dans cet état de suffocation, les mains attachées dans le dos, il était soulevé et descendu avec des cordes, puis frappé à la taille par ses tortionnaires.

 

4.       Et une autre méthode utilisée dans ce camp était d’utiliser certains des détenus eux-mêmes comme tortionnaires. Il s’agissait de personnes qui étaient devenues des informateurs après leur arrivée dans le camp. Un jour, à cause des agressions de ces individus, une personne est morte à l’intérieur même du camp.

 

Pendant que j’étais là-bas, 400 à 500 personnes ont été emmenées la nuit et ne sont jamais revenues. Il n’y a pas de doute qu’elles ont été tuées et leurs corps jetés en divers endroits. En dehors de la population du camp, les cas de deux personnes ont été examinés dans des enquêtes publiques. Une personne, nommée Wasantha de Polgahawela, dont la disparition a soulevé des questions au Parlement. L’autre cas était celui d’une femme nommée Kumari, de Mahawatte. J’ai vu les deux au camp, avant leurs disparitions.

 

Quelques mois après mon arrivée au camp, tous les détenus ont été mis sur des camions et transportés ailleurs. Plusieurs se sont évanouis, pensant être emmenés vers leur mort. Nous avons été emmenés dans la jungle, gardés là-bas jusqu‘à la nuit, puis ramenés au camp. J’ai appris plus tard que des fonctionnaires de la Croix Rouge était venus inspecter le camp ce jour-là. Certains détenus, dont moi-même, ont été au camp Poonai (tenu par la police). Avant notre transfert, les policiers ont pris nos déclarations et nous ont photographiés. Ainsi, nous sommes passés d’une prison militaire (à Wehera) à une prison de la police. Ceci, je le sais, a été du à la pression internationale. J’ai également appris que ceux qui n’avaient pas été transférés ont été tués avant la fermeture du camp de Wehera.

 

L’histoire du camp de détention de Wehera n’est pas un secret. Elle est publiquement connue. Les images que la population a vue sont destinées à rester dans la mémoire de chacun ­ et beaucoup plus bien sûr pour les familles des victimes. Il est également bien connu que la tête de ce camp et son cerveau durant toute son existence était M. Janaka Perera. Le savoir-faire qu’il a acquis là-bas lui a permis de monter et d’atteindre de plus hauts sommets. »

 

 

 

Localisation du « naufrage fantôme »

 

Une équipe de recherche a découvert ce que l’on pense être les restes d’un bateau qui aurait coulé au large des côtes italiennes il y a cinq ans avec des centaines d’immigrants illégaux à bord.

 

Des squelettes entourent les restes du bateau.

 

Un journal italien, « La republica », a entrepris la recherche de ce qui avait été surnommé « le naufrage fantôme » à la vue d’un scepticisme officiel de longue date sur l’existence du bateau.

 

On estime qu’environ 280 personnes, la plupart en provenance de l’Inde, du Pakistan ou du Sri Lanka, se sont noyées lorsque le bateau a coulé dans les eaux de la Sicile, en décembre 1996.

 

Les enquêtes menées par les autorités italienne et grecque à l’époque avaient échoué à trouver toute trace des supposés disparus.

 

Des squelettes autour du lieu du naufrage

 

Le journal a indiqué qu’il y avait des douzaines de squelettes à l’intérieur et autour du bateau.

 

Des survivants avaient déclaré à la police, à l’époque, qu’ils avaient été obligés d’embarquer sur cette funeste embarcation, à partir d’un bateau plus grand, le Johan.

 

Beaucoup ont refusé, mais y ont été obligés sous la menace d’une arme à feu par le capitaine du Johan. Après le transfert, le petit bateau s’est trouvé en difficulté, est revenu vers le Johan et est entré en collision avec lui.

 

Une image du coté du bateau naufragé montre un large trou, sans doute causé par le choc avec le plus gros bateau.

 

Le capitaine face à un procès

 

Le capitaine libanais du Johan et des membres de l’équipage ont comparu en Sicile en mai devant un tribunal, suspecté de trafic d’immigrants. Le procès a maintenant été reporté. Les recherches n’ont commencé sérieusement qu’après que des pêcheurs siciliens ont retrouvé la carte d’identité d’un jeune Tamoul Sri Lankais dans leurs filets.

 

Le document a été transmis et reconnu par un oncle du disparu, vivant à Milan. Une équipe de plongée utilisant un robot sous-marin télécommandé a, en fin de compte, localisé le bateau à 30 kilomètres au large de Capo Passero, à la pointe sud de la Sicile.

 

(BBC News ­ samedi 16 juin 2001)

 

 

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Les Tigres devraient combattre jusqu’à la libération ­ déclaration d’un parlementaire TULF

 

27 juillet 2001 ­ Les Tigres de Libération combattent pour la liberté du peuple Tamoul. Ils devraient continuer leur lutte armée jusqu’à ce que le peuple Tamoul soit libéré » a déclaré M. Mavai Senathirajah, parlementaire représentant Jaffna du Front de Libération des Tamouls Unis (TULF), lors d’une réunion de l’Organisation de Libération des Tamouls Eelam (TELO) à Vavuniya pour célébrer ses leaders massacrés à la prison de Welikada, Colombo, en 1983.

 

« Le leader de l’ACTC, M. Kumar Ponnambalam et le journaliste de Jaffna Mayilvaganam Nimlalarajan ont été assassinés par des agents de l’Alliance du Peuple au gouvernement. Depuis lors, le régime n’a rien entrepris pour amener les assassins devant la justice. Les Tamouls ne peuvent rien espérer de la justice de la part de ce gouvernement. C’est pourquoi l’alliance des 11 partis politiques Tamouls s’oppose à lui », a déclaré M. Sri Kantha, conseiller auprès du TELO, dans son discours.

 

Le fondateur du TELO, Thangathurai, et ses principaux leaders Kuttimani et Jeganwere, étaient parmi les 54 prisonniers politiques Tamouls massacrés dans la prison de Welikada durant le violent pogrom contre les Tamouls de juillet 1983. Trente-cinq prisonniers politiques Tamouls ont été assassinés le 25 juillet et 19 autres le 27 juillet. Les politiciens Tamouls avaient accusé le gouvernement sri lankais d’avoir été activement de connivence avec les auteurs du massacre à la prison.

 

 

La fille subit un viol collectif et la mère est agressée

 

8 juillet 2001 ­ Une femme supposée avoir subi un viol collectif par des soldats de l’armée sri lankaise de Meesalai a été admise à l’hôpital de Pointpedro. Selon des sources de l’hôpital, la femme a été brutalement violée. Sa mère, qui avait essayé de s’interposer, a été gravement frappée et a également été admise à l’hôpital pour des soins.

 

Des soldats d’un poste de contrôle près du domicile de Thambippilai Thanalakshmi, 42 ans, ont pénétré dans sa maison durant la nuit et l’ont violée.

 

Sa mère, Thambippilai Ponnamma, 82 ans, dont la vue est faible, a été agressée et frappée avec des fusils alors qu’elle essayait d’intervenir après avoir entendu sa fille crier.

 

Thanalakshmi et sa vielle mère avaient été déplacées hors de leur maison durant une longue période et n’étaient de retour que depuis deux mois.

 

Des voisins ont déposé une plainte devant la police de Kodikamam au sujet du viol.

 

 

 

 

Forcé à des travaux pénibles par le STF

 

22 juillet 2001 ­ Des villageois de Puthukudiyiruppu, au sud de Batticaloa, sont forcés à effectuer des travaux pénibles par les troupes des forces spéciales stationnées dans le village. Les soldats ont convoqué 25 villageois au camp et leur ont ordonné de débroussailler la jungle le long du lagon de Manmunai.

 

Le STF a ordonné à au moins 30 pêcheurs locaux de nettoyer la jungle du matin jusqu’au soir.

 

Selon un pêcheur, il était en train de débarquer avec ses collègues, dans la soirée, lorsque des soldats leur ont ordonné de se présenter au camp le lendemain à 9h. « On a exigé que nous nettoyions la jungle le long de la côte toute la journée ». Le 20 juillet, également, des soldats ont escorté des villageois pour nettoyer la jungle, sur la côte de Manmunai.

 

Des parlementaires locaux et des organisations des Droits de l’Homme ont accusé les troupes gouvernementales de forcer les villageois habitant autour de leurs camps d’effectuer des travaux tels que nettoyer les latrines, couper des arbres, construire des bunkers, à l’intérieur et aux alentours de leurs camps. Manmunai se situe sur la côte est du lagon.

 

 

Des journalistes Tamouls inquiets pour leur sécurité au Sri Lanka

 

19 juillet 2001 ­ Les responsables de l’Alliance des Médias Tamouls Sri Lankais (SLTMA) ont écrit au président du Sri Lanka, exprimant leur préoccupation sur leur sécurité au Sri Lanka. Les journalistes Tamouls du Sri Lanka sont sous la menace des forces de Sécurité pour leur couverture des faits concernant les atrocités militaires.

 

Ci-dessous des extraits de cette lettre :

 

« Nous souhaitons porter à votre aimable attention le fait que la sécurité des journalistes Tamouls a été gravement menacée une fois de plus ; un responsable de la brigade 23-3 a convoqué la semaine dernière le journaliste de Batticaloa, couronné de nombreux prix, M. Aiyathurai Nadesan, à son bureau afin de lui transmettre un avertissement.

 

Le colonel Manawaduge, de l’armée sri lankaise, a mis en garde M. Nadessan, un journaliste indépendant qui défend la démocratie dans ses écrits, l’avertissant qu’il allait être arrêté sous l’Acte de Prévention du Terrorisme (PTA) pour ses articles contre le gouvernement et les forces de sécurité. M. Nadesan a déclaré avoir été photographié sous plusieurs angles, ce qu’il estime être une menace de la part des forces de sécurité.

 

L’Alliance des Médias Tamouls Sri Lankais (SLTMA) est surprise et inquiète qu’un avertissement de cette nature survienne le jour même où le gouvernement annonce l’assouplissement des restrictions faites aux journalistes pour visiter les régions placées en dehors du contrôle des forces de sécurité.

 

M. Nadesan est le vice président du SLTMA et a reçu le prix du meilleur journaliste de l’année 2000, de la part de l’Union des Rédacteurs du Sri Lanka.

 

L’Association des Journalistes du East Lanka a informé le SLTMA que le rédacteur de Thinakathir, le seul quotidien Tamoul de Batticaloa, M. S. M. Gopalakrishnan et son adjoint, M. K. Rushangan, avaient également été convoqués et menacés de la même façon et par le même officier.

 

Le SLMTA est préoccupé de cet acte d’intimidation, dans le contexte du meurtre de M. M. Nimalarajan dans la zone de haute sécurité de la ville de Jaffna, qui pourrait constituer un premier pas vers la violence armée contre des journalistes de l’est. »

 

SLMT a demandé au président d’assurer la sécurité des journalistes travaillant dans les régions en guerre.

 

 

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Juin 2001

 

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Les femmes Tamoules ne sont pas en sécurité au Sri Lanka

 

Nous n’attendons pas l’habituelle déclaration sur une action énergique qui va être entreprise.

 

Le harcèlement sexuel qui a eu lieu lors d’un contrôle de l’armée à Colombo est la preuve totale du comportement des plus indécents des forces de sécurité. Dans une lettre au président, le parlementaire Santhirasegaran a souligné qu’il n’attendait pas la traditionnelle réponse : « Une action énergique va être entreprise ». De nombreux incidents ont donné lieu à de telles promesses, mais aucune n’a été tenue. « Ces incidents prouvent seulement que sous votre administration, les forces de sécurité et la police sont hors de tout contrôle. Les forces de sécurité, qui devraient veiller à la sécurité des femmes, se comportent comme des bandits », a-t-il dit.

 

 

Violence sexuelle par les forces de sécurité

 

Trois policiers ont été arrêtés par la police, en relation avec l’événement de violence sexuelle de Maradana, et on recherche également un soldat. Cela a eu lieu en plein centre de Colombo et la femme concernée est une veuve de Badulla. La police a d’abord vérifié ses pièces d’identité au poste de contrôle puis, plus tard, s’est rendue à son domicile, l’emmenant en l’accusant d’être un Tigre ; ils l’ont ensuite violée tous les trois. Depuis, le destin infortuné de la jeune fille de Jaffna, Krishanty, de Kumaraswami, de nombreux événements similaires ont lieu ; rien n’a été fait malgré des commissions et des enquêtes.

 

Tous ces viols et tortures ont lieu sous couvert de sécurité. Et même l’enquête sur l’incident de Mannar, qui menait directement aux forces de sécurité, se poursuit à une allure d’escargot. De tels crimes sont commis, sur fond de conspirations politiques et d’efforts de paix, par les mêmes personnels de sécurité qui devraient protéger la population. Ni le peuple, ni les forces de sécurité ne craignent la loi ou ses conséquences. La Commission des Droits de l’Homme et le Comité de Prévention du Harcèlement ont identifié plusieurs incidents proches de l’anarchie, mais aucune action n’a été prise.

 

L’heure est venue pour chacun de réfléchir à comment apporter la sécurité aux femmes alors que les mêmes personnels qui devaient leur apporter la sécurité se comportent de la pire des façons. Ces événements ont lieu chaque jour bien que des organisations féminines internationales et locales, ainsi que des organisations des Droits de l’Homme sont présents dans ce pays.

 

La loi et l’ordre ont disparu de ce pays depuis vingt ans. Protéger les Droits de l’Homme est simplement théorique depuis 7 ans, et les rapports annuels démontrent une augmentation massive de la violence. Le gouvernement ne doit pas seulement poursuivre les enquêtes, mais également punir les coupables, en accord avec la justice.

 

(Editorial ­ THINAKKURALI ­ mercredi 27 juin 2001)

 

 

 

Une jeune fille Tamoule violée à un poste de sécurité

 

25 juin 2001 ­ Trois policiers en service au contrôle du centre ville de Colombo ont été arrêtés pour avoir violer une jeune fille, ce dimanche. La jeune fille revenait du travail avec un jeune homme lorsqu’elle a été stoppée au contrôle de police près du théâtre central de Maradana au centre de Colombo vers 4h45. Les policiers ont, semble-t-il, violé la fille après l’avoir forcée à entrer dans le poste en la menaçant de l’arrêter et de l’emprisonner en tant qu’espion des Tigres de Libération si elle refusait de les suivre dans le bunker. Tout membre des forces de sécurité, indépendamment de son rang, peut arrêter qui il veut  s’il a des « raisons suffisantes » de suspecter des liens avec les Tigres de Libération, grâce aux lois d’urgence (18.1).

 

La jeune fille, une Tamoule des régions montagneuses de l’île, habite dans une pension de famille près du point de contrôle, ont indiqué des sources. Après l’avoir violée, les policiers l’ont menacée si elle racontait ce qui lui était arrivée à qui que ce soit.

 

Cependant, la jeune fille a informé du viol le propriétaire de la pension où elle réside dès son retour chez elle. Celui-ci l’a emmenée au poste de police le plus proche et a déposé une plainte.

 

La jeune fille a été conduite à l’hôpital.

 

 

Violence sexuelle à Maradana, une preuve que les femmes Tamoules ne sont pas en sécurité !

 

Dans une lettre à l’inspecteur-adjoint de la police (DIG), M. A. Thondaman a écrit que la violence sexuelle exercée à Maradana sur une jeune fille Tamoule d’origine indienne à un point de contrôle par des hommes des forces de sécurité est inhumaine, répugnante et, qu’en conséquence, il est de la responsabilité du DIG de prendre des mesures énergiques et de punir les coupables. Il a également précisé que cet événement démontrait que les femmes Tamoules n’étaient plus en sécurité dans ce pays.

 

(VIRAKESARI ­ mercredi 27 juin 2001)

 

 

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Un recensement au Sri Lanka afin de réduire le nombre de sièges Tamouls au Parlement

 

Une coalition de dix partis politiques Tamouls a condamné l’initiative de la Commission de recensement sri lankaise pour l’étude en cours même dans les provinces déchirées par la guerre du nord et de l’est du Sri Lanka. Elle a ajouté que l’objectif était d’empêcher les Tamouls de devenir une force significative dans le nouveau parlement.

