Les Droits Tamouls
Juillet 1999
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Éditorial
CHEMMANI
La découverte de deux squelettes
sur le site des présumés charniers de Chemmani crédibilise les déclarations que
le personnel de l'armée du Sri Lanka est responsable de la disparition de
centaines de Tamouls enlevés pour interrogatoire en 1996.
Cela a été également un jour de
règlement de compte pour les centaines d'habitants de Jaffna dont des parents
ont mystérieusement disparu trois ans auparavant après avoir été enmenés pour
interrogatoire par l'armée sri lankaise. Le 16 juin, la question a été de
savoir si un magistrat déciderait de donner le feu vert sur les fouilles d'un
terrain soupçonné d'être un charnier où de nombreuses personnes disparues
seraient enterrés.
Pour plus de 600 familles de
Jaffna tout a commencé lorsqu'un soldat sri lankais, Somratne Rajapakse, a été
déclaré coupable en juillet 1998 de viol et meurtre sur Krishanti Kumaraswamy,
une lycéenne, alors qu'il était en poste au point de contrôle de Chemmani dans
les faubourgs de la ville de Jaffna. Dans une déclaration qu'il a faite après
avoir été condamné à mort, Rajapakse a soutenu qu'il était innocent et déclaré
que des officiers principaux militaires avaient commis de nombreuses violations
des droits de l'homme. Il a ajouté qu'environ 600 des personnes disparues
étaient enterrées dans les charniers de Chemmani.
Rajapakse a été emmené devant la
Cour de Jaffna le 16 juin et le président a ordonné qu'il soit directement
conduit sur le site pour identifier les tombes. Rajapakse, cependant, a dit
qu'il voulait faire une déclaration devant la cour. Dans une déposition qui a
duré plus d'une heure, il a parlé de détentions arbitraires, tortures et
meurtres de civils rassemblés pour interrogatoire. Il a maintenu avoir
seulement transmis des ordres de ses supérieurs et nommé plusieurs officiers de
rang capitaine et au dessus qui, d'après lui, étaient impliqués dans les
tortures et les meurtres. " C'était le devoir d'un subalterne de
transmettre les instructions des officiers principaux", a t'il dit,
ajoutant que son travail était seulement "d'enterrer les corps".
"Je ne sais pas s'il s'agissait de Krishanthi ou de quelqu'un d'autre
lorsqu'on me demandait de creuser", a t'il déclaré.
Le 16 juin, un nombre important de
femmes se sont rendues à la cour de Jaffna avec des photographies de leurs
parents disparus. Des observateurs internationaux présents lors des exhumations
avaient l'opinion que la décision de poursuivre le processus d'enquête était
sans précédent. Ils disaient qu'il n'existait aucune instance d'aucun
gouvernement poursuivant une enquête sur des présomptions de violations de
droits de l'homme par ses militaires, alors qu'un conflit impliquant l'armée
était en cours.
L'action du gouvernement sera
également observée, en particulier sur son attitude envers les droits de
l'homme. L'un des principaux arguments de campagne du président Chandrika
Kumaratunga lors de son arrivée au pouvoir a été la promesse de claires
performances sur le front des droits de l'homme.
LE PTA RESPONSABLE DE TORTURES
Une femme de 22 ans qui avait été
torturée dans une prison a été libérée sous caution par la cour de Batticaloa.
Antony Krishnaveni avait été arrêtée par des forces paramilitaires du groupe de
Razeek alors qu'elle se rendait à Batticaloa depuis son village de
Kaluvankerni, avant d'être remise à l'armée sri lankaise.
Elle avait été détenue et accusée
sous l'Acte de Prévention du Terrorisme (PTA).
Elle avait été accusée sous le PTA
sur la base de connaître les activités de deux membres des Tigres de Libération
et de ne pas en avoir informé les autorités.
Sa déclaration avait été prise par
l'inspecteur spécial de police de Batticaloa, S.A. Jaysinghe, lors de son
emprisonnement au poste de police.
Son avocat, Perinpam Premnath, a
argumenté que la déclaration avait été obtenue sous de sévères tortures et donc
a demandé au juge d'ordonner un examen médical de l'accusé.
Comme le rapport médical du
médecin du district, S. Chandrapalan, a prouvé la torture et indiqué que des
pressions psychologiques étaient probables, le juge a libéré sous caution
l'accusée et lui a ordonné de rester dans les limites de la ville jusqu'à de
plus amples instructions.
UN PARLEMENTAIRE TUE LORS DE L'EXPLOSION D'UNE BOMBE
Le 29 juillet 1999 M. Neelan
Thiruchelvam a été tué lors de l'explosion d'une bombe alors qu'il se rendait
depuis son domicile de Rosmi Place à son bureau à Kency Road.
Le chauffeur, un inspecteur et
quatre policiers qui voyageaient avec M. Thiruchelvam ont été blessés.
L'explosion a été causée par un
attentat suicide, selon des sources de police, par un individu assis sur le
siège arrière d'une moto venant de la rue Ward Place.
On pense que le suicidaire a sauté
dans la voiture de M. Thiruchelvam pendant que le conducteur de la moto
s'échappait avec des blessures légères, ont indiqué les sources.
M. Thiruchelvam est devenu un
membre du parlement en 1994 lorsqu'il a été choisi sur la liste nationale du
TULF.
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UNE MAUVAISE SITUATION DES DROITS DE L'HOMME A JAFFNA
17 juillet 1999 - Le Haut
Commissariat aux Réfugiés (HCR) de Jaffna a reçu un nombre croissant de
rapports de toutes parts de la péninsule sur des violations des droits de
l'homme commises par l'armée sri lankaise.
Des résidents de Varani, un
village de la région de Thenmaradchi, ont informé le HCR qu'un nombre croissant
de jeunes, essentiellement des étudiants, ont rejoints les Tigres de libération
à cause du harcèlement des troupes sri lankaises.
Dans un mémorandum transmis par le
HCR, les villageois ont indiqué que 35 jeunes avaient rejoints les Tigres de
Libération en une seule journée à cause de ce harcèlement.
Le mémorandum, signé par plusieurs
villageois, a aussi désigné certains officiers de l'armée sri lankaises
impliqués, et appelé le HCR à prendre des mesures appropriées pour transférer
les officiers.
Ailleurs dans le district est de
Batticoloa, deux soldats ivres de l'armée sri lankaise ont tenté d'attaquer une
femme au carrefour de Naavaladi, près de Valaichenai, la nuit dernière.
Les soldats s'étaient rendus dans
la partie musulmane de Naavaladi et avaient essayé d'attaquer la femme dans sa
maison. Les deux soldats ivres ont fui lorsque les parents ont crié à l'aide.
LES SYNDICATS D'ENSEIGNANTS PROTESTENT CONTRE UNE DECISION
DISCRIMINATOIRE
25 juillet 1999 7 syndicats
tamouls et musulmans ont unanimement décidé aujourd'hui de monter un piquet de
garde devant les bureaux de la province du Nord-Est du ministère de l'Education
et du Département de l'Education à Trincomalee dans la matinée du 2- juillet
pour protester contre ce qu'il voit comme une discrimination de salaire
Le ministère central de
l'Education a décidé qu'une allocation de 150 millions de roupies serait
utilisée pour payer les salaires et les arriérés de primes de risque, en
totalité pour les enseignants Cinghalais d'Amparai, tandis que le reste de la
somme serait partagé entre les enseignants Tamouls et Musulmans du reste de la
province. D'après le plan proposé les enseignants Tamouls et Musulmans
recevraient également leurs arriérés en plusieurs versements alors que les
enseignants Cinghalais les recevraient en une fois.
DES JEUNES TORTURES A MORT SELON
UN JUGE
28 juillet 1999 Lors de
l'audition concernant le cas de la mort mystérieuse d'un jeune de Gurunakar
dans la péninsule de Jaffna, le juge suppléant de la péninsule de Jaffna, M. A.
S. E. Ekanathan, a identifié la torture comme la cause du décès.
Le jeune Gnanasingam Anton
Kulasingam avait été arrêté par des troupes de l'armée sri lankaise le 9
septembre de l'année dernière. Son corps avait été remis trois jours après à
ses parents.
Le juge en est venu à cette
conclusion sur la base de rapports d'autopsie, qui indiquaient que le jeune
avait été soumis à une violente torture et avait saigné abondamment sous les
coups et les chocs, ont déclaré des sources proches de la Cour.
Le juge a dit que trois membres de
l'armée sri lankaise dont un capitaine, actuellement arrêtés et faisant l'objet
d'une enquête, étaient responsables.
DES JOURNALISTES MANIFESTENT
CONTRE DES ATTAQUES
21 juillet 1999 Un grand nombre
de journalistes ont manifesté à Colombo, protestant contre l'attaque subie par
plusieurs de leurs collègues la semaine dernière, par du personnel de la
Division de Sécurité Présidentielle (PSD).
Les journalistes et les
photographes de presse avaient été attaqués lors d'un piquet de grève organisé
par le principal parti d'opposition, l'UNP, le 15 juillet.
Les manifestants ont brûlé des
effigies du ministre des Médias, Mangala Samaraweera, et du chef de la Division
de Sécurité Présidentielle. Néanmoins, ils ont été arrêtés sur le chemin par la
police qui avait barricadé toutes les routes menant au secrétariat
présidentiel.
Plus tard, un mémorandum a été remis au secrétaire du
président, à l'extérieur du "Temple Trees".
HUIT DETENUS D'UN CAMP DE REFUGIES
14 juillet 1999 Huit hommes ont
été arrêtés par la police lors d'une opération de recherche conduite tôt le
matin du 12 juillet, près du camp de réfugiés de Veppankulam à environ trois
kilomètres au nord de Vavuniya le long de la route de Mannar.
Sur les trois intrus arrêtés, deux
étaient venus voir leur femme habitant dans le camp, alors que le dernier
rendait visite à ses parents.
La police et l'Unité de lutte
Contre la Subversion (CSU) ont mené le raid dans les premières heures du matin.
Par la suite, la police a vérifié les papiers qui leur avaient été remis pour
identifier les intrus du camp.
TROIS PËCHEURS ARRËTES
17 juillet 1999 L'Unité de lutte
Contre la Subversion de la police de Batticaloa a arrêté trois pêcheurs hier
soir lorsqu'ils ont débarqué de leur bateau.
Les pêcheurs devaient revenir
vendredi matin mais sont restés dans leur bateau en plein mer lorsqu'ils ont vu
un bateau brûler sur le rivage. Lorsqu'ils sont finalement revenus à quai le
vendredi soir, la police les a arrêtés.
Les trois pêcheurs : Kandiah
Sivanathan, Kandasamy Ramesh et Kanapathipillai sont à présent interrogés par
l'Unité de lutte Contre la Subversion (CSU) de la police de Batticaloa.
Pendant ce temps les corps de deux
officiers de police disparus lors de l'attaque d'hier ont été rejetés par la
mer à Batticaloa.
Le corps de A. M. Adhikari a été
retrouvé près de Muhaththuwaram tandis que le corps de S. A. Ranjith a été
retrouvé à Uppodai.
Les corps reposent à l'hôpital de
Batticaloa.
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UN PRETRE ARRETE DANS LA PROVINCE
DE L'EST
25 juillet 1999 Le prêtre
supérieur du temple d'Alaiyadivemby Maruthayadi Manikkapillaiyar, Sri
Arasaretnam Senthinathakurukkal, a été arrêté le vendredi 23 juillet par une
équipe de police arrivée en fourgonnette blanche.
Le temple, situé dans la région
d'Akkaraipattu de la province de l'est est maintenant fermé faute de prêtre
pour célébrer les services quotidiens.
Les policiers, arrivés en
fourgonnette blanche, ont pénétré dans le temple avec leurs chaussures, et ont
arrêté le prêtre qui était en sous-vêtements.
Le vice-président du temple, T.
Krishnapillai, son secrétaire, K. Sivapathasumtharam et un employé T.
Kasikutty, se sont rendus au camp STF Akkaraipattu à la recherche du prêtre
supérieur.
Au camp, tous les trois ont été
également arrêtés et mis en cellule deux heures, selon les renseignements
obtenus par Douglas Devananda, député du district de Jaffna et secrétaire
général de l'EPDP.
Des démarches ont été également
effectuées au Comité International de la Croix-Rouge, à Akkaraipattu. Lorsque
les représentants du CICR ont contacté les forces de sécurité, il a été révélé
que le prêtre supérieur arrêté avait été remis à l'inspecteur général de police
à Kandy.
LA POLICE BLOQUE UNE MANIFESTATION
D'ETUDIANTS DE JAFFNA
Une marche organisée par des
étudiants de l'Université de Jaffna, demandant que le gouvernement ouvre une
route à travers Vanni, a été bloquée par l'armée sri lankaise et la police au
carrefour du collège de Parameswara.
La marche avait commencé à
l'Université et était menée vers le secrétariat de Jaffna où les étudiants
souhaitaient remettre à l'Agent gouvernement (G.A.) une lettre adressée au
président Sri Lankais, lorsqu'elle a été stoppée.
Les organisateurs de la manifestation
ont dit qu'ils avaient obtenu une permission de la police de Jaffna pour
organiser la marche mais la police sur les lieux a bloqué la marche en
déclarant que la permission n'avait pas été accordée.
Dans l'incapacité d'atteindre le
G.A. lui-même, les manifestants ont remis la lettre à son suppléant et ont
terminé la marche au croisement, après une action de blocus pacifique pour
protester contre l'attitude de la police et de l'armée sri lankaise.
LA SITUATION A VANNI SE DETERIORE
D'après le G.A.
26 juillet 1999 La population du
district de Kilinochchi est touchée par des manques de nourriture, la
malnutrition et la maladie à cause de la fermeture de la route d'accès à Vanni,
d'après T. Rasanayagam, l'Agent gouvernement de Kilinochchi.
Il a déclaré que cinq
organisations publiques du district lui avaient écrit au sujet des difficultés
et des souffrances de la population du district. D'après leurs mémorandums, un
nombre significatif de patients de l'hôpital d'Akkarayankulam est dans un état
sérieux et nécessite d'être transporté à Vavuniya pour des soins
complémentaires. Leurs conditions se détériorent.
M. Rasanayagam a indiqué que 75 %
de la population de la région de Vanni sont des réfugiés déplacés vivant en
dessous du seuil de pauvreté.
Il a insisté pour qu'une route
d'accès soit immédiatement ouverte pour empêcher la situation d'empirer.
UN SQUELETTE RETROUVE DANS UN
PUITS DE JAFFNA
19 juillet 1999 Une famille de
Piththanai, un hameau de Velanai, qui était revenue dans sa maison deux jours
auparavant ont découvert un squelette en nettoyant leur puits.
On pense que le squelette est
celui d'une femme car un sari vert et une blouse violette ont été également
trouvés dans le puits.
UNE ATTAQUE AERIENNE TUE UN
ECOLIER
25 juillet 1999 Selvarajah
Uthayakumar, un étudiant de troisième année de l'école de Visuvamadu Reddbarna
du district de Kilinochchi a été tué lors d'une attaque aérienne par les avions
de l'aviation sri lankaise.
Uthayakumar était un réfugié
déplacé de Jaffna.
DEUX ARRESTATIONS A AMPARAI
24 juillet 1999 Deux jeunes
Tamouls ont été arrêtés par la Special Task Force (STF) de Karaitivu lors d'une
opération de recherche à Kalmunai à 22 km au nord-est d'Amparai, jeudi.