 

Le recensement est totalement inutile, soixante pour cent de la population ayant fui la région. Une partie a été déplacée et presque un million de personnes ont fui le pays et cherché un asile politique en occident.

 

Il n’y a aucun moyen pour le Sri Lanka d’obtenir un comptage réel des personnes alors que le gouvernement sri lankais ne dispose pas des structures administratives nécessaires pour obtenir le compte exact de la population vivant dans les régions tenues par le LTTE.

 

M. Appathurai Vinayagamoorthy, leader du All Ceylon Tamil Congress, a déclaré que le gouvernement ne devrait pas entreprendre cette étude tant que la paix n’a pas été restaurée dans les provinces en guerre du nord et de l’est. La raison d’une étude lancée aussi rapidement est d’inclure toutes les familles cinghalaises du sud qui se sont établies dans l’est depuis le dernier recensement de 1982, ainsi qu’inclure les colonies cinghalaises de la région de Manal Aru (Weli Oya / Pathaviya), région initialement comprise dans le district de Vavuniya puis ensuite temporairement transférée par le parti gouvernemental United National Party (UNP) dans le district de Anuradhapura.

 

 

 

Un crime infâme ­ The Observer

 

Une innocente femme Tamoule a subi un viol collectif à un point de contrôle de la ville de Colombo, tôt le matin hier, de la part de trois agents de police. Il s’agit d’un crime grave qui ternit le nom des forces de police et le pays. En outre, de tels événements altèrent les relations déjà tendues entre les communautés. Le gouvernement doit réagir au plus haut niveau et s’assurer que les coupables reçoivent une juste punition. Nous espérons que l’inspecteur général de la police prendra des mesures afin de garantir que de tels incidents ne se répéteront plus dans le futur. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Cet événement survient alors qu’une enquête est en cours sur le viol d’une femme Tamoule à Mannar par les forces de sécurité. Il montre que ceux en uniforme pensent qu’ils peuvent commettre des crimes en toute impunité. Une punition draconienne devrait être donnée aux coupables afin de dissuader tous les autres qui rêveraient d’impunité. Le gouvernement actuel, contrairement au précédent, a toujours engagé une action rapide après les plaintes concernant de tels crimes. Le vil meurtre de Krishanti Coomaraswamy en a été l’exemple. L’accusé a été jugé et condamné en accord avec la loi du pays. La prompte action du gouvernement a réduit le nombre de tels événements. Cependant, il y a encore quelques mauvaises herbes à enlever.

 

 

 

 

10 000 enfants sans certificat de naissance

 

29 juin 2001 ­ « Plus de dix mille enfants, dont la majorité dans les régions administrées par les Tigres de Libération, n’ont pas de certificat de naissance », a déclaré M. S. M. K. B. Nandaratna, responsable du programme « Save the Children »  lors d’une conférence à Trincomalee. « Les enfants les plus touchés vivent dans les deux villages les plus éloignés de la région de Mutur, Cheenanvelli et Uppooral. Ils ont les pires difficultés à poursuivre leurs études et à participer à des réunions sportives sans leur certificat de naissance. », a-t-il déclaré.

 

Il a ajouté : « La fondation « Save the Children » est particulièrement concernée d’aider ces enfants à assurer et sauvegarder leurs droits, tels qu’écrits à l’article 07 de la charte des Nations Unies du Droit des Enfants ­ le droit à être identifier. »

 

Il a été porté à l’attention de la conférence que « les parents qui vivent dans les régions administrées par les Tigres de Libération estiment trop difficile de venir dans les régions contrôlées par les troupes gouvernementales pour obtenir un certificat de naissance pour leur enfant, étant donné qu’ils ne possèdent pas de carte nationale d’identité ».

 

« Des personnes de plus de dix-huit ans doivent montrer leur certificat de naissance pour obtenir une carte nationale d’identité. Mais de nombreux Tamouls des régions administrées par les Tigres de Libération ne possèdent pas de carte d’identité, étant donné que leur naissance n’a pas été enregistrée par des autorités civiles à cause de leur déracinement. Parfois, même les plus vieux ont perdu leur certificat de naissance dans les fréquents déplacements ou dans la destruction de leurs biens », a déclaré un travailleur social de la région.

 

 

L’hôpital de Jaffna ­ un bouclier humain

 

11 juin 2001 ­ « L’hôpital de Jaffna constitue un bouclier humain depuis 1996. C’est pourquoi l’utilisation de certains des bâtiments ou des couloirs est encore interdite. Notre demande, raisonnable, de déplacer le camp de l’armée sri lankaise proche de l’hôpital de Jaffna afin de prendre en considération la sécurité des patients et du personnel et de déclarer l’hôpital et ses environs zone démilitarisée, sous la supervision du CICR, n’a toujours pas été prise en compte à ce jour », ont déclaré des médecins de Jaffna qui ont effectué une marche de protestation en compagnie de leurs collègues du nord et de l’est du Sri Lanka.

 

Les médecins Tamouls travaillant dans les zones de conflit ont déclaré qu’ils étaient soumis à des discriminations ethniques, les autorisations spéciales données aux médecins cinghalais travaillant avec eux leur étant refusées.

 

Ci-dessous des extraits d’une déclaration de l’association des médecins, ce lundi.

 

« L’hôpital de Jaffna souffre d’une pénurie de nombreux instruments. Les appareils modernes donnés aux hôpitaux du sud ne sont pas envoyés ici. Nous n’arrivons même pas à obtenir les dons des gouvernements étrangers ou des organisations d’aide, la permission nous étant refusée par le ministère de la Défense.

 

L’hôpital de Jaffna reçoit moins de subventions que les petits hôpitaux du Sud (régions cinghalaises). La maintenance, les rénovations et le développement de l’hôpital sont sévèrement affectés par le manque de fonds.

 

L’hôpital de Jaffna a servi de bouclier humain depuis 1996. L’utilisation de certains des bâtiments ou des couloirs est encore interdite. Le gouvernement a mis en place des modalités particulières pour transférer en sécurité les médecins cinghalais lorsque la guerre est montée d’un cran l’année dernière. Mais les médecins Tamouls et le reste du personnel continuent à travailler ici.

 

Notre demande, raisonnable, de déplacer le camp de l’armée sri lankaise proche de l’hôpital de Jaffna afin de prendre en considération la sécurité des patients et du personnel et de déclarer l’hôpital et ses environs zone démilitarisée, sous la supervision du CICR, n’a toujours pas été prise en compte à ce jour.

 

Nous protestons contre la discrimination ethnique dans les droits aux autorisations spéciales et demandons à ce que chacun soit traité de façon équitable, indépendamment de son origine ethnique.

 

Le gouvernement refuse d’accéder à notre demande que ces autorisations soit données à tout le personnel médical, quelle que soit son origine.

 

Il continue à y avoir des postes de médecins inoccupés dans le nord et l’est. Quatre-vingt-dix pour cent de ces postes inoccupés à l’hôpital de Jaffna nécessitent des spécialistes et cinquante pour cent des médecins.

 

Les médecins qui terminent leur internat au collège médical de Jaffna quittent Jaffna. Le gouvernement sri lankais ignore délibérément les postes libres à Jaffna, ces dernières années.

 

Il y a également pénurie de médicaments. La cause en est les restrictions imposées par le ministère de la Défense sur le transport de médicaments dans la péninsule de Jaffna. »

 

 

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Un journaliste Tamoul arrêté

 

Un journaliste du quotidien Tamoul Thinakurai, A. Fasmi, a été arrêté par les forces de sécurité à Mannar et remis à la police, pour avoir prétendument reçu de l’argent d’une personne dont le fils était emprisonné, a déclaré hier le Centre Spécial d’Information des Médias.

 

Ci-dessous le texte complet du communiqué du directeur de l’Information Gouvernementale, Ariya Rupasinghe.

 

« Un rapport de Reporters Sans Frontières a indiqué qu’ils s’étaient adressés au président, au ministre de la Défense et au Premier ministre du Sri Lanka en prétendant que A. Fasmi, le correspondant à Mannar du quotidien Tamoul local Thinakkurai avait été arrêté, interrogé et terriblement menacé pour avoir publié un reportage sur le viol de deux femmes par la police de Mannar.

 

Le brigadier commandant de Mannar a clarifié la situation qui a amené cette arrestation.

 

M. Selvathurai Jayaratnam de Thirunelveli, Arasadi Lane, Jaffna, père de Jayarathnam Aravidan, qui avait été porté disparu depuis le 18 août 2000, a porté plainte devant le brigadier commandant de Mannar, déclarant avoir remis 100 000 Roupies à un contact à Colombo sur les instructions de M. Fasmi, afin que cet argent soit remis au personnel militaire, dans la prison duquel son fils était supposé être détenu.

 

Les enquêtes conduites par le brigadier ont permis de découvrir des preuves suffisantes pour soutenir les accusations portées contre Fasmi. En conséquence, Fasmi a été arrêté vers 10h30 le 21 mars 2001 et remis à la police de Mannar vers 11 heures le même jour, pour enquêtes complémentaires.

 

Le 27 mars 2001, l’évêque de Mannar, le Révérend Dr. Rayappu Joseph a visité le centre de détention préventive de Mannar. A la suite de cette visite, la prétendue agression sexuelle par les forces de sécurité a fait l’objet d’un reportage. Fasmi a rapporté cette prétendue agression sexuelle dans la presse électronique et écrite.

 

Ainsi, il n’y a aucune relation entre le reportage de Fasmi et son arrestation. Fasmi a confirmé que les policiers de la brigade ne l’ont jamais ni menacé ni harcelé, que ce soit le 21 mars 2001 ou par la suite. Il a reconnu que son arrestation n’avait aucun lien avec son article dans les médias. Il a également informé le brigadier commandant qu’il ferait une déclaration écrite et sous serment à ce sujet. »

 

(The Island ­ 20 mai 2001) 

 

 

Les bureaux cinghalais Urumaya font l’objet d’une descente de la police française

 

Alors que Urumaya s’apprête à mener sa première Conférence Européenne les 17 et 18 juin, la police française a mené une opération contre les bureaux des cinghalais Urumaya en France et interrogé simultanément le président et le vice-président.

 

La police française a également demandé une liste complète des noms et adresses de tous le participants prévus à la conférence et ajouté que, s’il était dans les intentions de la conférence de promouvoir le racisme, elle ne l’autoriserait pas.

 

(LAKBIMA, mercredi 23 mai 2001)

 

 

Un journaliste menacé de mort après avoir enquêté sur deux femmes Tamoules violées par des policiers

 

13 avril 2001 ­ Dans une lettre adressée au président sri lankais et au ministre de la Défense, Reporters Sans Frontières (Reporters Without Borders - RSF) a exprimé son inquiétude à propos des menaces de mort reçues par le journaliste A. Fasmi. L’organisation de liberté de la presse a demandé au premier ministre de garantir la sécurité du journaliste et de s’assurer qu’une enquête serait ouverte pour identifier les auteurs de ces menaces. RSF a également demandé à être informé des mesures prises pour garantir la sécurité de A. Fasmi.

 

« Le devoir du gouvernement est de garantir la sécurité des journalistes qui informent la population sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays, même si des forces de sécurité sont impliquées », a fait remarquer Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.

 

D’après les informations recueillies par RSF, A. Fasmi, le correspondant à Mannar (au nord-ouest de l’île) du quotidien Tamoul local Thinakkurai a été arrêté et interrogé le 21 mars 2001 par un officier de la brigade 21-5 de l’armée sri lankaise de Mannar. Cet interrogatoire a suivi la publication dans le quotidien de Colombo d’un article sur le viol le 10 mars de deux femmes Tamoules par des membres de l’unité de lutte anti-subversion de la police de Mannar. Les deux femmes étaient détenues par la police sur la base de supposés liens avec les séparatistes Tigres Tamouls. Depuis cet interrogatoire, le journaliste a reçu des menaces de mort ou de représailles par téléphone. Selon lui, certains de ces appels émanaient de membres de la brigade 21-5.

 

Depuis la publication de ces articles sur les deux femmes violées ­ dont l’une d’entre elles était enceinte à l’époque - un juge de Mannar a ordonné l’arrestation de trois policiers et un officier de la marine, identifiés par les victimes. Cependant, les suspects sont toujours libres.

 

 

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Un bureau des Droits de l’Homme devrait être établi au Sri Lanka

 

12 juin 2001 ­ L’avocat et défenseur des Droits de l’Homme Kasinathar Sivapalan, présidant une réunion tenue à Trincomalee mardi avant la publication de l’édition Tamoule du rapport 2000 de Développement, publiée par le Programme de Développement des Nations Unies (UNDP), a déclaré : « une justice retardée est une justice déniée. Le rapport de la Commission présidentielle qui enquête sur les disparitions qui ont eu lieu dans le nord-est du pays est encore dans un placard. Nous ne savons pas quand ce rapport sera publié. »

 

« L’UNICEF, le HCR, l’UNDP des Nations Unies ont établi des bureaux au Sri Lanka. De même, il est grand temps pour l’OHCHR, la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies basée à Genève, de s’établir également afin de surveiller toutes les activités liées aux Droits de l’Homme dans cette île », a déclaré M. Sivapalan.

 

 

La paix n’est pas possible sans le LTTE

 

Notre visite a été organisée par le Conseil National de la Paix, avec le support de l’ambassade de l’Union Européenne, à Colombo, ainsi que de l’université de Jaffna et du Centre pour les Femmes et le Développement de Jaffna.

 

Qu’il s’agisse de l’Association des commerçants de Jaffna, de l’Association des enseignants de l’université, de l’Ordre des avocats, des coopératives ou de l’Association des leaders religieux, leur principal message a été le même ; ils ont tous déclaré que la population souhaitait la paix et ne voulait pas de la violence. C’est un message qui surprendra difficilement quiconque voit les destructions à Jaffna, en particulier celles qui sont arrivées un an auparavant, à la suite de tirs de roquettes. La population a clairement conscience de la possibilité d’une augmentation massive de la destruction susceptible d’intervenir dans les combats avec les nouveaux systèmes d’armement ­ et ils n’en veulent pas.

 

La visite effectuée par l’équipe à l’université de Jaffna a certainement été la plus mémorable.

Jaffna fut dans le temps fameuse pour la qualité de ses ressources intellectuelles.

 

Fidèles à la tradition de maîtrise intellectuelle dont ils sont les héritiers, même s’ils sont maintenant en nombre réduit, les enseignants de l’université de Jaffna ont présenté à leurs visiteurs des propositions concrètes pour une résolution politique du conflit ethnique. Dans un mémoire, ils ont défendu une solution politique basée sur une proposition « d’autodétermination du nord-est et un partage des responsabilités dans le centre ». En termes concrets, ils appellent à une autonomie à l’américaine ou à la Suisse de la région du nord-est, et à un mécanisme partagé 60/40 du pouvoir pour les communautés minoritaires du centre. Conscient du fait qu’ils sont des universitaires, et non des politiciens, ils ont présenté ce document comme une suggestion de structure de solution.

 

Le second message important qui est apparu de la plupart (mais pas de tous) des groupes civiques fut que leur représentant était, réellement, le LTTE. Peut-être leur sentiment que le LTTE avait ­ à ce moment ­ viré vers une stratégie de paix a rendu sa position agréable. Certains vont même jusqu’à déclarer que le LTTE est leur seul représentant, une situation que le LTTE lui-même semble avoir publiquement modifiée, parlant de représentation « principale ». Lors d’une réunion, un dignitaire religieux est allé jusqu’à déclarer qu’il n’y avait aucune différence entre le LTTE et le peuple Tamoul.

 

Le fait que pas une seule critique publique n’a été faite envers le LTTE (excepté en une occasion, par des affiliés au EPDP) rend ces affirmations quelque peu suspectes aux yeux des journalistes.

 

En résumé, le peuple de Jaffna sait que la paix sans le LTTE n’est pas possible ­ actuellement ou dans un avenir prévisible. Il sait que la paix dont il a un besoin et une nostalgie désespérés ne viendra qu’au travers de négociations entre le gouvernement et le LTTE, parce qu’il en est l’acteur principal. Il sait également qu’après une paix négociée, le LTTE jouera nécessairement un rôle très important dans une Jaffna en paix. En conséquence, il se conduit de façon pragmatique en donnant une position proéminente au LTTE à la table des négociations, sans laquelle il ne peut y avoir de paix . »

 

(Extraits du Week-end Express ­ 30 juin . 1er juillet 2001)

 

 

 

 

 

Viol et torture à Mannar ­ Un point pour les suspects

 

5 juin 2001 ­ Le juge de Mannar M. H. M Ajmeer a informé le directeur de la prison de Anuradhapura que les 14 policiers et personnels de la marine sri lankaise accusés du viol et de la torture de deux femmes à Mannar, le 19 mars, ne devaient pas être présentés devant la Cour, à la suite d’une décision de la Cour d’appel. La marine sri lankaise de Mannar a également envoyé une copie certifiée de cette décision datée du 31 mai 2001 au magistrat, suite à une demande d’un gradé devant la Cour d’appel, afin que lui-même et les 13 autres accusés de viol et torture de deux femmes en prison soit transférés à « Anuradhapura ou une Cour appropriée » pour des raisons de sécurité.

 

Les défenseurs des Droits de l’Homme déclarent que transférer de tels cas dans les régions cinghalaises ou à Colombo est une ruse classique des forces de sécurité destinée à mettre les poursuites dans une impasse.

 

Le 12 juillet 1999, une jeune femme, Ida Kamaleeta , 21 ans, a été violée et tuée à Pallimunai, un faubourg de la ville de Mannar, par semble-t-il des soldats de l’armée sri lankaise. Sept soldats ont été mis en accusation dans cette affaire.

 

Le cas a été transféré devant la Cour principale de Colombo en juin 2000, sur les conseils du CID au procureur général. Aucune date n’a été fixée pour le procès depuis ce transfert à Colombo.

 

 

 

Les forces de sécurité fouillent l’université

 

14 juin 2001 ­ Les forces du Sri Lanka ont bloqué l’université, établi un cordon et fouillé le campus de l’université de l’est à Vanthaarumoolai. Les forces de sécurité ont empêché le personnel de l’université de rentrer travailler sur le campus.

 

 

 

 

* * * * * *

 

 

Mai 2001

 

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LE SRI LANKA OPPOSE A LA PARTICIPATION DES ONG A L’ONU !

 

Depuis très longtemps, la situation des Droits de l’Homme au Sri Lanka a été critiquée par de nombreuses organisations internationales et forums des Droits de l’Homme de l’ONU.

 

De nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) publient des rapports, réclament des libérations et des actions urgentes face à la détérioration des Droits de l’Homme au Sri Lanka. Beaucoup de représentants des ONG ont visité le Sri Lanka pour des missions d’enquête et ont produit des rapports qui ont mis en lumière les faits envers la communauté internationale.

 

Ces rapports contredisent totalement la propagande insidieuse que le gouvernement sri lankais mène depuis des années sur la scène internationale, et cela gêne bien évidemment le gouvernement.

 

Celui-ci ne peut contredire la véracité des rapports détaillés qui sont régulièrement soumis aux instances des Droits de l’Homme de l’ONU, ni faire face a un fort lobbying des Droits de l’Homme. En conséquence, à travers les médias, il mène une propagande visant plutôt à discréditer et vilipender les ONG, en mettant en cause leurs travaux officiels concernant le Sri Lanka.

 

En octobre dernier, les responsables de la propagande du Sri Lanka ont rédigé une « liste de cibles à abattre » et celle-ci fut divulguée à la presse. Dans cette liste figuraient de nombreux occidentaux et asiatiques travaillant sur la situation des Droits de l’Homme au Sri Lanka. La même information révélait clairement que le ministère sri lankais des Affaires étrangères était impliqué dans la rédaction de cette liste.

 

Lors de la 57ème session de la commission des Droits de l’Homme de l’ONU, le Sri Lanka s’est attiré l’inimitié des ONG. Dans une réunion des membres de la zone Asie-Pacifique, le Sri Lanka a demandé des restrictions spéciales pour les ONG pendant la session de la commission des Droits de l’Homme, avec pour conséquence l’obligation faite aux ONG de ne pas parler du Sri Lanka.

 

La conférence des Nations Unies contre le racisme (WCAR) se déroulera en septembre à Durban, en Afrique du Sud. De nombreuses ONG du monde entière participeront à cette manifestation prévue pour un forum de débat et d’action contre le racisme. Les organisations spécialisées dans les Droits de l'Homme et la lutte contre le racisme ont été encouragées à demander leur accréditation pour cette conférence, qui ne nécessite pas d’avoir un statut consultatif ECOSOC.

 

Le Sri Lanka s’est opposé à l’accréditation de ces ONG pour le WCAR qui travaillait sur le Sri Lanka et a usé de son influence sur les autres pays. Le point de vue défendu est que « les Nations Unies appartiennent uniquement aux états ! ». En considérant donc que les ONG, et plus particulièrement celles qui dénoncent la situation des Droits de l’Homme au Sri Lanka, sont indésirables à l’ONU. C’est une illustration claire de la politique raciste du Sri Lanka.

 

Tous les Etats membres de l’ONU y contribuent par des fonds recueillis dans la population. Ils ne sont pays ni par les fonds des ministères ni par les partis politiques auxquels ils appartiennent.

 

La société civile se demande comment le Sri Lanka peut s’opposer aussi résolument à ces ONG, mais après tout, le Sri Lanka est l’un des pires violateurs des Droits de l’Homme dans le monde.

 

Le thème principal de la WCAR a été complètement gâté par la politique raciste du petit participant arrogant nommé Sri Lanka. Les gouvernements comme le Sri Lanka politisent les forums des Nations Unies sur les Droits de l’Homme afin de cacher la réalité des faits.

 

Quand on regarde comment les autres gouvernements ont agi face au Sri Lanka, on peut se remémorer que « la flèche ne doit pas être punie, après tout, elle a été décochée par quelqu’un d’autre (Sri Lanka) ».

 

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Révoltes contre les Musulmans au Sri Lanka

 

Deux mosquées, soixante maisons, quarante boutiques et deux stations-service appartenant à des Musulmans ont été incendiées par la foule dans la ville de Mawanella, les 29 et 30 avril, a déclaré M. Ali Sahir Moulana, membre de l’opposition parlementaire musulmane. Les manifestants ont mené ces actions dans le but de détruire les bases économiques des Musulmans de Mawanella, qui est située sur la route principale reliant Kandy et Colombo, dans le district de Kegalle.

 

M. Moulana a déclaré que le gouvernement devait prendre ses responsabilités concernant ces agressions.

 

Si l’on en croit le Congrès des Musulmans Sri Lankais, 18 véhicules, 20 maisons, 140 boutiques, deux fabriques de vêtements et une usine de caoutchouc détenues majoritairement par des Musulmans ont été incendiés par des Cinghalais.

 

La police n’aurait pas réagi, alors que le couvre-feu était décrété sur le secteur, lorsque la foule s’est livrée au pillage. Deux Musulmans ont été tués le 2 mai par les Cinghalais. Des centaines de Musulmans soumis à des violences ont trouvé refuge dans une école islamique locale.

 

Le Congrès Musulman estime que le gouvernement et une partie des médias tentent délibérément de minimiser le fait que les Cinghalais ont attaqué les Musulmans, détruisant leurs biens personnels et leurs lieux de travail, et tentent au lieu de cela de faire des Musulmans les méchants de l’histoire.

 

Les Musulmans de Mawanella ont protesté pacifiquement car il leur semble que le moment est venu de s’opposer à l’intégrisme cinghalais qui tente de s’opposer à la présence traditionnelle de Musulmans dans la ville. D’après une source fiable, les actions de Sinhala Urumay et de son plus puissant soutien Sinhala Traders Association pour minimiser la révolte de Mawanella, font partie d’une campagne raciste systématique dirigée contre les Musulmans dans les régions sud du Sri Lanka.

 

Révolte à Colombo

 

4 mai 2001 ­ Une révolte a éclaté à Colombo, menée par des Musulmans rendus furieux par les attaques subies par leur communauté dans la ville de Mawanella. Ceux-ci ont jeté des pierres sur des boutiques tenues par des Cinghalais et ont détruit plus de douze véhicules. La police sri lankaise a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les centaines de Musulmans qui manifestaient après la prière du vendredi, à Maradana, Panchikawatta, Maaligawatte et Hulftsdorp. Les manifestants ont jeté des pierres sur les membres des forces de l’ordre et tabassé certains d’entre eux. La ville de Colombo est sous tension après les manifestations, l’armée et les commandos spéciaux de la police ont été déployés dans les zones musulmanes.

 

Opération « villes mortes » à Ampara

 

5 mai 2001 ­ Une opération « villes mortes » a été menée dans le district d’Ampara, dans le sud-est, pour condamner la violence à Mawanella. Des drapeaux noirs ont été élevés sur les boutiques, les maisons et les places publiques. Toute activité a cessé dans les villages de Maruthammai, Kalmunai, Kathankudi, Sainthamaruthu, Ninthavur, Natpiddimunai et Sammanthurai pendant la durée de l’opération.

 

Révoltes à Mutur

 

7 mai 2001 ­ Douze boutiques ont été détruites par le feu à Mutur, dans le district de Trincomalee. La police a déclaré que personne ne savait qui avait commencé à brûler les commerces, certains appartenant à des Cinghalais, d’autres à des Musulmans. Le commissariat de police de Mutur est situé à 50 mètres du lieu de l’incident.

 

D’après certains témoignages, une explosion a eu lieu, suivie de l’incendie de plusieurs boutiques. Les boutiques détruites étaient situées sur la rue principale, entre l’hôpital gouvernemental et l’office d’éducation régional.

 

 

LA FOULE CINGHALAISE BRÛLE LE CORAN

 

Au cours des émeutes de Mawanella, les racistes bouddhistes Cinghalais ont rassemblé des exemplaires du Coran et d'autres livres islamiques et les ont brûlés à l’intérieur même de la mosquée. Parmi les livres détruits, certains étaient des exemplaires rares, vieux de plusieurs centaines d’années. Deux mosquées ont été incendiées et plus de 90 établissements ou résidences appartenant à des Musulmans ont été détruits, causant un préjudice de plusieurs millions de roupies. Deux Musulmans ont été tués quand la police a ouvert le feu, l’un d’entre eux s’appelait Mohamed Saleed.

 

 

La marine sri lankaise bombarde un village de Trinco

 

14 avril 2001 ­ La marine a bombardé Soodaikkudah, un hameau côtier au sud de Trincomalee, le jour de l’An Tamoul. Quatre bateaux et une maison ont été touchés par le feu des bateaux. Les habitants avaient quitté le village en novembre dernier, suite à de nombreuses attaques de la marine. Ils avaient été accueillis comme réfugiés dans une école de Sampoor, un grand village à l’ouest de Soodaikkudah, jusqu’à leur retour en février, sur la base d’une engagement de la marine obtenu par le CICR.

 

Les bateaux de Shanmugam Kangeswaran, Tharmarajah Subaskaran Chitravel Jegatheeswaran et Manirajah Shanmugaratnam ont été gravement endommagés par les tirs de la marine.

 

 

Un avocat des Droits de l’Homme arrêté à Batticaloa

 

18 mars 2001 ­ La division antiterroriste de la police sri lankaise (CDI) a arrêté M. Kanaka Namanathan, un militant des Droits de l’Homme et avocat à Batticaloa, à son domicile de Kallady, dans la banlieue de la ville. L’avocat a été emmené à Colombo par le CDI.

 

M. Namanathan est le secrétaire général de l’ONG « Protéger les Droits de l’Homme ». La police a déclaré qu’il avait été arrêté à la suite d’une enquête menée par le CDI à Colombo concernant le LTTE.

 

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Les nationalistes Cinghalais encouragent le viol !

 

12 avril 2001 ­ L’ancien officier responsable de l’unité de contre espionnage de Mannar, N. P. N. Suraweera, accusé de torture et du viol de deux femmes en détention le 19 mars, a déposé une requête à la Cour d’appel pour que l’affaire soit jugée à Colombo et non à Mannar. L’avocat politicien nationaliste Cinghalais, M. S. L. Gunasekera, représentant l’officier de police, qui prétend que les deux femmes n’ont pas été violées en prison et qu’elles n’ont commencé à le prétendre qu’après la visite, le 27 mars, de l’évêque de Mannar qui, d’après lui, a des liens proches avec les Tigres de la Libération.

 

Il déclare que l’évêque a eu une réunion d’une demi-heure avec le juge du district à son domicile, le même jour, et que le juge a ordonné un second examen médical des deux femmes, le 28 mars, suite à cette réunion.

 

L’officier de police constate dans sa requête que les deux femmes ont été présentées à l’officier médical du district pour un examen le 22 mars, puis devant le commissaire de police le 24 mars. La mère de Wijikala lui a rendu visite le 26 mars et le CICR le 26 et 27 mars. A aucune de ces occasions les deux femmes n’ont déclaré à qui que ce soit avoir été violées.

 

Les avocats des Droits de l’Homme disent que le transfert de dossiers dans lesquels des représentants des forces de sécurité sont accusés de viol ou de meurtre envers des Tamouls, est un stratagème bien connu dans le système législatif de l’île pour protéger les coupables. « Quand les affaires sont transférées à Colombo, il est facile d’intimider les témoins, voire de les empêcher de se rendre à la capitale à chaque convocation ! » déclare l’un de ces avocats.

 

 

Trente-cinq détenus à Vavuniya

 

25 mai 2001 ­ Trente-cinq personnes sont détenues dans la base militaire et la section spéciale de la police de Vavuniya. Toutes ont été emprisonnées au nom de l’état d’urgence, cette détention ayant été révélée lors de la visite du juge du district dans les deux centres de détention. Le juge a été reçu au camp de l’armée sri lankaise par le commandant de la brigade 21-1, qui lui a fourni des informations sur les détenus du centre.

 

Le juge Ilancheliyan s’est enquis de leur sécurité et a précisé que sa visite était en phase avec les nouvelles règles de l’état d’urgence. Neuf des détenus sont des déportés arrêtés aux camps de réfugiés de Poonthoattam et de Sithamparapuram, huit autres ont été emprisonnés le 20 avril.

 

Malgré la récente promulgation de loi permettant aux juges de rendre visite aux personnes emprisonnées dans les centres de détention, publiée au Journal Officiel, il reste encore aux officiers de justice des autres régions du nord et de l’est, où les arrestations sont fréquentes, à se mettre en accord avec la nouvelle réglementation qui vise à examiner les conditions de détention.

 

 

Le bouddhisme encore renforcé dans le projet de la nouvelle constitution

 

Le gouvernement a répété que la place prépondérante donnée au bouddhisme dans la Constitution ne serait en aucune manière modifiée dans les propositions de réformes constitutionnelles. Une porte-parole du gouvernement a déclaré que le statut du bouddhisme serait renforcé et mis en valeur dans la nouvelle constitution.

 

Le ministre des Affaires constitutionnelles, le professeur G. L. Peiris, a rencontré le Mahanayaka Theros de Malwatte et Asgiriya Chapters à Kandy. Le ministre leur a annoncé que les clauses concernant le bouddhisme dans la Constitution ne seraient révoquées sous aucun prétexte.

 

 

Manifestation étudiante à Colombo

 

17 mai 2001 ­ La police a utilisé des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser une manifestation étudiante. Environ 5 000 étudiants de l’université de Kelaniya de Colombo manifestaient contre la réduction des dépenses décidées par le gouvernement dans l’enseignement supérieur. Ils tentaient d’atteindre le siège des autorités universitaires situé dans le centre de Colombo. Les études universitaires au Sri Lanka sont gratuites, mais le gouvernement, en difficulté financière, est de plus en plus tenté de restructurer l’enseignement supérieur.

 

 

Accroissement des arrestations à Vavuniya

 

23 mai 2001 ­ La commission des Droits de l’Homme a signalé la disparition de quinze personnes arrêtées par les forces de sécurité sri lankaises à Vavuniya dans les deux premières semaines de mai. La commission dit que les arrestations se sont multipliées durant les dernières semaines à Vavuniya. De nombreux parents sont à la recherche du lieu de détention des personnes arrêtées. Un officiel de l’HRC a déclaré que les efforts pour localiser les personnes disparues n’ont pas été couronnés de succès.