Balakrishnan Niranjan, 21 ans et
Sachchithanandan Selvamatham, 17 ans, résidant rue Udaiyar à Kalmunai, sont
maintenant détenus au camp STF de Karaitivu.
Le responsable coordinateur du
commissariat aux Droits de l'Homme R. Manoharam de Kalmunai, a été informé de
ces arrestations.
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LE DEMINAGE A COMMENCE AVEC 18
MOIS DE RETARD
Colombo Reuters. Un projet
international de nettoyage des champs de mines du Sri Lanka retardé depuis 18
mois va finalement commencé après l'arrivée de chiens renifleurs, a déclaré un
officiel des nations-unies.
"Les chiens vont être envoyés
au nord de la péninsule de Jaffna dans les prochaines 24 heures et le travail
réel commencera dans environ un mois après qu'ils se soient acclimatés", a
déclaré le représentant des nations-unies au Sri Lanka, Peter Witham, lors d'une
conférence de presse.
Les mines et les obus non explosés
blessent une moyenne de dix personnes, chaque mois, de la péninsule de Jaffna
où s'est focalisée pendant de longues années la guerre ethnique du Sri Lanka.
Le projet du programme de
développement des nations-unies libérera des territoires pour le repeuplement
et les cultures à Jaffna. "Le projet est de rendre sûre la péninsule aussi
vite que possible" a déclaré Witham, quelques minutes avant une
démonstration faite par quatre bergers allemands Shepherd.
Le projet, en partie financé par
l'Australie et les Pays-Bas, a été retardé par le refus du ministère de la
Défense d'autoriser des civils Tamouls à examiner les champs de mines, parmi
d'autres raisons.
LE CHEF DE LA POLICE CENSURE DES
INFORMATIONS
Le chef de la police, Lucky
Kodituwakku, a imposé sa propre censure, avertissant les officiers que
transmettre des informations aux médias pouvait sérieusement entraver des
opérations de police.
Dans une circulaire, l'IGP a émis
des ordres pour empêcher toute diffusion d'informations aux médias, l'embargo
couvrant les sujets politiques, les sujets sensibles ou polémiques, les grands
événements et les crimes majeurs.
Il a interdit toute interview avec
la presse écrite ou parlée sans son accord. Il a autorisé la diffusion
d'informations exclusivement non polémiques mais empêche la transmission
d'informations sur la vie privée de ceux soumis à une enquête.
Des instructions similaires
avaient été émises auparavant par le précédent IGP W. B. Rajaguru. Il avait critiqué
la flagrante et arbitraire diffusion d'"informations cruciales
intentionnellement ou imprudemment" et avertit que la violation des
instructions donnerait lieu à des poursuites sévères. Encore des barreaux pour
les civils de Wanni.
(Sunday Times, 4 juillet 1999).
UNE INSULTE POUR LA RELIGION
DECLARA LES HINDOUS
Un prêtre Hindou en détention
depuis dix mois a été humilié et insulté par un officier du contre-terrorisme,
soutient un groupe religieux.
Le All Ceylon Hindu Congress, dans
une pétition au président Kumaratunga, a accusé l'officier d'avoir coupé la
chaîne sacrée portée par le prêtre autour de son cou et de l'avoir forcé à
manger de la nourriture non végétarienne. Le prêtre Subramania Iyer Ketheeswara
Kurukkal de Kotagala avait été arrêté à Kotagala en août dernier et détenu
depuis sous l'accusation d'avoir abrité deux personnes soupçonnées d'entretenir
des liens avec le LTTE. Le congrès Hindou a déclaré qu'il pensait que
l'officier était coupable d'une sérieuse mauvaise conduite et avait insulté non
seulement un prêtre Hindou mais la communauté tout entière.
Une plainte a également été
déposée devant le comité anti-harcèlement désigné par le président. (The Island 7 juillet 1999).
UNE DEMANDE POUR UN PRINCIPAL
HINDOU
11 juillet 1999 Le All Ceylon
Young Hindu Federation a demandé au ministre de l'Education et de l'Education
sécondaire, ainsi qu'au conseil d'administration de la province du nord-ouest
de nommer un principal Hindou au Kurunegala Hindu Maha Vidyalayam.
Actuellement, un bouddhiste occupe
le poste de principal au Kurunegala Hindou Maha Vidyalayam. Kurunegala est une
importante ville de la province du nord-ouest sur la route de Colombo à Kandy.
Plusieurs résidants Hindous ont
indiqué que le bien-être de leurs enfants n'était pas correctement assuré par
l'administration de l'école.
DES CIVILS TAMOULS COMME BOUCLIER
HUMAIN
L'armée sri lankaise avance en
utilisant des civils comme bouclier humain à Moondumurippu Nattaangkandal.
Cette déclaration, émise par
l'aile politique du LTTE, provient de la Voix des Tigres.
Elle indique que les Tigres de la
Libération ne sont pas contre les tentatives pour ouvrir une route vers Vanni
comme cela a été clairement indiqué par eux auparavant.
L'action de l'armée sri lankaise
d'envoyer des civils bloqués à Vavuniya à travers la zone militarisée de
Moondumurippu met leurs vies en danger indique la déclaration.
"Cette action du gouvernement
et de l'armée sri lankaise est une claire violation des Droits internationaux
de l'Homme" ajoute la déclaration.
AMNESTY CONDAMNE LE MEURTRE DE
THIRUCHELVAM
L'organisation des Droits de
l'Homme basée à Londres, Amnesty International, a fermement condamné
l'assassinat de Neelan Thiruchelvam lors d'un attentat suicide dans la capitale
Colombo, et lui a rendu hommage comme "un homme politique ayant grandement
servi son pays".
Dans une déclaration,
l'organisation des Droits de l'Homme basée à Londres a déclaré que
Thiruchelvam, membre du Front Unifié de Libération Tamoule (TULF), parti de la
coalition gouvernementale du Sri Lanka, avait été tué sur sa route vers son
bureau au Centre International d'Etudes Ethniques.
La police sri lankaise accuse les
Tigres de la Libération de cette attaque.
* * * * *
*
MEUTRE A VALAICHENAI
20 mai 1999 « Mon fils est
allé récupérer sa carte d’identité confisquée le matin même par l’armée sri
lankaise. Quelques instants plus tard, j’ai entendu un coup de feu. Plus tard,
j’ai su que mon fils avait été tué. Il est innocent ! ». C’est le
témoignage de Sellathurai Mani, 50 ans, mère de Kanthalingam Jeyarajah, lors de
l’enquête.
Kanthalingam Jeyarajah, 23 ans, a
été tué par l’armée sri lankaise au poste de garde du cimetière, dans la ville
de Valaichenai, à 32 kilomètres au nord de Batticaloa, le 18 mai 1999.
« Mon fils n’était en contact
avec aucune organisation. Les affirmations de l’armée prétendant que mon fils
était en possession d’une grenade qu’il avait voulu lancer sont
ridicules » dit sa mère.
« Mon fils avait obtenu son
diplôme d’études secondaires (GCE) mais il n’avait pas poursuivi ses études car
nous étions trop pauvres. Il travaillait comme électricien ».
« Il ne gagnait pas assez
bien sa vie, il avait pris des dispositions pour partir travailler au
Moyen-Orient ».
« Cette tragédie est arrivée
alors qu’il attendait son visa pour partir au Moyen-Orient » déclare enfin
sa mère.
Le soldat Sri Lankais, Range
Jeevalakmal, 24 ans, qui l’a abattu a déclaré lors de l’enquête qu’il était en
poste avec un autre soldat, Sunil.
Il dit qu’un jeune homme avait tenté
de jeter une grenade sur le poste de garde. Ils lui avaient pris la grenade et
l’avaient abattu. Les faits réels sont les suivants :
Kathalingam Jeyarajah, 23 ans,
électricien, se rendait comme chaque matin à son travail. Passant au poste de
garde du cimetière, il avait été arrêté par les soldats qui lui avaient demandé
de nettoyer les buissons sur le côté de la route.