 

Murugesu Anandarajah, 31 ans, de Maarambaikulam, une ville de banlieue, a disparu alors qu’il allait demander un certificat permanent de résidence à l’armée sri lankaise, le 23 avril, et personne ne sait ce qu’il est advenu de lui, d’après une plainte déposée par sa famille à l’HRC.

 

Les civils de Vavuniya doivent en effet obtenir un certificat spécial qui atteste de leur qualité de résident dans cette ville limitrophe de la région nord.

 

Trois jeunes gens ont été arrêtés par l’armée le 18 mai au camp de réfugiés de Poonthottam. Les troupes ont encerclé le camp à l’aube et ont arrêté les jeunes gens à la suite d’une recherche menée sur les lieux. L’armée était accompagnée d’un « dénonciateur » cagoulé pour identifier les suspects recherchés.

 

Quatre filles ont été arrêtées par l’armée le 10 mai à Pampaimadu, sur la route Vavuniya-Mannar. Elles étaient du village de Chekkadipulavu et ont été relâchées plus tard aux bureaux de l’HRC à Vavuniya.

 

 

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Les parlementaires ayant voté contre l’état d’urgence cherchent refuge en Grande Bretagne

 

L’assassinat du député parlementaire Atputharajah Nadarajah en novembre et du leader Tamoul en janvier ont augmenté la peur. D’après certaines sources, la police a décidé de ne pas enquêter sur le meurtre de M. Nadarajah dont les écrits laissaient penser qu’il soutenait le LTTE malgré son appartenance au parti gouvernemental, l’EPDP. Deux autres parlementaires membres de l’EPDP qui avaient voté contre l’extension de l’état d’urgence, ont quitté le pays et se sont réfugiés en Angleterre.

 

Le député parlementaire Jayalath Jayawardena, de l’UNP, un actif défenseur des droits des Tamouls réfugiés à Vanni, a reçu des menaces de mort. En janvier, la commission internationale des juristes déclarait au rapporteur Ratnayake de porter toute son attention aux menaces envers Jayawardena. D’après les rapports, l’ancien directeur de la campagne de télévision Rupavahini TV, M. Vasantharajah, lui aussi militant du LTTE, a du se cacher suite à des menaces de mort. Sa femme déclare que leur maison au Mont Lavinia est sous la surveillance constante d’inconnus.

 

Durant les deux derniers mois, d’autres sympathisants Tamouls déclarés ont reçu des menaces par lettre ou par téléphone, certaines signées avec du sang. Les activistes qui ont quitté l’île ont déclaré au Sri Lanka Monitor qu’il y a une tentative de faire taire ceux qui défendent les droits des Tamouls.

 

 

14 nouveaux membres élus dans la principale organisation des Droits de l’Homme de l’ONU

 

3 mai 2001 ­ Le conseil économique et social de l’ONU a élu 14 nouveaux membres pour la commission des Droits de l’Homme, basée à Genève, qui est la principale instance de l’ONU pour promouvoir et protéger les Droits de l’Homme. Les nouveaux élus au sein de la commission, composée de 53 membres, le sont pour trois ans. Ils sont issus de cinq groupes régionaux. Agissant sans vote, le conseil a désigné le Togo, la Sierra Leone, le Soudan, l’Ouganda, le Chili et le Mexique pour les groupes d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes.

 

Sur vote secret, le conseil a élu Bahrain, la république de Corée et le Pakistan parmi les pays d’Asie. L’Iran et l’Arabie saoudite n’ont pas reçu assez de voix. Parmi les pays d’Europe de l’est, la Croatie et l’Arménie ont été élues, contrairement à l’Azerbaïdjan et la Lituanie.

 

Parmi les pays de l’Europe de l’ouest et les autres groupes, la France, la Suède et l’Autriche ont été élues, mais les Etats-Unis n’ont pas reçu assez de votes. Commentant les résultats de l’élection, le porte-parole de l’ONU, Fred Eckhard, a déclaré à la presse que « c’est la première fois depuis la fondation de la commission en 1947 que les Etats-Unis ne sont pas retenus ».

 

 

98 % des mines placées dans la région Tamoule

 

Une récente étude faite par l’organisation mondiale de surveillance des mines reporte que le Sri Lanka est à la 4ème place des pays où sont déposées des mines. L’an dernier, il restait 6 000 millions de mines dans le pays, parmi lesquelles 98 % sont dans le nord, qui est une zone Tamoule. Ces mines plastiques resteront actives les 50 prochaines années. Même si le Sri Lanka est un membre de l’ONU, il n’a pas adopté le traité d’interdiction des mines anti-personnel.

 

 

Quatre fermiers Cinghalais relâchés par le LTTE

 

16 mars 2001 ­ D’après le correspondant de presse du CICR à Colombo, quatre fermiers Cinghalais de Padaviya ont été libérés par les Tigres Tamouls à Vanni. Ils ont été rendus à leur famille à Padaviya.

 

 

Des étudiants brûlent un magazine officiel

 

5 avril 2001 ­ Les étudiants de l’université de Jaffna ont brûlé des exemplaires de « l’Amuthu », un magazine publié par le groupe de journaux d’Etat Lake House pour protester contre ses positions anti-Tamouls. « L’Amuthu » est dédié à la propagande destinée à promouvoir plus ou moins subtilement la politique du régime de l’Alliance du Peuple et les activités de l’armée sri lankaise.

 

D’après les étudiants, le dernier numéro du magazine n’a pas seulement dénigré les Tamouls mais également tracé un portrait obscène du leader des Tigres Tamouls. Ils disent que les dires d’Amuthu reflètent l’approche du gouvernement envers les négociations actuelles pour commencer des discussions de paix avec les Tigres Tamouls.

 

Ils disent qu’ils vont lancer une campagne pour s’opposer à la diffusion du magazine dans la péninsule, à cause de la nature vindicative du comité de rédaction qui a des liens très proches avec le haut commandant de l’armée sri lankaise à Jaffna.

 

 

* * * * * *

 

Avril 2001

 

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Une femme Tamoule assassinée ou victime d’un viol de groupe tous les deux mois !

 

Lors de la 57ème session de la commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, Deirdre McConnell, directeur du programme international du Centre Tamoul pour les Droits de l’Homme, TCHR, a fait une déclaration via l’accréditation Ecosoc d’une ONG, « Femmes contre le viol », lors de l’ordre du jour sur la violence contre les femmes :

 

« Madame le président, il n’existe pas de droits de l’homme dans ce monde sans droits de la femme. Il peut y avoir de nombreuses manifestations en faveur des Droits de l’Homme mais, sans garantie réelle sur les droits des femmes, rien ne conduira à une justice.

 

Aujourd’hui, qui sont les victimes des pires violations des droits humains dans les régions de conflits armés, de guerres ethniques, etc. ? Des femmes et des enfants !

 

Il est clair comme le cristal que la violence sexuelle, utilisée pour soumettre et détruire un peuple comme une forme de nettoyage ethnique, constitue un crime de guerre odieux et abominable. Ces abus grossiers et constants, qui dénient d’une manière flagrante les droits humains des femmes et même leur droit de vivre, appellent à une réponse urgente de la part des organisations internationales des Droits de l’Homme.

 

« Femmes contre le viol » m’a invitée, en tant que représentante du Centre Tamoul pour les Droits de l’Homme, à démontrer devant la Commission les preuves des viols systématiques des femmes au Sri Lanka, perpétrés comme une arme de guerre par les forces de sécurité sri lankaises en toute impunité.

 

Depuis vingt-cinq ans « Femmes contre le viol » a parlé avec et pour les femmes victimes de viols dans différentes assemblées.

 

Lors de la dernière 52ème session de la sous-Commission de défense et protection des Droits de l’Homme, le membre et expert M. Paulo Sergio Pinheiro a mis en évidence la situation particulière des femmes Tamoules, lors de l’ordre du jour sur les pratiques assimilables à l’esclavage en temps de guerre.

 

Madame le président, le TCHR a rassemblé une documentation précise et détaillée sur les violations fréquentes des droits des femmes, victimes de viols.

 

En moyenne, une femme Tamoule est violée par les forces de sécurité toutes les deux semaines. Le nombre réel est forcément plus élevé puisque de nombreux cas ne sont pas enregistrés.

 

Tous les deux mois, une femme Tamoule est victime d’un viol de groupe puis assassinée par les forces de sécurité sri lankaises.

 

Le personnel de la force spéciale (STF), de la marine sri lankaise, de l’armée et de la police, les gardes du corps opérant avec l’armée sri lankaise, ont violé des femmes Tamoules. Des hauts responsables, comme des capitaines, sont connus pour être impliqués dans des viols de groupe et des meurtres et ont été nommément désignés par des victimes ou des témoins, mais aucun n’a été reconnu coupable ou puni.

 

Madame le président, je pourrais présenter devant vous un catalogue de cas de viols et de viols collectifs et meurtres commis par les forces de sécurité sri lankaises sous couvert des vingt-sept années de lois d’urgence et les vingt-deux années d’acte de prévention du terrorisme au Sri Lanka.

 

Cependant, cette auguste assemblée a déjà été informée dans le passé du cas mis en lumière dans le monde entier de Krishanthy Kumaraswamy, 17 ans, violée et assassinée en 1996, ce qui a permis la découverte de plusieurs charniers dans la péninsule de Jaffna au nord de l’île du Sri Lanka.

 

Vous avez également entendu parler du cas de Murugesupillai Koneswary, victime d’un viol collectif et assassinée par les forces de sécurité en mai 1997, à qui les meurtriers ont inséré une grenade dans le vagin afin de mettre en pièces son corps pour détruire toute preuve.

 

Les cas de Pushparmalar, 12 ans, Ida Hamilitta, 21 ans, Sarathambhal, 29 ans, et Poomani Saravanai, 70 ans, ont été également portés à votre attention. Ce ne sont que quelques cas parmi bien d’autres.

 

Madame le président, dans l’intérêt de cette commission, je souhaiterais évoquer devant vous deux cas très récents et actuellement très en vue. Il y a eu de très nombreuses condamnations de ces atroces brutalités par des leaders religieux, des parlementaires, des travailleurs sociaux, des activistes locaux des Droits de l’Homme, des universitaires et des groupes d’avocats.

 

Le 19 mars 2001, le premier jour de cette commission, Sivamani Weerakone, une jeune mère de trois enfants, et Vijikala Nanthan, une jeune femme de 22 ans, enceinte, ont été déshabillées, torturées, violées par la police de l’unité de lutte anti-subversion (CSU) de Mannar, au Sri Lanka. Après avoir subi l’horrible épreuve du viol, Sivamani a été suspendue la tête en bas, les mains et les pieds attachés à une barre fixée entre deux tables. Elle et Vijikala ont été torturées et agressées sexuellement toute la nuit jusqu’à l’aube. Les draconiennes lois d’urgence et l’acte de prévention du terrorisme (PTA) permettent l’arrestation arbitraire, la détention, la torture et le viol des femmes Tamoules en toute impunité.

 

Madame le président, tout être humain ressent de la peine et une profonde détresse vis-à-vis de cet acte horrible et barbare. Plusieurs ONG internationales ont appelé le président du Sri Lanka, qui est elle-même commandant en chef des forces armées, à enquêter sur ces atrocités contre des femmes, dans un pays qui a été le premier à avoir une femme Premier ministre.

 

Nous nous réjouissons du jugement historique, en février dernier, du tribunal international des Nations Unies, concernant la Yougoslavie, où pour la première fois le viol et l’esclavage sexuel ont été reconnus légalement comme des crimes contre l’humanité, dont les responsables peuvent et doivent en être accusés. Ce verdict est un pas significatif pour les droits des femmes.

 

Madame le président, nous espérons que nombreux sont ceux parmi vous qui avez été informés des récents événements soulignés dans la presse néerlandaise et d’autres médias sur la plainte déposée par un éminent avocat des Droits de l’Homme hollandais, Cornelius Schoorlon, demandant au procureur général d’Amsterdam, d’autoriser l’arrestation du président du Sri Lanka, Chandrika Kumaratunga, durant sa visite, sur la base de sa responsabilité en tant que commandant en chef des forces armées d’actes de tortures et de crimes contre l’humanité.

 

Madame le président, nous pressons la Commission des Droits de l’Homme, institution responsable des droits humains, à une action significative et à nommer un rapporteur sur le Sri Lanka afin d’examiner la situation de viols systématiques des femmes Tamoules. »

 

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Marie Colvin échappe à une tentative de meurtre au Sri Lanka !

 

Le Centre Tamoul pour les Droits de l’Homme ­ TCHR ­ a appelé à une action urgente concernant l’agression dont a été victime la journaliste basée à Londres Marie Catherine Colvin. Le TCHR a demandé à chacun d’envoyer un appel à Mary Robinson, le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, et à Chandrika Kumaratunga, pressant le gouvernement sri lankais à immédiatement suspendre l’interdiction faite aux journalistes de se rendre dans les régions Tamoules, en particulier la province de Vanni.

 

Cet appel daté du 23 avril 2001, sous la référence AE/15/01, est le suivant :

 

« La correspondante de guerre Marie Catherine Colvin, 44 ans, américaine basée à Londres, a remporté le prix British Press le mois dernier de la « meilleure correspondante étrangère » pour sa couverture du conflit en Yougoslavie. En décembre 1999, elle était en Russie pour couvrir le conflit en Tchétchénie. L’année dernière, elle a reçu le prix « du courage dans le journalisme » de la part de la Fondation Internationale des Femmes dans les Médias pour ses reportages au Kosovo et en Tchétchénie.

 

« Marie Colvin, du journal britannique Sunday Times, est arrivée au Sri Lanka le 21 mars. Elle avait obtenu son visa pour le Sri Lanka par la Haute Commission sri lankaise UK où elle avait rencontré le Haut Commissaire. Il avait pris les dispositions pour une interview auprès du ministre sri lankais des Affaires Etrangères, M. Kathirgamar, le 4 avril à 13h.

 

31 journalistes tués

 

« Selon « Reporters sans Frontières » (RSF) , au moins 31 journalistes ont été tués au Sri Lanka depuis 1988, dans l’exercice de leur profession. En octobre de l’année dernière, le gouvernement sri lankais a reconnu que 29 journalistes avaient été agressés, menacés ou harcelés durant le premier mandat de Chandrika Kumaratunga, et que 22 de ces cas n’avaient donné lieu à aucune enquête judiciaire. 

 

La journaliste Marie Colvin est la première journaliste étrangère à pouvoir se rendre dans la zone de guerre des régions héréditaires Tamoules, à Vanni en particulier. Durant sa visite là-bas, elle a rencontré différentes personnes dont le leader politique des Tigres de Libération Tamil Eelam ­ LTTE, Thamil Chelvan. Le LTTE observe un cessez-le-feu unilatéral depuis Noël qui en est à son quatrième mois.

 

Un reportage de terrain

 

Depuis Mallavi, dans la province de Vanni, Marie Colvin a écrit dans le Sunday Times du 15 avril un reportage de terrain décrivant ce dont elle avait été témoin, sous le titre « Les combattants Tamouls et le processus de paix ». Ci-dessous quelques extraits de son analyse :

 

·         De fait, la décision du LTTE d’utiliser la voie diplomatique apparaît comme le fait d’avoir compris que même s’ils ne peuvent pas être défaits militairement ­ ils ne peuvent pas gagner non plus sur le champ de bataille. 

·         La région de Vanni est encerclée par l’armée et la marine et soumise à un embargo économique. Les journalistes sont interdits de séjour dans la région par le gouvernement sri lankais. 

·          ... un employé du gouvernement et un Tamoul. Sa description de sa propre radicalisation est l’histoire d’une oppression qui transforme des modérés en des militants. « je ne veux pas de cette guerre » dit-il, « mais avant le LTTE, les Tamouls étaient en esclavage. Ma famille a été conduite hors de Jaffna et nous avons tout perdu. Je ne vois aucun autre moyen de regagner nos droits. Alors je les aide. » 

·         « Bien que le gouvernement clame que les Tigres Tamouls procèdent par intimidation des civils, il est évident qu’ils peuvent compter sur un soutien intensif de la population des régions qu’ils contrôlent » déclare le père Xavier, un prêtre de la paroisse.

·         Les ministres de Colombo nient tout embargo économique sur Vanni, la région Tamoule du continent, alors que des points de contrôle sur la frontière interne imposent un embargo sur des articles allant du fuel, ciment, tôles en plastique aux pâtes instantanées et à l’huile végétale. Même les serviettes hygiéniques ne sont pas autorisées ­ sans doute parce qu’elles peuvent être utilisées pour panser des blessures.

·         Colombo interdit aux agences d’aide internationales de distribuer de la nourriture. Ces agences estiment que 40 % des enfants de Vanni souffrent du manque de nourriture ou de malnutrition.

Une contradiction flagrante

 

« L’article de Marie Colvin dans le Sunday Times contredit totalement la malveillante propagande internationale du gouvernement sri lankais, menée depuis des années, et a visiblement peu satisfait le gouvernement.

 

Tout d’abord, Marie Colvin étant à Vanni elle n’a pu se rendre à son rendez-vous avec le ministre des Affaires Etrangères le 4 avril. Vraisemblablement, M. Kathirgarmar l’attendait à Colombo, prêt à sortir ses astuces de sa « Boîte à Mensonges » ! De plus, son article dans le Sunday Times a dû rendre furieux le gouvernement tout en indiquant clairement qu’elle était en réalité à Vanni. Ces faits ont alerté le ministre de la Défense et ses alliés !

 

Le lundi 17 avril, après deux semaines de séjour à Vanni, Marie Colvin est revenue dans la ville du nord à Vavuniya, tenue par l’armée sri lankaise. Alors que Marie Colvin traversait Vavuniya, les troupes gouvernementales stationnées à Parayanlan-Vavuniya ont ouvert le feu sur elle. Elle souffre de quatre blessures, provoquées par des éclats d’obus, à l’épaule, à la cuisse, à la poitrine et à l’oeil. Ses poumons ont été touchés et sa blessure est sérieuse, nécessitant une intervention chirurgicale au Sri Lanka.

 

Immédiatement après la fusillade le gouvernement s’est empressé de justifier l’incident ! Même le Premier ministre du Sri Lanka l’a fait lors d’un meeting public. C’est la preuve évidente qu’en fait, il s’agit d’une tentative contre la vie de Mme Colvin.

 

Le gouvernement trouve un prétexte

 

« Depuis qu’elle a échappé à la fusillade, le gouvernement a trouvé un prétexte pour justifier l’incident, déclarant que Marie Colvin avait dépassé son temps de séjour autorisé au Sri Lanka. Est-ce que cela signifie que celui qui dépasse son temps de séjour dans un pays doit être abattu ?

 

Les journalistes professionnels n’ont ni barrières, ni frontières ni limites. Leur intégrité permet de révéler la réalité, contrairement aux propagandistes Sri Lankais qui travaillent sous le couvert de l’académie, comme Rohan Gunaratne, ou le couvert du journalisme comme Dushy Ranetunga qui tous deux ont préparé une liste noire de 63 occidentaux ou Tamouls désignés pour être assassinés !

 

En réalité, des journalistes devraient rapporter au monde entier les véritables souffrances causées par les guerres. Marie Colvin, sur son lit d’hôpital au Sri Lanka, a déclaré « je n’étais pas là-bas en mission d’espion sournois. Je m’y suis rendue, bien que cela soit fermé aux journalistes,  pour des raisons importantes : parler avec les Tigres Tamouls et écrire sur une crise humanitaire. »

 

 

Une sage décision

 

« Il est intéressant de noter que Marie Colvin a couvert de nombreux conflits tout autour du monde. Mais une menace contre sa vie est survenue seulement au Sri Lanka ! Ses collègues ont pris une sage décision en la mettant dans l’avion pour quitter le Sri Lanka en dépit de ses graves blessures, le vendredi 20 avril 2001.

 

De son hôpital à Manhattan, elle a écrit un article dans le Sunday Times du 22 avril : « Le gouvernement sri lankais a réagi avec colère à ma présence dans la région tenue par les Tamouls de Vanni. Il n’a présenté aucune excuse pour ce qui m’est arrivé ! » .

 

(Extraits)

 

 

 

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Escalade de la culture de la violence au Sri Lanka

 

15 avril 2001 ­ « Des citoyens ordinaires, qui subissent des souffrances, ont cherché l’espoir d’obtenir la justice la plus élémentaire de la part des gardiens traditionnels de la loi et de l’ordre. La population a le sentiment que le processus judiciaire lui-même est dégradé », a indiqué l’assemblée des évêques catholiques du Sri Lanka, dans une déclaration remise à la presse. L’assemblée a pressé le gouvernement et les leaders de l’opposition de mettre en place des commissions indépendantes sur la police et les services judiciaires, et à conduire des élections pour restaurer un pouvoir fiable dans l’île. La déclaration, cependant, est restée muette sur la guerre civile dans l’île, reflétant la profonde fissure dans l’Eglise catholique du Sri Lanka sur la question ethnique, que certains analystes attribue à des initiatives de Vatican 2.

 

Une déclaration signée par l’évêque Oswald Gomis, le président de la conférence des évêques catholiques du Sri Lanka, et l’évêque Malcolm  Ranjith, le Secrétaire, a été remise à la presse.

 

Ci-dessous un extrait de cette déclaration :

 

« Nous, évêques catholiques du Sri Lanka, avons observé avec consternation, depuis quelques temps, la décadence morale et l’écroulement de la loi et de l’ordre dans notre patrie. L’escalade d’une culture de la violence se poursuit depuis plus de deux décades sous chaque gouvernement successif. Maintenant, ceci est devenu la priorité du jour.

 

Des citoyens ordinaires qui souffrent, ont perdu l’espoir d’obtenir même la justice la plus élémentaire de la part des traditionnels gardiens de la loi et de l’ordre. La population a le sentiment que le processus judiciaire lui-même est dégradé.

 

Lorsque nous nous souvenons de la violence sans précédent liée aux élections et aux votes truqués durant ces 2 décades, nous devons en conclure que la désintégration nationale d’aujourd’hui est clairement liée à un processus électoral défectueux et à un gouvernement du pays basée sur l’opportunisme plus que sur la justice et la loyauté.

 

En tout premier lieu, il est d’une importance primordiale de mettre en place dans un cadre légal ­ et ceci sans aucun délai ­ quatre importantes commissions :

 

Une commission indépendante sur la police, une commission indépendante sur les services publics, une commission indépendante sur les élections, une commission indépendante sur la justice.

 

Les voix qui s’élèvent crescendo aujourd’hui au Sri Lanka, pour appeler à la mise en place immédiate des quatre commissions citées ci-dessus, font apparaître le reflet du profond désir de la part de la population pour la justice, la transparence, et l’impartialité du gouvernement.

 

Nous appelons donc tous nos leaders politiques, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition, à apporter la preuve de leur crédibilité en mettant en place immédiatement ces quatre commissions. Elles seules peuvent, nous le pensons, restaurer une véritable démocratie et le règne de la loi, permettant alors la paix et l’harmonie. »

 

 

 

Six civils attaqués

 

8 avril 2001 ­ Six civils, violemment attaqués par des soldats de l’armée sri lankaise dans le village de Korakallimadu, à 25 kilomètres au nord de Batticaloa, se sont plaints auprès du Comité de la Croix Rouge. L’un des plaignants a indiqué que les soldats avaient menacé les villageois des pires représailles s’ils rapportaient l’incident à qui que ce soit. Il a ajouté que plus de dix personnes avaient été agressées pour avoir crier lorsque des soldats étaient entré dans leurs maisons pour attaquer sexuellement des jeunes femmes.

 

Les soldats avaient cassé l’entrée d’un bar du village et s’étaient saoûlés avant de marauder dans le village.

 

Un représentant du village a déclaré que des troupes du camp SLA de Kiran Bridge avaient pris l’habitude depuis longtemps de harceler sexuellement durant la nuit des jeunes femmes du village.

 

Il a déclaré que les villageois, craignant des représailles pour avoir osé porter l’affaire devant le CICR, sont maintenant effrayés à l’idée de dormir chez eux la nuit.

 

 

Le STF attaque une veuve à Batticaloa

 

22 avril 2001 ­ Une veuve qui avait déclaré avoir subi des agressions sexuelles par un groupe des Forces Spéciales (Special Task Force ­ STF) a été violemment attaquée par eux et transportée à l’hôpital de Batticaloa. Cette femme, Mahendran Nageswary, 37 ans, s’était plainte auprès d’un officier du camp principal du STF de Karathivu, à 46 kilomètres au sud de Batticaloa, qu’un groupe de commandos du STF l’avait harcelée. La femme a été battue par du personnel du STF, à son retour chez elle samedi soir. Les commandos ont également battu son fils alors qu’il essayait d’aider sa mère, tombée inconsciente au sol.

 

Selon les voisins de Nageswary, un groupe de commandos du STF l’a harcelée sexuellement depuis presque deux semaines. Ils étaient venus chez elle le 17 avril et l’avaient accusée de fournir de la nourriture aux Tigres de libération la nuit précédente. Ils lui avaient ensuite ordonné de se rendre dans une chambre de sa maison. Nagesway avait refusé, par crainte de sévices sexuels.

 

Les commandos étaient alors parti, la menaçant de pouvoir lui faire tout ce qu’il voulait, en lui précisant qu’elle était sans défense contre eux. Les membres du  STF étaient alors revenus chez elle le 20 avril et l’avait agressée. L’un d’eux avait essayé de la traîner à l’intérieur de sa maison. Mais Nageswary s’était dégagée et enfuie. Les commandos du STF l’avaient de nouveau menacée.

 

La veuve, sur les conseils de ses parents et de ses voisins, était alors allée au camp du STF et avait demandé à voir l'officier en charge des plaintes. Un commando, identifié comme Premaratna, avait écouté sa plainte puis renvoyée chez elle, lui promettant de prendre des mesures sur cette affaire.

 

Mais, dès son arrivée à Kaluthavalai, les STF qui l’avaient auparavant harcelée l’ont agressée pour avoir osé porter plainte . Nageswary a été admise à l’hôpital, victime de contusions multiples et de douleurs à la poitrine et au torse.

 

A Kaluthavalai, les commandos du STF ont déjà usé de ces méthodes par le passé pour harceler sexuellement les femmes attractives des villages Tamouls de la côte sud du district de Batticaloa ou pour les intimider afin de les soumettre.

 

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Action de la justice retardée

 

Le 30 mars 2001 ­ la représentante du gouvernement, Marie Gervais-Vidricaire, à la tête d’une délégation du Canada, a prononcé le discours suivant sur le Sri Lanka, lors de la 57ème session de la commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme :

 

« Au Sri Lanka, le conflit continue et est à l’origine des plus sérieuses violations des Droits de l’Homme, ainsi que la cause d’entorses graves à la loi humanitaire internationale, à la fois par le gouvernement et le LTTE. C’est pourquoi le Canada accueille favorablement les efforts entrepris par la Norvège pour faciliter les pourparlers de paix entre les belligérants. Nous continuons à nous sentir préoccupés par le fait que, à très peu d’exceptions près, les membres des forces de sécurité commettant des violations des Droits de l’Homme continuent à bénéficier des reports d’actions judiciaires et restent impunis. A ce sujet, nous trouvons des exemples comme les multiples assassinats de jeunes Tamouls alors qu’ils étaient sous la garde du gouvernement près de Bindunuwewa, comme particulièrement inquiétants ».

 

(Extraits)

 

 

Le Sri Lanka jure de continuer la guerre

 

24 avril 2001 ­ Selon le journal d’Etat « Daily News », le président du Sri Lanka Chandrika Kumaratunga a juré de vaincre les Tigres de Libération et de préserver l’intégrité du territoire national du pays. Décrivant le LTTE comme « une organisation terroriste sans scrupule », elle a salué les militaires du Sri Lanka pour « continuer à se battre bec et ongles pour balayer le LTTE hors de sa chère mère patrie ».

 

« Je jure de ne pas dévier de notre mission d’attaque militaire des Tigres » a déclaré le président lors du gala général des forces armées. Elle a appelé à la coopération et au soutien de tous les habitants du pays, précise le journal.

 

« Nos forces de sécurité reçoivent à présent un entraînement militaire de premier plan dans l’art de la guerre moderne, entraînement qu’il n’avait pas reçu jusqu’à présent. Des armes sophistiquées leur ont également été fournies. A leur tête se trouvent également des commandants clairvoyants » a déclaré le président.

 

« Grâce à la valeur et à la bravoure de nos trois forces armées et de la police, nous avons été capables de combattre dans le nord et l’est et d’obtenir une avancée décisive » a ajouté le président Kumaratunga.

 

En mettant en place une nouvelle Constitution, son gouvernement redressera « les injustices envers les minorités du nord », a observé le président, ajoutant « nous souhaitons totalement ne pas laisser le LTTE briser la nation en deux. Aussi longtemps que nous serons au gouvernement, nous ne permettrons aucune division de ce pays ».

 

« Un encadrement digne de louanges, un entraînement militaire moderne et le dévouement des forces armées nous ont permis de travailler à la cause de la paix au Sri Lanka », a-t-elle déclaré.

 

(Extraits)

 

 

5 000 civils fuient leur maison à Pooneryn

 

30 avril 2001 ­ Plus de cinq mille civils ont fui leur maison à Pooneryn, à cause des tirs d’artillerie et des bombardements. Les jets de l’air force sri lankaise bombardent la région depuis vendredi. L'armée sri lankaise a tiré aux mortiers sur les quartiers civils, dans les régions nord de Pooneryn.

 

La population des villages de Kowtharimunai, Semmankundu, Gnani Madam, Thambirai et Saamipulam a cherché refuge à Saamikulam. La plupart des réfugiés ont été temporairement recueillis à l’école mixte gouvernementale Tamoule de Saamikulam. D’autres ont trouvé refuge chez des proches.

 

Les Tamouls du nord-est veulent la restauration de leurs droits

Justice C. V. Vignesvaran

 

Le nouveau juge de la Cour Suprême, C. V. Vignesvaran, dans son discours de cérémonie de mercredi, a déclaré qu’il ne s’agissait ni de décentralisation ni de partage du pouvoir que cherchaient les Tamouls du nord et de l’est. Ils veulent simplement la restauration de leurs droits, qui leur ont été arrachés.

 

Vigneswaran a déclaré : « ma tâche en tant qu’officier judiciaire, dans les provinces du nord et de l’est, m’a permis de me rendre compte des souhaits et des aspirations de la vaste majorité des habitants de ces deux provinces. Ils ne souhaitent ni la décentralisation ni la séparation. Ils veulent la restauration de leurs droits. Ces droits qui leur ont été arrachés par l’arithmétique d’avoir ajouté sept provinces à deux provinces, et donc d’avoir transformé la majorité en minorité de neuf provinces. On a pensé que ce serait corrigé par les lois préservant les Tamouls qui ont été élaborées en 1958 et 1966. Mais même celles-ci ont été abandonnées sans en comprendre les implications. »

 

La Magistrature et le Barreau ont payé un tribut aux deux nouveaux juges de la Cour Suprême, Hector S. Yapa et C. V. Wigneswaran lors de la cérémonie qui s’est déroulée au complexe de la Cour Supérieure pour leur souhaiter la bienvenue, vendredi.

(Daily News ­ 9 mars 2001)

 

 

Présence des Nations Unies pour surveiller les crimes contre les Tamouls

 

16 avril 2001 ­ « La présence des Nations Unies au Sri Lanka devrait devenir une réalité afin de surveiller les crimes contre les Tamouls innocents, en particulier les femmes, commis par des membres des forces armées ­ à quasi 100 % cinghalaises » déclare un mémorandum envoyé à plusieurs organisations des Droits de l’Homme par des personnalités de Trincomalee.

 

Une centaine de citoyens, dont des avocats, des professeurs, des hommes d’affaires ou d’importantes personnalités de plusieurs organisations non gouvernementales, ont signé ce mémorandum. Il a été envoyé à plusieurs institutions des Droits de l’Homme, dont la commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, Amnesty International, l’organisme de surveillance américain des Droits de l’Homme, la Commission des Droits de l’Homme d’Asie, la Commission des Droits de l’Homme de l’Inde et la Commission des Droits de l’Homme du Sri Lanka, par e-mail.