Jeyarajah leur avait rappelé qu’il
était en retard pour son travail et était parti. En rentrant le soir, il avait
de nouveau été arrêté par les soldats qui lui avaient confié une gamelle à
porter au poste de garde suivant. Jeyarajah avait suivi leurs instructions et
pris la boîte.
Quand les soldats du poste de
garde suivant avaient ouvert la boîte et trouvé une bombe, Jeyarajah avait
immédiatement été abattu.
Plus tard, l’armée avait déposé le
corps à l’hôpital de Valaichenai en déclarant qu’un membre des Tigres Tamouls
avait tenté de jeter une grenade et avait été abattu.
Un vice-président abattu par des
inconnus
31 mai 1999 Thiyakarajah
Rajkumar, 32 ans, vice-président du Nallur Pradheshiya Sabha (PS), a été abattu
par des tireurs non identifiés à Kantharmadam, au nord de Jaffna.
Thiyakarajah Rajkumar, membre de
l’EPDP, a été tué alors qu’il se rendait à bicyclette aux bureaux du Nallur
Pradeshiya Sabah avec un parent, qui a également été tué.
Les corps ont été amenés à
l’hôpital universitaire de Jaffna.
Le Sri Lanka ne s’en remet pas à
une autorité internationale
19 mai 1999 Amnesty
International, le groupe de pression sur les Droits de l’Homme, a suggéré au
gouvernement sri lankais que deux de ses experts soient présents lors de
l’exhumation du charnier de Chemmani dans la péninsule de Jaffna.
L’organisation, dans une déclaration, a noté qu’une telle présence « permettrait
de s’assurer que les exhumations sont menées en conformité avec les règes
internationales ».
Amnesty a pressé le gouvernement
et le LTTE de garantir la sécurité de tous les enquêteurs impliqués dans
l’exhumation.
La déclaration d’Amnesty met
l’accent sur des lettres envoyées par le représentant du LTTE aux autorités
judiciaires, demandant que l’enquête soit menée « par des représentants
d’organisations de Droits de l’Homme et pas par des tribunaux locaux ».
Quoi qu’il en soit, la déclaration
note que dans le cadre du système judiciaire sri lankais, « des preuves
ont été rassemblées sous le contrôle d’un juge. Sinon, la découverte n’aurait
pas pu être admise par le tribunal ».
Amnesty déclare que contrairement
aux autres pays où des charniers ont été découverts, le Sri Lanka ne s’en est
pas remis à une autorité internationale chargée d’enquêter et de poursuive les
coupables :
« A la différence des autres
pays, tels que l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, les parties concernées n’ont pas
agréé une autorité internationale sous la tutelle de laquelle une enquête
serait menée et les coupables seraient jugés ». Amnesty a également pressé
le gouvernement de « protéger tous les témoins, y compris Somaratne
Rajapakse, le soldat qui a révélé à l’origine l’existence des charniers ».
La note d’Amnesty révèle que « l’agression sur Somaratne Rajapakse semble
la conséquence de son refus de signer une déclaration présentée par ses
gardiens, sur ordre « du ministre », prétendant qu’il avait été sous
le coup d’un choc émotionnel au moment où il faisait sa déclaration à la Cour
de justice, et que sa déclaration sur les charniers était fausse » dit le
communiqué officiel.
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Douze arrestations
18 mai 1999 Les forces de
sécurité sri lankaises ont arrêté 12 personnes dans le nord de la péninsule de
Jaffna les 15 et 16 mai.
Les personnes suivantes ont été
arrêtées le 15 mai :
1. Thurasingam
Mohanarasa, 27 ans, Urumpirai South, Urumpirai
2. 2.
Selvarasa Nanthakumar, 21 ans, Campus road, Kokkuvil
3. Sivalingam
Vakeesan, 16 ans, Madduvil South, Madduvil
4. Vivekananthan
Jeyarasa, 21 ans, Potpathy road, Kokkuvil
5. Balasunthiram
Nalamayooran, 22 ans, Urumpirai South, Urumpirai
6. Kumarasooriyar
Uthayasooriyar, 24 ans, Potpathy road, Kokkuvil
7. Suntharalingam
Vipulananthan, 21 ans, Delft
8. Nadesan Uthayakumar,
26 ans, Thaavady South
Les personnes suivantes ont été
arrêtées le 16 mai :
1. Nanthakopal
Pirakash, 18 ans, Potpathy road, Kokkuvil
2. Muththulmgam
Jeyakanthan, 22 ans, Kodavil
3. Kathirkamathamby
Sreekanthan, 49 ans, Potpathy road, Kokkuvil
4. Chellaiah
Logeswaran, 25 ans, Sangarappillai road, Aanaikkoddai
Ils ont été emprisonnés au
quartier général de la brigade d’Achchelu de l’armée du Sri Lanka.
Les familles d’un village
d’Amparai
16 mai 1999 150 familles
Tamoules de Thiraikerni, un village du district de Amparai, ont été terrorisées
une nouvelle fois par des groupes d’hommes masqués qui ont fait irruption de
nuit dans le village.
A la suite des massacres de 1990
où 58 civils avaient été tués en une journée, le village avait été déserté et
les familles déportées avaient trouvé refuge à Karativu.
En 1995, après quatre années dans
un camp de réfugiés, les familles étaient rentrées à Thiraikerni. Fin 1997, le
chef du village, Mylipoddy, avait été abattu par un inconnu. Depuis ce jour,
les villageois n’ont plus personne qui défend leurs intérêts et assure leur
sauvegarde.
Récemment, un groupe d’hommes
masqués et armés a mis le feu à l’une des maisons du village. La maison
appartenait à Alagamma, mère de trois enfants. Gopal, le mari d’Alagamma, était
l’une des 58 personnes tuées en 1990.
Alagamma a déclaré que l’incident
avait eu lieu à 21h30, alros qu’elle dormait avec ses trois enfants. Quand elle
s’était rendu compte que la maison brûlait, elle avait tout abandonné et fui
avec ses enfants. A son retour, sa maison était réduite en cendres. La plus
jeune de ses filles, étudiante au collège de Karaithivu Vipulananda, n’a plus
ni uniforme, ni livres, ni matériel scolaire pour aller à l’école. Les cartes
d’identités de ses enfants ont également été détruites par le feu.
Dans un autre fait divers, une
vieille femme, Nagamma, qui parle couramment le Tamoul et le Cinghalais, s’est
disputée avec un des membres du gang. Elle a alors été agressée et est
actuellement soignée à l’hôpital d’Akkaraipattu.
Pendant ce temps, Alagamma (48
ans), a porté plainte à la police d’Akkaraipattu et au secrétariat
divisionnaire d’Addalachchenai, suite aux pertes qu’elle a subies.
Un étudiant emprisonné
2 mai 1999 L’armée sri lankaise
détient Thatparanathan Sivarooban, 19 ans, étudiant au collège de Stanly à
Jaffna. Celui-ci habitait la maison où deux étudiants de l’université de Jaffna
ont été arrêtés et conduits en prison par l’armée. Le jeudi où les deux
étudiants ont été arrêtés, l’armée recherchait également Sivarooban, qui était
parti à Neervely pour rendre visite à son père.
L’armée a demandé aux
propriétaires de la maison que le jeune homme se présente à la brigade à son
retour.
Son père l’a donc amené à la
brigade 51-2 de Jaffna où il est détenu par l’armée pour interrogatoire.
Un village Tamoul de l’Est
Le « village Tamoul » de
Mecravodai a été durement touché par les opérations militaires au début des
années 90. Les villageois avaient été expulsés de force par les milices
musulmanes issues du « village musulman » voisin et de l’armée sri
lankaise.
Environ 450 familles avaient fui
vers les villages voisins. L’année dernière, un programme de rapatriement a
début. Depuis, environ 40 familles sont rentrées.