 

« Dans un passé récent, il y a eu de nombreux exemples au Sri Lanka où d’innocentes femmes Tamoules ont été victimes de viols, de tortures, de traitements inhumains, cruels et dégradants, par des membres des forces armées. A l’exception du cas du viol et meurtre de Kirushanthy, dans toutes les autres affaires les enquêtes ont été extrêmement lentes et aucun effort n’a été entrepris pour traîner les coupables devant la justice. Alors que des assurances sont données par le gouvernement, les actes commis par les forces armées contre des civils Tamouls sans armes, et en particulier la violence du terrorisme d’Etat, se poursuivent sans répit », précise ce mémorandum.

 

Le document souligne que « deux femmes Tamoules, Sivamany et Vijikala, violées en groupe par des policiers le mois dernier, ont déclaré que ce qui leur était arrivé ne devrait survenir à aucune femme dans le monde ».

 

Plusieurs mesures destinées à limiter la violence contre d’innocents Tamouls au Sri Lanka sont décrites par le mémorandum de Trincomalee.

 

 

* * * * * *

 

Mars 2001

 

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Appel du TCHR à la Commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme

 

Dans un appel daté du 19 mars 2001 au président de la commission sur les Droits de l’Homme de la 57ème session des Nations Unies, le Centre Tamoul pour les Droits de l’Homme ­ TCHR - a pressé la commission à prendre des mesures pour empêcher la croissance et les violations systématiques d’actes de génocide.

 

Cet appel déclare :

 

« Mesdames, Messieurs, le rapporteur spécial a visité le Sri Lanka du 24 août au 5 septembre 1997 et présenté un rapport (E/CN.4/1998/Add.2) dont les recommandations n’ont pas été prises en compte !

 

Mesdames, Messieurs, le gouvernement du Sri Lanka applique des méthodes variées pour mener à bien le nettoyage ethnique sur l’île.

 

Premièrement, la constitution cinghalaise dénie les droits fondamentaux et politiques du peuple Tamoul. Même la première version de la nouvelle constitution a été rejetée par tous les partis Tamouls parce qu’elle ne répondait pas aux aspirations des Tamouls.

 

Deuxièmement, la mise en place de l’Acte de Prévention de Terrorisme (PTA) en 1979 et 27 années de Lois d’Urgence (ER) fait régner la terreur sur le peuple Tamoul de l’île. ER et PTA permettent aux forces de sécurité sri lankaises d’arrêter, de torturer, de violer et de tuer des Tamouls en toute impunité. Le PTA a donné carte blanche aux forces de sécurité pour tirer de sang froid sur la population au nom du « combat contre le terrorisme ». Les meurtres arbitraires d’avocats, de journalistes, de chefs religieux, d’étudiants, les massacres continuels et les meurtres dans le style de la mafia, etc., ne font pas partie de la guerre contre le terrorisme.

 

Troisièmement, l’embargo économique en vigueur depuis dix ans sur les régions Tamoules empêche l’approvisionnement en nourriture, en médicaments et en autres articles.

 

Il y a de nombreux conflits ethniques dans le monde et aucun autre pays que le Sri Lanka n’a imposé un embargo économique à ses propres citoyens. Cet embargo affame à mort la population et impose d’abominables épreuves et d’immenses difficultés ­ c’est l’objectif visé.

 

Mesdames, Messieurs, le Sri Lanka a récemment acheté des grandes quantités d’armes et de munitions qui ne sont normalement utilisées que lors des guerres entre pays ! En particulier des lance-roquettes multi-canons (MBRI) et des avions de combat Kfir. L’utilisation de ces types d’armes et d’artillerie, en parallèle à l’embargo, est en contradiction formelle avec les déclarations du gouvernement comme quoi le conflit sur l’île du Sri Lanka est une « affaire interne » !

 

Quatrièmement, le Sri Lanka a signé des accords avec d’autres nations pour le rapatriement de réfugiés Tamouls, justifiant en même temps sur la scène internationale ses atrocités contre les Tamouls. En mettant en place le rapatriement de réfugiés Tamouls au Sri Lanka, le gouvernement sri lankais harcèle ainsi les Tamouls à l’étranger comme sur son territoire.

 

Durant les derniers mois de nombreux journaux, dont certains basés à Colombo, ont publié des articles déclarant que 63 occidentaux et Tamouls, qui avaient montré la réelle situation au Sri Lanka, avaient été désignés pour assassinat par des propagandistes Sri Lankais ! Ces mêmes articles indiquent clairement que le ministre Sri Lankais des Affaires étrangères est impliqué dans cette affaire. Jusqu’à ce jour le contenu de ces articles n’a pas été démenti par le gouvernement sri lankais ! De récents événements dans des pays étrangers prouvent que ces propagandistes ont déjà commencé à prendre pour cible les personnes de cette liste.

 

Mesdames, Messieurs, le gouvernement du Sri Lanka qui parle de paix à la communauté internationale a échoué à répondre positivement au cessez-le-feu unilatéral de un mois déclaré par les Tigres de la Libération Tamoul Eelam ­ LTTE, le 24 décembre 2000, qui a été prolongé d’un nouveau mois jusqu’au 24 février 2001. Tous les partis politiques Tamouls excepté un (qui a été impliqué dans le récent et brutal meurtre d’un grand journaliste et qui occupe un poste ministériel dans le gouvernement actuel) ont demandé au gouvernement de répondre favorablement au cessez-le-feu du LTTE. Cependant, le gouvernement a rejeté la demande de 10 partis politiques Tamouls ­ tous représentés au Parlement ­ et continue sa solution militaire au sanglant conflit de l’île. Le LTTE, cependant, a prolongé son cessez-le-feu unilatéral une seconde fois, le 22 février 2001, jusqu’au 24 mars 2001. Ce même jour, le 22 février, le gouvernement a une fois de plus rejeté l’offre de cessez-le-feu.

 

Mesdames, Messieurs, si nous analysons les activités passées du Sri Lanka, la désagréable vérité suivante devient claire comme du cristal. Le Sri Lanka a l’habitude régulière de PRETENDRE à prendre des mesures sur les violations massives des Droits de l’Homme seulement QUELQUES SEMAINES avant le début de la commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme et de la sous-commission de prévention et protection des Droits de l’Homme.

 

Nous sommes sûrs que tout citoyen épris de paix de ce monde aura remarqué ces tactiques du Sri Lanka.

 

Nous avons la tristesse d’informer cette auguste assemblée que le gouvernement sri lankais n’a fait encore aucun progrès réel dans l’enquête sur l’assassinat de Kumar Ponnambalam. Il a été tué par des soi-disant tireurs « inconnus » le 5 janvier 2000. Les ONG ont appelé la 56ème session de la commission et la 52ème de la sous-commission à exprimer leur inquiétude au gouvernement du Sri Lanka afin d’aider à la mise en place d’une enquête indépendante sur l’assassinat de M. Ponnambalam ».

 

(Extrait)

 

 

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Récents massacres et exécutions majeures de Tamouls par les forces de sécurité sri lankaises

 

 

Evénements principaux               Date                 Nombre Nombre de

                                                                                                de morts           de blessés

 

Vantharumoolai                                      05/09/1990               158                          ----

Saththurukkondan                                              10/09/1990               184                          ----

Kokkaddicholai (II)                                              12/06/1991                 82                   200

Massacre dans la mer de Kilaly (I)           02/01/1993                 52                   ----

Camp de réfugiés CICR ­ Jaffna                       1993              40           (voir p. 38)

Massacre de Nachchikuda                                  18/04/1995                  30                     60

Massacre de l’église St Pierre à Navaly   11/07/1995             165                    150

Massacre d’une école à Nagar Kovil        22/09/1995               71                    100

Lac de Bolgoda ­ Colombo                                 1995               27                    ----

Massacre de Kumarapuram                    11/02/1996                24                    ----

Poonaithoduvai à Kilinochchi                   18/02/1996                11                    ----

Temple de Muthumariyamman ­ Jaffna    03/03/1996                07                      21

Nachchikuda                                                     16/03/1996                16                      60

Sithandi, Kaluvankerni ­ Batticaloa          11/05/1996                18                      30

Massacre dans la mer de Kilaly (II)          20/04/1996                42                      75

Puttur ­ Jaffna                                       03/06/1996                   08                     ----

Ville de Mallavi ­ Mallavi, Vanni               24/07/1996                   09                      24

Puthukudyiruppu ­ Mullaitivu                    31/07/1996                  10                      30

Ville de Kilinochchi ­ Kilinochchi             25/09/1996                   05                      09

Puthumurippu ­ Kilinochchi                     25/09/1996                   05                      15

Vavunikulam ­ Kilinochchi                                  26/09/1996                   04                      12

Konavil ­ Kilinochchi                              27/09/1996               04                      08

Akkarayan ­ Kilinochchi                         29/09/1996                   04                      07

Pont de Ponnalai à Jaffna                                   29/01/1997                   09                     ----

Nedunkerni ­ Vanni                                            17/07/1997                   08                      22

Vavunikulam ­ Eglise ­ Vanni                 15/08/1997                   09                      21

Mullaitivu (Manthuvil)                              11/08/1997                40                      86

Amparai                                                            24/09/1997                08                      13

Place du marché à Batticaloa                 11/12/1997                05                      53

Prison de Kalutara                                             12/12/1997                03                  20

Côte de Jaffna ­ Jaffna                            27/01/1998                09                      15

Thampalakamam                                               01/02/1998                08                      19

Vaddakkachchi à l’est de Paranthan        26/03/1998                08                      37

Suthanthirapuram à Mullaitivu                 10/06/1998                32                      52

Mullaitivu                                                           15/09/1999                22                      35

Eglise de Madhu ­ Mannar                                 20/11/1999                   38                      56

Batticaloa (près du temple bouddhiste)    17/05/2000                   19                      43

Kaithady (maison pour personnes âgées)19/05/2000                    15                      31

Mutur (Poomarathadychenai)                  04/10/2000                   08                     ----

Centre de détention de Bindunuwewa       25/10/2000                  31                      78

Mirusuvil                                                            19/12/2000                   08                     ----

(et bien d’autres seraient à mettre)         

           

 

9 ans après le massacre de Batticaloa « une justice retardée est une justice déniée »

 

Des soldats Sri Lankais du camp de Punanai, près de Mailanthamai ­ Batticaloa, se sont déchaînés le matin du 9 août 1992, hachant avec des machettes et des couteaux les hommes, femmes et enfants du village. Selon un témoin, des survivants se sont cachés dans la jungle durant deux jours dans la crainte d’une autre attaque avant de se réfugier à Valaichenai. Il y a trente-deux témoins. Ils se sont retrouvés sans abri après le massacre et vivent dans le triste camp de réfugiés de Valaichenai depuis 1992.

 

Les survivants du massacre de Mailanthamai ont reconnu 24 soldats de l’armée sri lankaise du camp de Punanai lors d’une séance d’identification au tribunal de Batticaloa en 1992. Un dossier a été enregistré contre les 24 soldats par la Cour de Batticaloa le 2 avril 1993.

 

Les témoins indiquent combien ils sont frustrés lorsqu’on leur dit qu’une autre date a été fixée pour l’audition chaque fois qu’ils font le difficile voyage de Valaichenai à Colombo depuis de nombreuses années.

 

Un activiste des Droits de l’Homme souligne que le massacre de Mailanthamai n’est pas le seul cas traité de cette façon par le système judiciaire de l’île.

 

« La police ne prend même pas la peine d’enregistrer les rapports de première information (FIR) concernant les autres meurtres de masse commis par les forces de sécurité sri lankaises au nord et à l’est depuis 1990 malgré les fortes recommandations des commissions d’enquête appelant le gouvernement à mettre en place des poursuites légales sur-le-champ contre les auteurs identifiés et nommés dans leurs rapports » a-t-il déclaré, se référant aux massacres de plus de 900 civils Tamouls à Kokkaddicholai (1991), Sathrurukkondaan (1990), de l’université de l’est (1990), à Puthukudiyiruppu (1990), du temple du camp de réfugiés de Sithaandy Murugan (1990), de Pandiruppu dans le district de Batticaloa (1990), de Wattiveli (1990) et de Veeramunai (1990).

 

L’affaire contre des soldats accusés du massacre de Kumarapuram en 1994 et les enquêtes de la Cour sur les charniers de Chemmani de civils arrêtés et assassinés par des soldats de l’armée à Jaffna en 1996 sont toujours en cours comme bien d’autres cas où les forces de sécurité ont été accusées de meurtres de civils Tamouls innocents dans le nord et l’est.

 

 

La souffrance des enfants par la malnutrition à Trincomalee

 

14 mars 2001 ­ Plus de 75 pour cent des enfants réfugiés, vivant sous le feu des régions de conflit de la province du nord-est, souffrent de malnutrition, selon les premiers résultats des enquêtes du gouvernement et des représentants des ONG présentés lors d’une conférence de trois jours inaugurée à l’hôtel de ville de Trincomalee sous les auspices du ministre Sri Lankais du Planning.

 

Ces études indiquent que la majorité des mères parmi les déplacées de ces régions souffrent de malnutrition durant leur grossesse et après la naissance.

 

Il y a quinze camps de réfugiés dans le district de Trincomalee. 4 099 personnes appartenant à 1 091 familles résident dans ces centres. Toutes sont déplacées à cause de la guerre. La malnutrition générale parmi les femmes et les enfants est principalement due à la pénurie d’aliments nutritifs et au manque de connaissance des réfugiés dans la sélection des nourritures fournies ou achetées.

 

Néanmoins, des familles déplacées se plaignent d’être incapables d’acheter des aliments nutritifs dans les centres.

 

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Déclarations lors de la commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme

 

Oretta Bandettini di Poggio, secrétaire général de la Ligue Internationale pour les droits et la libération des peuples a déclaré lors de l’ordre du jour sur le droit des peuples à l’autodétermination :

 

«  le 24 décembre de l’année dernière, les dénommés terroristes rebelles, les Tigres de Libération Tamoul Eelam (LTTE) ont annoncé un cessez-le-feu unilatéral d’un mois en tant que geste de bonne volonté pour encourager et faciliter les initiatives en faveur d’un processus de paix. Tout en déclarant le cessez-le-feu, le LTTE a exprimé l’espoir que le gouvernement du Sri Lanka répondrait d’une façon réciproque à ce geste et que le blocus économique serait levé. L’offre a été catégoriquement rejetée par le gouvernement du Sri Lanka.

 

Préalablement à cette déclaration de trêve unilatérale, des réunions ont été tenues en octobre et novembre 2000 entre l’envoyé norvégien, M. Eric Solheim, le président du Sri Lanka et le leader du LTTE, avec pour objectif de discuter en confiance pour mettre en place des mesures de façon réciproque par les parties en conflit. A côté de cela, le LTTE a appelé plusieurs fois à une désescalade du conflit armé, c’est-à-dire par la cessation des hostilités armées, le retrait de l’agression militaire et de l’occupation, l’arrêt de l’embargo économique et la création de conditions de normalité, préalable essentiel à la reprise de négociations es politiques. En outre et plus important encore, le cessez-le-feu a déjà été prolongé deux fois, la prochaine fin étant le 24 mars, sans aucun effet. Tout ces appels et offres ont été rejetés nettement et clairement.

 

Le gouvernement sri lankais a déclaré qu’il considère les appels à une désescalade comme une tentative du LTTE à préparer la guerre et à utiliser la trêve pour accroître son offensive militaire, pour recruter et entraîner plus de dix mille soldats et pour en plus allouer un milliard de dollars au budget de la guerre (7,2 % du budget national).

 

Le 17 janvier, à Jaffna, les forces de sécurité ont refusé d’autoriser une manifestation de paix d’étudiants de l’université et des grandes écoles, de résidents et des membres des organisations civiles. Des milliers de personnes ont été détournées par des barrages, les rues ont été bloquées par des fils de barbelés et l’entrée au campus de l’université a été refusée à quiconque n’appartenait pas au personnel enseignant. Neuf étudiants ont été arrêtés, des cartes d’identité et des bicyclettes ont été confisquées. Les journalistes n’ont également pas été autorisés à l’université.