L’école Tamoule est la seule
institution qui fonctionne dans la partie Tamoule du village, et il y a un
campement de l’armée juste à côté de l’école.
Dans la partie musulmane, il y a
un poste de police qui est tenu par des policiers Cinghalais et Musulmans. Ces
policiers faisaient partie auparavant de la milice, mais ont été intégrés dans
les rangs de la police entre 1996 et 1997.
Des réfugiés arrêtés
24 mai 1999 77 réfugiés Tamouls,
dont 25 femmes et 11 enfants, ont été arrêtés par la marine sri lankaise le 23
mai 1999, lorsqu’ils ont tenté la traversée vers l’Inde pour y trouver refuge.
Les réfugiés ont été expulsés de
Jaffna.
La marine a conduit les réfugiés à
Thalaimannar pour enquête et il semble qu’ils ont été renvoyés à leurs foyers à
la fin de l’enquête.
Six disparus à Mannar
1er mai 1999 Six
jeunes gens arrêtés par un groupe d’hommes armés non identifiés en pleine ville
de Mannar le 25 avril sont toujours portés disparus. Les forces de sécurité sri
lankaises de Mannar ont déclaré aux parents des disparus qu’ils ne les avaient
pas arrêtés.
A. Justin Cruz, K. Murali, S.
Rajes, Reggie, Navaratnam et Rajah avaient été mis en détention par le groupe
armé à Moor Street et Main Street, le 25 avril. Justin Cruz avait été arrêté à l’hôtel Sonia, sur Main
Street, à Mannar.
Le groupe armé qui l’a arrêté a
déclaré aux propriétaires de l’hôtel qu’ils étaient de l’unité anti-terroriste
de la police. Cette unité a toutefois nié être à l’origine de l’arrestation de
Cruz.
PAGE 3
Les effets de la guerre sur les
élèves
Plus de mille étudiants de l’université
Mulankaavil de Kilinochchi ont subi des pertes ou des blessures à cause de la
guerre, déclare le département de l’Education.
Une enquête récente a montré que
501 élèves de l’école ont perdu leurs deux parents, et 195 l’un des deux. 75
élèves ont perdu un frère ou une sœur durant la guerre.
L’enquête a montré que 14 des
élèves étaient invalides et que 159 d’entre eux avaient perdu l’aide de leur
famille et se trouvaient en difficulté pour poursuivre leurs études. Les
sources officielles disent que 76 étudiants ne peuvent poursuivre leurs études
que grâce à des organisations caritatives comme Kurukulam, une organisation
religieuse, l’Organisation du Développement Social et les associations
d’étudiants qui existent dans la région.
L’enquête a également montré que
72 étudiants avaient du abandonner leurs études, ne pouvant plus subvenir à
leurs propres besoins en nourriture, vêtements et autres. Les gens de la région
disent que la guerre a affecté particulièrement les étudiants Tamouls, ce qui
va handicaper définitivement l’avenir de la communauté Tamoule.
Un corps trouvé à Batticaloa
20 mai 1999 Le corps de Thaheer
Hussein, 27 ans, a été découvert sur la plage de Kaththankudy avec des
blessures par balle à la poitrine et à la tête.
Il était parti retrouver sa femme,
mais n’était pas rentré à la maison. Les villageois ont aperçu une ambulance de
l’armée sri lankaise dans le secteur où le corps a été retrouvé.
Un écolier porté disparu
20 mai 1999 La mère de M.
Thusikaran, un élève de 6ème de l’école Tamoule de Meeravodai à
Valaichenai, à 32 km au nord de Batticaloa, a signalé la disparition de son
fils depuis le jeudi 18 mai.
Le principal a informé le
Directeur de l’Education, M. S. Nakenthiran.
Quand Thusikaran n’étant pas
rentré de l’école, sa mère avait cherché de l’aide auprès de ses voisins.
Un camarade de classe de l’enfant
leur avait dit que Thusikaran n’était pas venu à l’école ce jour-là, mais avait
été vu près d’une vieille maison.
Quand les voisins s’y étaient
rendu, ils avaient trouvé ses livres de classe éparpillés sur le sol, ainsi que
des traces de bottes militaires sur place et dans le terrain entourant la
maison.
Quand le principal a contacté
l’armée sri lankaise de Meeravodai, ils ont déclaré ne pas avoir arrêté
Thusikaran.
Meeravodai est un hameau à 2 km à
l’ouest de Valaichenai. Les Tamouls et les Musulmans vivent dans deux quartiers
différents connus comme le « village Tamoul » et le « village
Musulman » de Meeravodai.
La manifestation des fermiers
contre la discrimination
23 mai 1999 Les fermiers du
district Est de Batticaloa ont appelé à manifester le 27 mai, pour protester
contre la discrimination dans la conduite des projets de développements régis
par le Programme de Développement et de Réhabilitation de Batticaloa (DERBA).
Les agriculteurs se plaignent que
l’armée sri lankaise a refusé la mise en place de projets de développements
agricoles dans les zones contrôlées par les Tigres Tamouls, qui représentent
environ 80 % des terres cultivables du district.
Cinq cents millions de roupies ont
été allouées pour le développement durant les cinq dernières années dans le
cadre du programme DERBA financé par le gouvernement norvégien à travers le
NORAD.
Malgré cela, lors du récent Comité
de Coordination du District (CCD), seuls les projets de développement
concernant les zones contrôlées par les forces gouvernementales ont été
approuvés.
D’après les sources de Batticaloa,
plusieurs centaines de fermiers venus de tout le district devraient participer
à la manifestation de jeudi. Un memorandum a été adressé au président du Sri
Lanka, Chandrika Kumaratunge.
La persécution des villageois
La persécution des villageois de
Thiraikerni par un groupe d’hommes masqués a été porté à l’attention de la
Commission des Droits de l’Homme du Sri Lanka.
M. R. Manoharan, le coordinateur
régional de la commission des Droits de l’Homme, basée à Kalmunai, a visité
récemment Thiraikerni et a recueilli les déclarations des villageois.
D’après ces témoignages, il y a
déjà eu quatre incidents en mai : le 8, une femme a été violée, le 9, la
maison d’une habitante Alagamma était incendiée, le 19, le domicile de
Kualnthaivelu était cambriolé, et enfin le 22, un gang d’hommes masqués avait
pénétré dans la maison d’une veuve, S. Arulamma, et l’avait blessée par balle.
Elle est aujourd’hui soignée à l’hôpital d’Akaraipattu.
PAGE 4
Le rapport des « citoyens
attentifs »
L’importante présence des forces
armées à Valaichenai, une ville Tamoule, à 32 km au nord de Batticaloa,
entourée par 10 hameaux, a fortement affecté la région durant les dernières
années.
Un rapport publié par la
« Commission des citoyens attentifs des villages frontaliers du nord-est
affectés par la guerre » de décembre 98 conclut que les membres des forces
armées sri lankaises utilisaient des civils de Valachenai pour des travaux
forcés.
Ces travaux consistent en
l’abattage d’arbres pour construire des bunkers. Les civils de Valachenai sont
utilisés pour abattre des arbres dans la jungle à l’ouest de Valachenai.
Le député du district de
Batticaloa, M. Joseph Pararajasingham, a porté ce fait à la connaissance du
président à de nombreuses occasions.
La région a une importance
stratégique et il y a 100 camps de l’armée sri lankaise autour de Valachenai.
La route principale qui dessert Batticaloa traverse de Polannaruwa à Valachenai
une vaste zone tenue par le LTTE.
De source officielle, 35 civils
dont 5 écoliers ont été tués en 1998 par les bombardements et les tirs de
l’armée sri lankaise. D’après le même rapport, 97 civils dont 14 écoliers
avaient été blessés et souffraient d’invalidité permanente. En 97, huit
personnes avaient été blessées durant les opérations de recherches menées par
l’armée. 756 civils de Valachenai ont été tué par l’armée entre 1990 et 1998.
Le bilan est sans doute encore
plus lourd si l’on considère le délai important pour que la mort d’un civil au
cours d’un conflit soit reconnue.
Razeek tué par une explosion
P. Ganeshmoorthy, connu sous le
nom de Razeek, leader de la branche armée de l’EPRLF (Eelam’s People
Revolutionary Liberation Front) et un de ses adjoints, Chandran Jeyakumar, ont
été tués par l’explosion d’une bombe à Batticaloa. Un civil, Ali Mohamed Thahir
de Eravur, a également été tué, ainsi que l’agresseur.
« Nous reconnaissons que les
Tamouls ont des problèmes au Sri Lanka » - JVP
« Nous reconnaissons que les
Tamouls ont des problèmes au Sri Lanka. Ils ont été traités de manière
inégalitaire par les gouvernements successifs du Sri Lanka. On leur a refusé la
justice sociale. De ce fait, les Tamouls devront aujourd’hui subir d’immenses
privations » a déclaré Tilvin de Silva, secrétaire général de JVP,
s’adressant aux correspondants étrangers le 16 mai 1999 à l’Hôtel Galle Face
Green.
« Le Sri Lanka est un pays
multi-religieux et mutli-ethnique. De ce fait, nous ne sommes pas d’accord pour
être présentés comme un pays Cinghalais ou Bouddhiste. Les injustices subies
par les Tamouls sont le résultat du refus des gouvernements d’accepter la
nature multi-ethnique de la société sri lankaise ».
« Toutefois, nous ne pouvons
en aucune manière être d’accord avec les Tigres Tamouls (LTTE) qui prétendent
lutter pour les Droits de Tamouls. Ils militent en effet pour la séparation
comme une solution au conflit ce que nous ne pouvons accepter, car cela
conduirait à la fragmentation de notre pays ».
Tilvin de Silva a ensuite déclaré
qu’une solution à l’amiable ne pouvait qu’approuver l’injustice sociale. Les
opposants doivent trouver une solution négociée. Les gouvernements précédents
doivent être critiqués pour ne pas poursuivre cette voie, a déclaré le
secrétaire général de JVP.
Le JVP est un parti de gauche qui
a mené des insurrections sanglantes pour prendre le pouvoir.
Des familles déportées à
Trincomalee
Le nombre total des familles déportées
du district de Trincomalee est désormais de 4 068, d’après un rapport préparé
par des organisations non gouvernementales.
Mille trois cent cinquante trois
familles vivent dans des camps de réfugiés, et 2 715 familles vivent avec des
amis ou des parents.
Parmi ces déportés, 2 038 familles
sont Tamoules, 1 492 sont Musulmanes et 538 sont Cinghalaises.
A Trincomalee et à Gravets, 988
familles déportées vivent dans des camps de réfugiés et 1 531 chez des parents
ou des amis.
Dans le canton de Kuchchaveli, 92
familles vivent dans des camps et 228 chez des parents ou amis.
Dans le canton de Kinniya, 144
familles vivent dans des centres de réfugiés et 921 chez des parents. Dans le
canton de Morawcwa, 129 familles dans des centres de réfugiés et 35 chez des
parents.
Un conseiller militaire Français
au Sri Lanka
2 mai 1999 Un conseiller
militaire Français a visité l’église de Madhu et a discuté avec
l’administration de la congrégation. Il est venu accompagné de deux officiels
de l’armée sri lankaise venus de Vavuniya.
Le conseiller a pris connaissance
des difficultés causées par la présence d’un campement des forces armées sri
lankaises dans l’enceinte sacrée de l’église.
Cette présence a été déclarée
comme une provocation vis-à-vis des pélerins par l’administrateur de l’église.
Dix-neuf acquittements en Inde
La Cour Suprême Indienne a
acquitté 19 des 26 accusés du meurtre de Rajiv Ghandhi. La peine de mort avait
été requise contre eux.
La Cour a confirmé la peine
capitale pour les trois premiers accusés : Nalini, Shanthan, Murugan
ainsi que pour le 18ème accusé, Perarivalan.
Les peines capitales de Robert
Pious (9ème accusé), Jeyakumar (10ème accusé) et
Ravichandran (16ème accusé) ont été commuées en détention à
perpétuité.
Sur les vingt-six accusés, 13
étaient Indiens et 13 étaient des Tamouls Sri Lankais.
* * * * *
*
Janvier 1999
Page 1
Éditorial
PAS D'INDEMNISATION PAYÉE AUX VICTIMES
Depuis 1983, plus de 60 000
personnes ont perdu la vie dans le sanglant et ininterrompu conflit. Les violations
des Droits de l'Homme comme les arrestations arbitraires, emprisonnements sans
limites, tortures, viols, disparitions involontaires, exécutions sommaires en
prison, meurtres et massacres continuent impunément dans l'indifférence des
Nations Unies.
Durant les quinze dernières
années, cette guerre a causé des milliers de veuves, orphelins, infirmes, etc.,
dans le nord-est. Bien que certaines décisions de justice aient statué que les
victimes devaient être indemnisées par l'Etat, pour les Tamouls concernés cela
n'a été que des paroles en l'air sans résultat pratique.
Notre organisation a été contactée
par de nombreuses victimes du terrorisme d'Etat dans le nord-est nous demandant
de soulever le problème auprès des organisations internationales des Droits de
l'Homme.
Le gouvernement, à la tête duquel
se trouve une veuve avec deux enfants, devrait être capable de comprendre les
difficultés d'autres femmes ayant perdu leur gagne-pain dans cette guerre.
S'ils ne sont pas indemnisés, comment les veuves, orphelins et infirmes
pourront-ils survivre au quotidien ?
LE SRI LANKA REJETTE L'OFFRE DE MÉDIATION BRITANNIQUE
Colombo, le 27 (AFP) - Le Sri
Lanka a rejeté une offre du législateur britannique d'une médiation entre le
LTTE et le gouvernement réclamée par 55 000 vies.
Le membre du parlement
britannique, Simon Hughes du parti libéral, a été informé que Colombo ne lui
porterait aucune assistance s'il persistait dans son objectif de visiter le Sri
Lanka lors du Nouvel An, a rapporté l'hebdomadaire Sunday Times.
On indique que Hughes espérait
rencontrer le président Chandrika Kumaratunga, plusieurs ministres d'Etat ainsi
que des responsables du LTTE au nord de l'île.
"Le gouvernement a déclaré
qu' aucun ministre ne rencontrerait le MP britannique et refusait sa demande
d'aller à Wanni (pour voir le LTTE)," rapporte le journal, ajoutant :
"Il a clairement fait savoir qu'il n'accepterait aucune médiation de qui
que ce soit".
LA MÉDIATION N'OFFRE "AUCUNE AUTHENTICITE"
Le ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka
Le ministre des Affaires
étrangères du Sri Lanka, M. Lakshman Kadi garmar, a déclaré que seize apys sont
prêts à intervenir dans une médiation dans le conflit ethnique sur l'île. Mais
seules quelques-unes sont réelles, a ajouté M. Kadi garmar devant des
journalistes lors d'une conférence de presse en son ministère, le 19 janvier
1999.
Il clame que de nombreuses
personnes ou institutions étrangères trouvent de l'intérêt à une médiation pour
des motifs personnels tel qu'obtenir un prix Nobel de la paix, etc.
(Tamil Net 18/01/1999)
LES DISPARITIONS AUGMENTENT A JAFFNA
D'après un officiel du Haut
Commissariat aux Réfugiés (HCR) de Jaffna, les disparitions continuent et leur
nombre vient subitement d'augmenter. Dans de nombreux cas d'arrestations récentes,
les parents des détenus n'ont reçu aucune confirmation de l'arrestation. Ces
arrestations ont été principalement le fait de membres de l'EPDP ou du
personnel de l'armée.