 

Ajoutons en outre que tous les partis Tamouls, même ceux qui ont coopéré avec les gouvernements cinghalais successifs, ont adopté une attitude positive en ce qui concerne le cessez-le-feu. Plusieurs délégations jointes ont récemment rencontré les ambassadeurs et représentants de nombre de pays de l’Europe de l’ouest pour leur affirmer la nécessité urgente d’un cessez-le-feu et d’une solution politique au conflit.

 

La lutte des Tamouls fournit un argument solide pour déterminer quand un peuple devrait avoir le droit de se déclarer lui-même indépendant et former un Etat souverain. Le conflit actuel a commencé à la suite de l’indépendance en 1948 alors qu’il s’agit d’un fait historique que les Tamouls ont perdu leur patrie à la suite de la colonisation étrangère.  

 

Considérant l’histoire de ces dernières années et le refus du gouvernement à même envisager la possibilité d’un dialogue, les Tamouls sont totalement justifiés dans leur conviction d’aujourd’hui que leurs aspirations ne peuvent être satisfaites qu’à travers la création d’un Etat Tamoul indépendant.

 

(Extraits)               

 

 

Discours de l’avocat international Mme Karen Parker, du projet sur la Loi Internationale Humanitaire des USA, lors de l’ordre du jour sur le racisme :

 

« Le Développement de l’Education Internationale (IED) est préoccupé par la sérieuse croissance des activités racistes et du racisme dans le monde aujourd’hui. Alors que la loi internationale condamne le racisme elle constitue aussi, en dernier recours, un puissant remède pour des groupes soumis à un racisme prolongé et sérieux de la part d’un gouvernement : le droit à l’autodétermination face aux régimes racistes.

 

L’IED est convaincu que le peuple Tamoul de l’île de Ceylan fait clairement face au test d’un peuple au droit à l’autodétermination selon le modèle classique de la loi internationale : il a la capacité et la volonté de se gouverner lui-même.

 

Même ces pays ne peuvent dénier l’application du droit à l’autodétermination face à un régime raciste.

 

Le peuple Tamoul a souffert d’un racisme extrême des mains de la majorité cinghalaise de Ceylan depuis la fin de la période coloniale britannique. La Commission en est consciente et cela a été à la fois écrit et déclaré par des représentants gouvernementaux ou non gouvernementaux lors de sessions de la Commission ou de la sous-commission depuis 1983.

 

Le gouvernement du Sri Lanka, durant dix-huit années de guerre, a développé et utilisé une rhétorique anti-Tamoule des plus extrêmes. Cela a atteint de telles proportions que toute ­ je répète toute ­ tentative de groupes des droits humains, de groupes religieux ou d’autres associations humanitaires fait face à une opposition violente de la part du gouvernement sri lankais.

 

Le régime envoie des lettres de menace aux églises, journaux, en réalité à tout groupe qui cherche à améliorer la situation critique de ces Tamouls victimes de la guerre. Le régime va jusqu’à menacer ouvertement tout fournisseur d’aide et a quasiment totalement bloqué les régions Tamoules. Il apparaît que même les enfants Tamouls sont l’ennemi. Notre organisation doit tenir compte de cela comme des lois appliquées dans ce conflit armé.

 

La rhétorique anti-Tamoule est tellement constante et si persuasive que même des gouvernements qui devraient en savoir plus sont infectés par elle. Certains gouvernement semblent n’avoir des relations avec le peuple cinghalais ­ sans même remarquer la population Tamoule ou Musulmane de l’île. Le gouvernement a clairement montré qu’il recherche une solution militaire au conflit plutôt qu’une solution négociée. Il n’a pas répondu au cessez-le-feu unilatéral du LTTE qui a été étendu mardi dernier à un troisième mois.

 

Le gouvernement apparaît aussi ne pas coopérer aux tentatives menées dans un esprit de neutralité et sans intérêts nationaux autre que la recherche sincère de la paix.

 

Le développement de l’éducation internationale aimerait saisir cette opportunité pour remercier le gouvernement de la Norvège de son action et à l’encourager à persévérer. Nous espérons que la commission sur les Droits de l’Homme reconnaîtra également et apportera son soutien à ce geste si nécessaire pour amener la paix et l’harmonie raciale et nationale sur l’île. Nous espérons que la conférence de Durban trouvera des solutions pour les victimes des régimes racistes.

 

« Extraits »

 

 

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Echec de la tentative de mettre en arrestation le président du Sri Lanka en Hollande

 

Un éminent avocat Hollandais des Droits de l’Homme, Cornélius Schoorl, a adressé le lundi 19 mars au procureur général d’Amsterdam une pétition demandant à autoriser l’arrestation du président Sri Lankais Chandrika Bandaranaike Kumaratunga par des officiels Néerlandais et de l’inculper devant la Cour internationale de justice de La Hague comme criminel de guerre en tant que commandant en chef des forces armées sri lankaises responsable de différents actes de tortures et crimes contre l’humanité.

 

Cette tentative n’a pourtant pas réussi, la pétition ayant été transmise aux autorités supérieures du ministère de la Justice à cause de ses implications internationales, et rejetée pour des raisons techniques.

 

Wykrslooth, le procureur général des Pays-Bas, a informé Schoorl que la plainte ne pouvait être reçue parce que des détails spécifiques sur les prétendues accusations n’étaient pas décrits.

 

Le plus haut officier représentant de la loi publique de Hollande a informé le plaignant que les charges d’accusations étaient trop vagues et que des détails exacts des supposés tortures et crimes contre l’humanité n’avaient pas été fournis.

 

Schoorl avait rempli la demande en joignant des rapports d’Amnesty International sur des tortures et des violations des Droits de l’Homme au Sri Lanka et demandé à des officiels Hollandais d’arrêter, de détenir et d’accuser le président Kumaratunga tout d’abord devant les tribunaux hollandais puis devant la Cour internationale de justice de La Hague.

 

Un associé de Schoorl, R. Leyen, a indiqué au Sunday Leader que Schoorl était un éminent avocat des Droits de l’Homme qui avait représenté de nombreux Tamouls Sri Lankais dans des affaires de réfugiés politiques depuis 1983.

 

« Il avait été consterné par les premières informations obtenues de ses clients Tamouls dont la plupart avait été torturés au Sri Lanka, et voulait montrer son indignation » a déclaré Leyen.

 

Leyen a ajouté : « Lorsque Schoorl a découvert que le président Sri Lankais se rendait en Hollande, il a pensé à rechercher des moyens légaux et a présenté sa plainte sur les bases des rapports d’Amnesty International. Il s’agissait d’un geste spontané sans beaucoup de préparation. Il l’avait envoyé aux plus hautes autorités à cause de son importance politique ».

 

Il est intéressant de noter que le rejet du procureur général n’a pas été basé sur les faits mais simplement sur des raisons techniques d’information adéquate insuffisante.

 

En dehors de l’infâme fait concernant l’ancien dictateur Chilien, le général Pinochet, quelque temps auparavant, il existe également quelques précédents de même nature en Hollande.

 

Des faits de même nature sont arrivés dans le cas de l’ancien chef d’Etat du Surinam avec un record notoire contre les Droits de l’Homme, ainsi que du père argentin de la fiancée du prince de la couronne néerlandaise. Ce dernier était présumé être un ancien membre de la junte militaire au pouvoir responsable des violations des Droits de l’Homme. Ce cas est actuellement devant les tribunaux.

 

« Remerciements Sunday Leader 25 mars 2001 » (par D. B. S. Jeyaraj).

 

2 jeunes femmes violées par la police de Mannar

 

19 mars 2001 ­ L’unité de Lutte contre la Subversion (CSU) de la police de Mannar a arrêté une jeune mère, Sivamani Weerakone, l’a mise nue, torturée et violée en prison. Son enfant de cinq ans était également détenu par le CSU. Sivamani Weerakone avait été arrêtée à l’hôtel Aasika de Uppukkulam, un faubourg de la ville de Mannar. Son mari était parti à Vavuniya au moment de l’arrestation. La police avait également arrêté à l’hôtel une autre jeune femme, Wijayakala Nanthan.

 

Sivamani était venue à Vanni avec son enfant pour retrouver son mari qui y vivait avec sa maîtresse. Lorsqu’elle a rencontré son mari, elle l’avait persuadé de revenir avec elle, là où elle avait réservé, à l’hôtel Aasika de Uppukkulam, le 13 mars.

 

Le mari de Sivamani était retourné à Vavuniya 2 jours auparavant. Le mari de Wijayakala était également à Vavuniya.

 

 

La stérilisation comme une forme de génocide

 

La stérilisation augmente dans les régions de montagne, non pour des raisons de planning familial mais comme mesure de nettoyage ethnique. Ce sont des officiers de santé qui conduisent cette opération et ils touchent 200 roupies par ouvrier, tandis que les ouvriers touchent eux-mêmes 500 roupies pour subir cette opération. Il s’agit d’une violation des droits humains, mais la loi ne peut l’empêcher. Tout cela est réalisé en exploitant la pauvreté des ouvriers. Ces opérations de stérilisation dans les régions Tamoules sont menées alors que la natalité est encouragée dans les régions cinghalaises avec comme slogan d’envoyer les enfants à la guerre. Le problème de trouver suffisamment d’enfants pour les écoles primaires se pose déjà dans les régions de montagne. Pendant ce temps, le ministère de l’Education a ordonné de fermer toutes les écoles de moins de 115 enfants. Les écoles primaires de Nawalapitiya ont du être fermées à cause de la réduction de la natalité dans la région. Après enquête, il est apparu que cette sorte de planning familial se poursuit avec la connivence des officiers d’Etat de la santé.

 

(SUDEROLI, dimanche 21 janvier 2001)

 

 

 

Une femme en visite à la prison de Welikada face à l’horreur du viol

 

Un condamné pour meurtre a essayé de violer une femme qui s’était rendue à la prison pour rendre visite à son fils ont déclaré des représentants de la prison, hier.

 

Cet événement a eu lieu vendredi soir lorsque cette femme quittait la prison après avoir rencontré son fils détenu sous l'Acte de Prévention de Terrorisme, d’après les officiels.

 

Ils ont déclaré que le condamné avait emmené de force la femme à la maison du Chef Jailor et essayé de la violer, mais la femme s’est battue avec lui et a réussi à se libérer.

 

Avec ses vêtements déchirés elle a couru jusqu’à ce qu’elle rencontre un officiel de la prison à qui elle a raconté cette horreur.

 

Les officiels de la prison ont ensuite envoyé la femme à la police de Borella pour déposer plainte tandis que le prisonnier était arrêté.

 

Le prisonnier de Marawila avait été désigné pour des travaux domestiques dans la maison du Chef Jailor tandis que ce dernier était au travail et personne d’autre n’était dans la maison.

 

(Remerciements ­ Sunday Times 18 mars 2001)

 

 

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February 2001

 

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Année 2000 ­ Plus de 18 000 arrestations grâce au PTA-ER

 

14 février 2001 ­ Plus de 18 000 personnes, la plupart des Tamouls, ont été arrêtées l’année dernière via les draconiennes lois d’urgence (ER) et l’acte de prévention du terrorisme (PTA), a déclaré un ancien responsable des Droits de l’Homme de Colombo.

 

« La presse de Colombo rapporte 13 514 arrestations ER ou PTA de janvier à novembre 2000. Plus de 40 pour cent des arrestations ER ou PTA ne sont pas rapportées par la presse ici. C’est pourquoi le chiffre réel ne devrait pas être inférieur à dix huit mille » a déclaré M. N. Kandasamy, coordinateur du Centre pour les Droits de l’Homme et le Développement. Au moins 2 500 Tamouls sont détenus dans divers centres, selon lui. « Tous sont des prisonniers politiques » précise M. Kandasamy, coordinateur du Centre pour les Droits de l’Homme et le Développement.

 

« Toutes les arrestations ER et PTA ne sont pas déclarées et pourtant toutes devraient l’être auprès de la Commission des Droits de l’Homme, selon la loi. Mais ce n’est pas le cas », indique M. Kandasamy, à Colombo.

 

Il existe de nombreux centres de détention non autorisés dans de nombreuses régions de l’île. La loi requiert la publication dans le journal officiel du gouvernement de tous les lieux de détention autorisés. Mais tous les centres ne sont pas publiés et autorisés, déclarent des responsables des Droits de l’Homme.

 

 

 

Un témoin clé torturé !

 

D’après une lettre écrite par l’avocat et membre du Parlement, M. Appathurai Vinayagamoorthy, le 19 février, un témoin clé de l’assassinat de M. Kumar Ponnambalam le 5 janvier 2000, a été arrêté et torturé.

 

M. Siva a été arrêté mi-janvier par le CDB et sévèrement torturé. Sa famille, angoissée, a contacté la famille du défunt M. Kumar Ponnambalam. Par la suite, M. Vinayagamoorthy est intervenu dans la libération de ce témoin innocent.

 

Le 3 juillet 2000, des témoins ont été forcés de demander à des suspects, lors d’une séance d’identification, d’ouvrir la bouche et de montrer leurs dents ­ ils avaient pour instruction de choisir une personne avec des dents abîmées !

 

Cet événement a été largement rapporté dans la presse de Colombo et démontre que l’enquête dans l’assassinat de Kumar fait l’objet de manipulations et que des tentatives sont faites pour influencer les témoins.

 

La récente arrestation et torture d’un témoin clé, M. Siva, indique clairement une tentative pour couvrir encore une fois l’assassinat de Kumar et pour rendre les choses encore plus confuses. Il y a de fortes preuves dans cette affaire, et pourtant rien n’a été fait pour enquêter sérieusement.

 

Le gouvernement sri lankais ne parle de paix qu’en période d’élection

 

18 janvier 2001 -  Le gouvernement sri lankais ne parle de paix qu’en période d’élection, et dès que l’élection est terminée et le gouvernement formé, il ne recherche que des solutions militaires, a déclaré désappointée la population de Vanni à l’évêque du diocèse catholique de Mannar.

 

 

 

Le Sri Lanka se prépare à la commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme !

 

Le gouvernement est sur le point de désigner une commission présidentielle pour enquêter sur le massacre du centre de réhabilitation de Bindunuwewa, ont indiqué des sources informées au Sunday Leader. Cette désignation survient alors que le gouvernement se prépare à présenter son cas devant la commission des Droits de l’homme des Nations Unies, dont les travaux doivent commencer autour du mois d’avril de cette année.

 

Le retard dans la mise en place de cette commission d’enquête sur le massacre a irrité les activistes des Droits de l’Homme, à la fois localement et à l’étranger.

 

Des sources ont déclaré que la mise en place de la commission coïncide avec les séances de l’UNCHR qui doivent commencer en avril. L’activité soudaine du gouvernement et de la commission des Droits de l’Homme, trois mois après, est due aux sessions de l’UNCHR où le Sri Lanka pourrait être critiqué pour son « record » sur les Droits de l’Homme de l’année 2000, précise ces sources.

 

(Extrait du Sunday Leader du 11 février 2000)

 

 

 

Des étudiants boycottent leurs cours à Trincomalee

 

20 février 2001 -  Des étudiants Tamouls de Trincomalee ont boycotté leurs cours afin de soutenir « Pongu Tamil » (l’insurrection Tamoule), à l’université est de Batticaloa. La plupart des boutiques et autres établissements commerciaux appartenant à des Tamouls sont également fermés dans la ville. 

 

 

 

 

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Les exécutions pourraient reprendre, après 24 ans, au Sri Lanka

 

 

La reprise des exécutions après 24 ans serait un sérieux recul pour les Droits de l’Homme au Sri Lanka, a indiqué Amnesty International dans une lettre au Premier ministre et à d’autres officiels.