(FOM)
LE PEUPLE TAMOUL A PAYE AU PRIX FORT SON VOTE POUR CHANDRIKA-RANIL
Dans une interview exclusive au
"Weekend Express", le leader du parti d'opposition UNP Ranil
Wickremasinghe a déclaré que le peuple Tamoul avait payé au prix fort son vote
pour Chandrika Kumaratunga. Cela n'est pas justifié.
Les Tamouls, où qu'ils puissent
être, sont des habitants du Sri Lanka dans un Sri Lanka unifié. Toutefois, les
épreuves et harcèlements incalculables qu'ils subissent au nom de la sécurité
dans les zones dégagées du nord-est ou les zones insoumises de Wanni ou où que
ce soit dans le pays et en particulier dans les villes principales comme
Colombo et Kandy sont injustifiables.
Qu'est-il arrivé à la commission
mise en place par le président Chandrika Kumaratunga et à la tête de laquelle
rien de moins qu'un éminent membre du parlement et du Parti Sri Lankais pour la
Paix (SLFP), également ministre de la Culture, M. Lakshman Jayakody ? Cette
commission avait pour objectif d'enquêter sur des cas de harcèlement de
Tamouls. Rien d'utile n'en est sorti. Les chemins du SLFP sont bien connus.
(Weekend Express - 28/29 Novembre
1998)
Page 2
AMNESTY INTERNATIONAL APPELLE A UNE ACTION URGENTE
23
Décembre 98 - Amnesty International a appelé à une action urgente (ASA
37/28/98) au sujet des disparitions de neuf personnes à Vavuniya supposées
avoir été emprisonnées par l'armée Sri Lankaise et des membres du PLOTE à
Vavuniya.
Les
personnes disparues sont les suivantes : M. Packiyaratnam Yogeswaran (16 ans),
M. Selva rasa Thamilchelvam (16 ans), M. Subramaniam Atputharasa (17 ans), M.
Mylvaganam Jeyasee lan (23 ans), M. Lakshaman Kethes waran (22 ans), M.
Nadarasa Rajaratnam (30 ans), M. Veeriah Uthayakumar (30 ans), M. Guna kularasa
Danushan (17 ans) et M. Ponnuthurai Ravindran.
UN JEUNE MEURT SOUS LA TORTURE DANS UNE PRISON DE LA
POLICE
Anura
Sampath (24 ans) de Veera Puranappu Mawatha, Moratuwa, a été emmené au centre
de police à Moratuwa le 30 décembre 1998 par des officiers de police lui ayant
déclaré avoir besoin de son témoignage.
Alors que
beaucoup plus tard il n'était pas rentré, son frère est allé au centre de
police de Moratuwa et a vu Anura Sampath. Anura Sampath dit à son frère qu'il
avait été sévèrement battu par des policiers et qu'il pourrait être tué par
eux. Les membres de la famille ont fait leur possible pour le faire libérer ce
jour-là mais la police a refusé.
Le jour
suivant lorsque les membres de la famille lui ont rendu visite au centre de
police, Anura Sampath n'était pas là. Un officier de police leur dit qu'il
avait été emmené ailleurs pour témoigner.
La famille
fut plus tard informée par l'officier responsable du centre de police que Anura
Sampath était mort. La police donna des informations trompeuses sur
l'emplacement du corps de Sampath. Plus tard, la famille trouva la dépouille de
Anura Sampath à l'hôpital de Kalubowila.
A la suite
des protestations de la famille, le corps fut montré à un médecin de l'hôpital
général de Colombo. L'enquête post-mortem démontra que la mort était due à des
coups, et révéla 24 blessures internes.
LE CID IMPLIQUÉ DANS LE "CAMOUFLAGE" DES
CHARNIERS DE CHEMMANI
Le 8
Janvier 1999, le juge du district de Jaffna A. E. Ekanaathan déclara à la
Division d'Enquêtes Criminelles Sri lankaises (CID), qu'un expert de haut niveau avait à examiner le site supposé des
charniers de Chemmani à Jaffna avant que les travaux d'excavation puissent
démarrer.
Le
superintendant du CID déposa une demande devant la Cour afin d'obtenir l'ordre
d'amener 2 experts de Colombo et de l'université de Ruhuna pour commencer
l'excavation sur le site des charniers de Chemmani à Jaffna.
Le juge,
commentant la demande du CID, déclara que les charniers avaient maintenant
trois années et que la région était actuellement sous l'eau à cause des pluies
torrentielles de la mousson.
Toutefois,
le juge indiqua qu'il ordonnerait au CID d'amener l'expert légiste du
département d'analyse du gouvernement ainsi que l'expert de l'université de
Ruhuna seulement après avoir vu le rapport d'un expert-terrain examinant le
site du charnier de Chemmani.
La
décision du juge vient dans le sillage des rapports indiquant que le
gouvernement sri lankais détruit secrètement le charnier de Chemmani.
Un
rédacteur de l'hebdomadaire anglais de Colombo "The Sunday Times"
révèle que le CID pourrait être impliqué dans ce "camouflage".
L'actuelle inondation dans la région constitue une excuse appropriée pour la
disparition des preuves, indique une source officielle de Jaffna commentant la
décision du juge.
M. A. E.
Ekanaathan a ensuite reporté le cas au 29 janvier 99.
UN CORPS DE FEMME AVEC DES TRACES DE BALLES
Le corps
avec des blessures par balles de Chantirasekaram Selvanayaki de Thalayadi
Chempiyanpattu sud a été amené à l'hôpital de Jaffna le 1er janvier 1999. Des
sources de la police déclarent qu'ils ont découvert le corps à Pallai, un
village à 40 km au sud de la ville de Jaffna.
Le corps a
été identifié par le père. Selvanayaki avait été arrêtée par l'armée sri
lankaise et relâchée en octobre de l'année dernière à la condition qu'elle
revienne pointer régulièrement au camp. Elle revint au camp comme d'habitude le
28 décembre et ne retourna jamais chez elle, a-t'il ajouté.
(FOM)
6 781 FAMILLES
DÉPLACÉES A CAUSE DE PLUIES TORRENTIELLES A VAVUNIYA
D'après le
représentant du gouvernement de Vavuniya, le 1er janvier, vingt-cinq mille
personnes appartenant à 6 781 familles ont été touchées par les inondations
causées par des pluies torrentielles. Huit réservoirs secondaires d'irrigation
ont largement fissurés et 1 000 hectares de rizières ont été détruits par le
déluge. L'officiel a ajouté que 1 230 hectares de cultures de céréales ont été
également détruits par les inondations et les pluies torrentielles.
LA NOURRITURE DE SUBSTITUTION TUE 2 PERSONNES
Le 21
janvier 99 - Deux femmes sont mortes et deux autres sérieusement malades après
avoir mangé un tube de "Alli", une variété locale de lys d'eau dans
la région de Mulliyawalai. Ces femmes n'avaient pu trouver aucune nourriture
depuis longtemps et, au désespoir, s'étaient retournées vers des tubercules et
des racines. Les mortes sont Suppiay Sinnammah (40 ans) et Santhalingam Renuka
(18 ans).
UN MORT ET DEUX BLESSÉS LORS D'UN BOMBARDEMENT DE
L'ARMÉE A BATTICALOA
Le 2
décembre 98 - Les forces spéciales (STF) ont lancé un bombardement mortel sur
le village de Kaluthavalai dans le district de Batticaloa. Lors de cet
incident, un jeune garçon de dix ans a été tué et deux autres personnes
blessées. Le garçon tué a été identifié comme Vivekanantharasa (10 ans). Mme K.
Saraswathy (39 ans) et Mme M. Pushparanee (37 ans) ont été sérieusement
blessées.