 

A la suite d’une décision du cabinet sur le sujet des crimes en mars dernier, le gouvernement est sur le point de mettre fin à son moratorium de 24 ans. « La peine de mort constitue une punition brutale, non efficace et une violation grossière des Droits de l’Homme. Il n’est pas possible pour un pays d’exécuter des prisonniers et de respecter complètement les Droits de l’Homme en même temps » a déclaré Amnesty International. « Personne ne peut approuver les graves actes commis par certains criminels, mais la peine de mort n’est pas la solution. La majorité des gouvernements ont mis en place des punitions autres. »

 

Les lettres appellent le gouvernement à sérieusement étudier plusieurs faits :

 

Des études venant du monde entier, y compris une au Sri Lanka datant de la fin des années 50, ont montré que la peine de mort ne dissuade pas les crimes. Si la criminalité est en cause, le gouvernement doit s’y prendre à travers des mesures et une politique adéquates, et non par des exécutions. Amnesty International appelle le gouvernement à constituer une commission d’enquête sur les niveaux de criminalité, qui proposerait des mesures adaptées.

 

La peine de mort a été démontrée être discriminatoire, en général dirigée contre les plus pauvres et les plus marginaux. Si le Sri Lanka veut reprendre ses exécutions, cela viendrait contre la nette tendance internationale à abolir la peine de mort et au moratorium sur les exécutions. Durant la dernière décennie, en moyenne trois pays suppriment chaque année la peine de mort. Jusqu’à présent, 108 pays l’ont abolie légalement ou en pratique.

 

Il existe toujours le risque d’exécuter des personnes innocentes. De nombreux pays ont récemment libéré des condamnés à mort finalement innocentés : les Philippines, la Malaisie, le Bélize, la Chine, le Pakistan, Trinidad et Tobago, le Malawi, la Turquie, les USA et le Japon.

 

La Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies a plusieurs fois appelé à un moratorium mondial sur les exécutions. « Amnesty International appelle le gouvernement à respecter le plus élémentaire des Droits de l’Homme ­ le droit de vivre ­ et à ne pas reprendre les exécutions. Une telle violence remettrait le Sri Lanka des années en arrière. »

 

 

 

 

Les viols commis par les forces spéciales

 

Le 5 février 2001, à Cheddipaalayam, Batticaloa, une mère de deux enfants a été violée par un soldat des forces spéciales d’élite, alors qu’elle ramassait du bois de feu. Elle a été admise à l’hôpital de Batticaloa. Le soldat l’a menacée de mort si elle parlait du viol.

 

D’importantes violations des Droits de l’Homme ont lieu dans l’est de l’île. Le viol collectif et le meurtre de Murugesupillai Koneswary, mère de quatre enfants, a été un choc horrible. Dans une tentative pour occulter ce viol et ce meurtre, une grenade avait été placée dans son ventre par les soldats qui l’avaient tuée. La liste complète des événements est trop longue pour être détaillée ici.

 

Nombre d’enfants tués entre mai et décembre 2000

 

Par les forces spéciales                                     1

Par l’armée sri lankaise                                    22

Par la police sri lankaise                                     3

Par la marine sri lankaise                                               1

Par l’armée/la police sri lankaise et les personnes

Armées cinghalaises                                          2

Par l’armée de l’air sri lankaise                            2

 

                                                            Total               31

 

 

La loi de la jungle

 

Le Sri Lanka devient rapidement un territoire de meurtres et la population perd sa foi en la justice et les lois. Le Sri Lanka se dirige rapidement à s’asseoir la notoriété de revendiquer sa renommée de capitale mondiale du crime avec ses meurtres, viols, hold-up, vols et massacres qui deviennent la routine quotidienne.

 

Avec les yeux braqués sur l’échec des défenseurs des lois à mener à bien leurs devoirs de base, la loi de la jungle prend rapidement le dessus sur la justice du pays.

 

Un code pénal dépassé et des délais de justice ont amplifié les problèmes criminels et fait perdre toute confiance de la population vis-à-vis des défenseurs de la loi et du système judiciaire.

 

Le mois dernier plus de 25 meurtres et 20 vols ont été rapportés en divers lieux du pays. Les récentes études révèlent que plus de 90 pour cent des personnes impliquées dans ces faits ont moins de 25 ans.

 

Les déserteurs de l’armée et de la police se comptent à environ 35 000 et sont les principaux responsables de l’augmentation rapide de la criminalité. Les accès faciles aux armureries ont également contribué à l’augmentation des crimes avec de nombreuses proies cédant à la tentation de commettre un délit rapide face à l’absence de toute réprimande contre de tels délits.

 

Les  principaux crimes non élucidés à ce jour comprennent les meurtres du rédacteur Satana Rohana Kumara, du leader du All Ceylon Tamil Congress (ACTC) Kumar Ponnambalam, du rédacteur EPDP A. Nadarajah.

 

Dans le cas de crimes moins importants pour les médias, les victimes sont rapidement oubliées et leurs familles ont peu d’espoir de justice. Pour la plupart des familles qui traversent l’expérience d’un crime violent, le traumatisme les frappe pour toute leur vie avec peu d’espoir de voir justice faite.

 

 

                                    1988                 1999                             2000

                                                                               (Janvier à Juin)

 

Homicides                     1385                 1711                             608

Cambriolages

(supérieur à 5000)          3531                 3415                           1722

Vols (sup. à 10000)        1799                 1592                             756

Vols aux résidents/

Industries                      1266                 1471                             604

Vols sur les routes           607                   379                             283

Vols de véhicules             881                   892                             426

Hold-up de banques9                      33                                 1

Total                             8478                 9483                           4400

 

(Source : siège de la police ­ incidents rapportés hormis le nord et l’est). (Extraits du Sunday Times ­ 26 novembre 2000).

 

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27 ans de lois d’urgence au Sri Lanka

 

1998          La constitution du  Sri Lanka (article 155) et l’Ordonnance sur la sécurité publique permettent au président de déclarer l’état d’urgence

1998          L’état d’urgence au Sri Lanka continue depuis 1971, excepté de brefs intervalles.

1998          Depuis l’indépendance en 1948, jusqu’à fin juin 2000, l’île est restée sous l’état d’urgence 9 825 jours (près de 27 ans sur 53 ans d’indépendance)

1998          L’Alliance du Peuple, au gouvernement, réintroduit l’état d’Urgence en octobre 1994.

 

Le gouvernement a déclaré que le pays était « en état de guerre », et a mis en place la loi d’Urgence n° 1 le 3 mai 2000 (Journal Officiel n° 1131/8), élargissant les pouvoirs du président et des forces de sécurité. Les lois ont été amendées le 10 mai (Journal Officiel n° 1131/20) et le 16 mai 2000 (Journal Officiel n° 1132/14). Elles remplacent les lois d’urgence promulguées le 4 novembre 1994 (Journal Officiel n° 843/12).

 

Ces nouvelles lois d’urgence ont augmenté les craintes des Tamouls de Colombo et des autres régions du sud. La censure, selon les lois d’urgence, requiert une approbation préalable pour toute information relative à la guerre depuis le 3 mai.

 

Journaux interdits sous les lois d’urgence depuis environ 6 mois :

1 - Uthayan (‘Rising Sun’ ­ Seul journal d’information de Jaffna)

2 - Sunday Leader (hebdomadaire en anglais de Colombo)

3 - Irida Peramuna (‘Sunday front’ hebdomadaire cinghalais de Colombo)

 

Le ministre de la Défense ou le Secrétaire de la Défense peuvent ordonner qu’un prisonnier sous les lois d’urgence ou le PTA soit envoyé dans un centre de réhabilitation sous l’autorité de la Commission Générale de réhabilitation. Les forces de sécurité peuvent envoyer une personne qui renonce à un centre de réhabilitation, après avoir obtenu d’elle une déclaration écrite de reddition volontaire.

 

Les procès sous ces lois se déroulent sans jury et les libérations conditionnelles, permises selon les lois normales, sont interdites. Une confession ou une dénonciation, qui que ce soit qui l’ai faite et quel que soit le lieu, sont prises en compte en tant que preuve sous les lois d’Urgence. C’est aux accusés d’apporter les preuves afin de réduire ou minimiser les impacts des ces confessions. Sous des lois normales, seule une confession faite devant un magistrat est admise en tant que preuve. Une confession impliquant un autre accusé pour le même délit, bien que non admissible sous des lois normales, peut constituer une preuve sous les lois d’Urgence. Le CIJL a déclaré que la prise en compte de ces confessions encourageait la torture.

 

Les lois d’Urgence au Sri Lanka ont été dénoncées comme loin en dessous des standards acceptables dans le monde entier. Les organisations des Droits de l’Homme déclarent que toutes ces restrictions dépassent largement ce qui est permis sous le ICCPR. Le groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires a pressé le gouvernement sri lankais en avril 2000 de supprimer le PTA et les lois d’Urgence ou de les aligner sur les standards internationaux.

 

 

 

Neuf étudiants arrêtés

 

Colombo, le 15 janvier 2001 (AFP) ­ Les troupes sri lankaises ont arrêté neuf étudiants qui posaient des affiches appelant les militaires à répondre par la réciproque à la trêve des rebelles Tigres Tamouls, a déclaré le gouvernement ce lundi.

 

Les étudiants ont été emmenés en prison samedi puis remis à la police locale de la péninsule nord de Jaffna, a indiqué dans une déclaration le Centre d’Informations Spécial.

 

Mettre des affiches contre le gouvernement peut être une infraction sous les dures lois d’urgence en vigueur ici, mais il n’est pas si clair que les étudiants aient été emmenés en prison sous ces lois. Le LTTE a déclaré un cessez-le-feu unilatéral de un mois depuis Noël et demandé au gouvernement un acte réciproque, demande rejetée par les autorités.

 

 

25 pêcheurs arrêtés à Mannar

 

9 février 2001 ­ On rapporte l’arrestation d’au moins vingt-cinq jeunes Tamouls par la Marine sri lankaise dans le district de Mannar, au nord-ouest, entre le 1er et le 5 février. Leurs proches se sont plaints devant le Comité International de la Croix Rouge que les autorités navales ne les aient pas informé du lieu de leur détention.

 

Tous les prisonniers sont des pêcheurs de Vidathalthivu et de Iluppaikkadavai. Les arrestations ont été faites par des membres des renseignements de la Marine sri lankaise.

 

 

22 ans de PTA

 

En juillet 1979 l’Acte de Prévention du Terrorisme (PTA) a été mis en place au Sri Lanka. La Prévention du Terrorisme (disposition temporaire), Acte n° 48 de 1979, donne de larges pouvoirs à la police et au ministre de la Défense pour arrêter et détenir des Tamouls sur une période de 18 mois sans jugement. Cette loi permet aux forces de sécurité d’arrêter, emprisonner, torturer, violer, tuer et garder les corps en toute impunité.

 

 

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10 partis Tamouls appellent à un cessez-le-feu

 

29 décembre 2000 ­ Dans un communiqué commun, une coalition de dix partis politiques Tamouls de Colombo a déclaré que « le gouvernement sri lankais devrait répondre favorablement à l’appel des Tigres de libération à un cessez-le-feu et les USA, la Grande Bretagne, l’Inde, les pays membres de l’Union Européenne et les autres pays intéressés par la fin du conflit au Sri Lanka devrait exercer une pression sur le gouvernement sri lankais pour mettre fin à la guerre. »

 

Une réunion s’est tenue au quartier général de l’Organisation Tamoule Eelam de Libération (TELO), à Colombo. Le leader de TELO, Srikantha, présidait ce meeting. Y participaient : l’Organisation de Libération du Peuple Tamil Eelam (PLOTE), le TELO, le Congrès Tamoul Ceylanais (ACTC), le Front de Libération Uni Tamoul (TULF), le Congrès des Travailleurs Ceylanais, le Congrès des Travailleurs Démocratiques, la Fondation Nationale des Travailleurs et le Congrès des Travailleurs Démocratiques Assiz.

 

M. Chandrasekaran, membre du Parlement  représentant du Front des Peuples, a informé les participants que son parti soutiendrait les décisions prises lors de cette réunion.

 

Les partis Tamouls ont rencontré les ambassadeurs des pays cités ci-dessus afin de les inciter à soutenir le cessez-le-feu. Ils ont appelé à une médiation tierce, en déclarant que la communauté internationale devrait concentrer son attention sur le nombre croissant d’incidents raciaux contre les Tamouls.

 

 

Embargo total sur Vaakarai

 

27 février 2001 ­ L’armée sri lankaise a déclenché un embargo total sur la région de Vaakarai, à 60 km au nord de Batticaloa, empêchant la population de se procurer les éléments les plus indispensables comme le riz, le sucre, le lait en poudre, l’essence, etc., qui étaient auparavant accessibles sous un contrôle sévère. Les soldats du point de contrôle de Maankerni, actuellement le seul passage vers cette région au nord de Batticaloa, saisissent tous les biens en possession des civils se dirigeant vers Vaakarai, c’est à dire essentiellement leurs provisions de la semaine ou du mois, autorisées dans les limites définies par l’armée sri lankaise et achetées à Valaichenai.

 

Un coupeur de bois de Vaakarai a indiqué « j’ai dépensé pratiquement tout mon salaire pour des provisions de base pour ma famille. Maintenant je n’ai ni argent ni provisions. » Toute la nourriture et l’essence qu’il ramenait chez lui ont été confisquées par l’armée au point de contrôle de Maankerni. Toutes les boutiques sont fermées depuis 5 ans.

 

Tous les civils venant de Vaakarai pour acheter des provisions à Valaichenai font demi-tour à Maankerni après avoir appris que l’armée confisquait toutes les denrées.

 

Les soldats du poste de contrôle de Maankerni ont jeté toutes les provisions confisquées aux civils le long de la route mais ont conservé de petites quantités d’essence dans un baril, a dit un malade de Vaakarai venant de l’hôpital de Valaichenai.

 

 

Le LTTE prolonge d’un autre mois son cessez-le-feu unilatéral

 

22 février 2001 ­ Les Tigres de Libération Tamil Eelam (LTTE) ont déclaré qu’ils prolongeraient d’un mois leur cessez-le-feu unilatéral, et ont appelé la communauté internationale, et en particulier les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union Européenne et l’Inde à persuader le gouvernement sri lankais de répondre favorablement à ce geste de bonne volonté. « Nous souhaitons réaffirmer que notre mouvement de libération est prêt à des négociations de paix dès que le gouvernement sri lankais répondra favorablement à notre déclaration unilatérale de cessez-le-feu et acceptera de mettre en place le « Memorandum de compréhension » norvégien destiné à la désescalade de la guerre et à la normalisation de la vie civile », indique la déclaration. Le cessez-le-feu unilatéral du LTTE devait expirer samedi soir.

 

 

Reconnaître le droit à l’autodétermination des Tamouls

Appel des enseignants de l’université de Jaffna au président

 

16 février 2001 ­ La communauté de l’université de Jaffna a appelé le président à reconnaître le droit à l’autodétermination des Tamouls vivant dans le pays et à entamer des pourparlers de paix avec les Tigres de Libération Tamouls Eelam (LTTE) grâce à la déclaration unilatérale de cessez-le-feu du LTTE.

 

La communauté à également demandé que les aspirations fondamentales des Tamouls du pays soient respectées sans délai.

 

En relation avec cette déclaration, une large réunion s’est tenue sur le campus de l’université. Le président de l’Union des Etudiants, M. S. Arnold, les présidents et représentants des sections de l’université ont étendu leur complète coopération et solidarité pour une action non violente au niveau du district, insistant sur l’urgence de pourparlers de paix avec le LTTE.

 

Le vice-chancelier de l’université, le professeur P. Balasundarampillai, le responsable du Département d’histoire, S. K. Sittampalam, ainsi que le doyen de la faculté des Arts, S. Balanchandran, étaient présents.

 

Pendant ce temps, on apprenait que l’Assemblée des Agences Humanitaires de Jaffna exprimait également leur totale coopération et support pour l’action entreprise par la communauté de l’université de Jaffna sur l’issue du conflit ethnique du pays.

 

(The Weekend Express, 6-7 janvier 2001)

 

 

 

Abattu à Jaffna

 

16 février 2001 ­ Un jeune a été abattu par l’armée sri lankaise à Nanthaavil, au nord de Jaffna. Le jeune a été tué près du point de contrôle du temple Amman de Nanthaavil.

 

Nanthaavil est une banlieue peuplée à l’intérieur de Kondavil.

 

L’armée a remis le corps du jeune à la police de Kopay. La police a amené le corps à l’hôpital universitaire de Jaffna.