(FOM)
Page 3
DES MOINES BOUDDHISTES MANIFESTENT CONTRE LES HINDOUS
ET LES MUSULMANS DU SRI LANKA
Des moines
de Colombo ont manifesté à Colombo le 21 décembre 98 contre la construction de
temples Hindous dans différentes régions du pays et l'introduction de la taxe
Halab. Cette manifestation avait été lancée par une organisation militante
Bouddhiste conduite par Maduluwawa Sobitha. Cette organisation soutient
l'action de guerre du gouvernement sri lankais.
Ven.
Maduluwawa Sobitha a déclaré que les temples Hindous sont construits sur des
terres appartenant traditionnellement aux bouddhistes cinghalais et que la taxe
obligatoire Halal Bill de la procédure islamique Thaqbeer pourrait être un
premier pas vers une future menace plus grande de la foi musulmane sur les
Bouddhistes et la culture bouddhiste.
(INT)
VIOLENCE ÉLECTORALE
Les
élections au conseil provincial du Nord-Ouest du Sri Lanka ont eu lieu au
milieu de violences électorales. Le 24 janvier - le jour du vote - on
rapportait des bourrages d'urnes, des usurpations d'identité d'un grand nombre
de votants, des menaces et attaques sur des membres des bureaux de vote parmi
d'autres actes de violence.
D'après
les observateurs électoraux du Sri Lanka, ces violations ont été en majorité
commises par le parti au pouvoir, l'Alliance du Peuple. Les rapports indiquent
que la conduite des élections ne remplit pas les critères de clarté et
d'équité. On a souligné dans le rapport que le bourrage d'urnes avait eu lieu
dans 13 bureaux de vote. Dans 24 centres des voyous ont éjecté les
représentants des adversaires politiques du parti au pouvoir.
D'après un
journal sri lankais, près de 700 incidents relatifs aux violences électorales -
meurtres, tentatives de meurtre, attaques, vols, incendies criminels, menaces,
propriétés endommagées - ont été rapportés. Ceci inclut deux brutaux meurtres
et attaques sur des journalistes.
DES ENFANTS CRIENT FAMINE ET LEUR PERE SE SUICIDE
Le 3
décembre 98 - L'arrêt des secours vers les régions Tamoules par le gouvernement
sri lankais conduit à plus de suicides dans ces régions. M Yogarajah Kumaresu
(36 ans), déplacé de Aaikoddai à Jaffna et ayant trouvé refuge à
Thatchanamaruthamadhu à Madhu s'est suicidé par le feu. M Yogarajah, père de
trois enfants, était mentalement affecté par les cris de famine quotidiens de
ses enfants et s'est versé de l'essence sur le corps avant d'y mettre le feu.
Il a été
admis à l'hôpital et est mort le 5 décembre 98.
(INF)
DES SQUELETTES MANQUANTS !
(Extrait
du "Midweek Mirror" - 14 janvier 1999)
Un parti
Tamoul a accusé le gouvernement d'agir trop tardivement dans l'enquête sur les
supposés charniers de Chemmani, permettant ainsi aux parties mises en cause
d'enlever les squelettes restants ou de masquer des preuves.
Le
vice-président du PLOTE, N. Manickathasan,
a déclaré que le gouvernement Kumaratunga avait mis pas moins de cinq mois
avant de faire le premier mouvement dans l'enquête sur les déclarations que les
corps de centaines de civils Tamouls étaient enterrés à Chemmani.
M.
Manickathasan a déclaré que le gouvernement avait pour certaines raisons traîne
des pieds sur l'enquête et qu'il craignait que les preuves aient été enlevées
ou masquées.
DES MINES TUENT CINQ CIVILS
Le 21
Décembre 98 - Cinq civils ont été tués
par une mine Claymore enterrée par l'armée sri lankaise à Nedunkerni dans le
district de Mullaitivu. Les victimes ont été identifiées comme M. Nallathamby
Nadarasa (49 ans), M. Natkunam Manickavasagam (48 ans), M. S. Sivabalasingam
(26 ans), M. Arumugam Vallipuram (45 ans) et M. Ponnuthurai Siribaly (28 ans).
(FOM)
Un
étudiant
grièvement
blessé
Le 13
décembre 98 - D'après des sources de Trincomalee, un groupe de policiers a
ouvert le feu au hasard sur le village de Thambalakamam. Un étudiant,
Ponnuthurai Nakuleswaran (15 ans) a été grièvement blessé dans cette fusillade
à l'aveuglette et a été admis à l'hôpital de Trincomalee.
(TEL)
Page 4
ARTICLE 19 ACCUSE LE SRI LANKA
Dans un rapport du 20 janvier 99,
le groupe britannique contre la censure "Article 19" accuse les
autorités sri lankaises d'utiliser des lois d'urgence pour masquer toute
information sur le conflit pour la population normale.
Il indique que la mise en place
d'une censure officielle pour examiner la couverture des médias nationaux sur
la guerre civile est un développement à faire froid dans le dos qui empêche
sérieusement la libre diffusion de l'information sur des points clés de
l'intérêt public.
Le rapport précise que les Sri
Lankais ordinaires sont laissés dans le noir sur le grand nombre de victimes
des deux côtés et sur l'extension des déplacement de civils.
Le porte-parole d'Article 19,
Malcom Smart, a déclaré qu'Article 19 se sentait également concerné par
beaucoup de cas de diffamations au Sri Lanka traités comme des actes criminels
permettant d'emprisonner des journalistes. Mais ils craignent que ce ne soit
pas seulement le gouvernement qui exerce des pressions, mais aussi l'armée.
TOUS EN BONNE SANTÉ - PERSONNE TORTURÉ
Le 1er décembre 1998 - Le Parti
Socialiste (SEP, Socialist Equality Party) du Sri Lanka a pu confirmer des
rapports selon lesquels le Mouvement de Libération des Tigres Tamouls Eelam
(LTTE) avait relâché les membres du SEP de leur lieu d'emprisonnement.
Tous les
quatre, Thirugnana Sambandan, Kasinathan Naguleswaran, Rajendra Sudharsan et
Rasaratnam Rajavel ont été relâchés et sont en bonne santé.
Aucun n'a
été torturé ou physiquement éprouvé durant leur interrogatoire par le LTTE.
M. KUMAR PONNAMBALAM INTERROGÉ
M. Kumar
Ponnambalam, un éminent avocat criminel et secrétaire général du All Ceylon
Tamil Congress, le premier parti Tamoul au Sri Lanka a été interrogé par le
Département d'Enquêtes Criminelles (CID) les 13 et 20 janvier 99.
D'après le
CID, M. Ponnambalam était accusé d'avoir commis un crime selon la section
2 (1)(h) du PTA durant son interview
avec la chaîne de TV Swarnavahini. M. Ponnambalam a précisé qu'à aucun moment
de l'interview il n'avait dit quoi que ce soit transgressant l'article 2 (1)(h)
du PTA.
Cela est
considéré comme une revanche politique du gouvernement contre M. Kumar
Ponnambalam pour avoir exposé les erreurs lors de l'interview du président Sri
Lankais Chandrika à la chaîne de télévision Sud Africaine. Dans cette entretien
TV, le président Chandrika Kumaratunga avait déclaré : "Ils veulent un Etat séparé - la minorité
Tamoule qui n'est pas l'habitant originel du pays".
AUDITION REPORTÉE AU 5 MARS
Le 29
janvier 1999, après avoir entendu les explications des enquêteurs
gouvernementaux, le magistrat du district de Jaffna a fixé une nouvelle
audition le 5 mars, où il décidera quand les fouilles commenceront, a rapporté
le Daily News.
LA GUERRE AU SRI LANKA MET LA PRESSION SUR L'ECONOMIE
- UNDP
Colombo,
le 2 décembre (Reuters) - la guerre ethnique au Sri Lanka a réduit l'économie
dans la province du Nord, abaissant le taux de progression de l'ensemble du
pays, a déclaré le Programme de Développement des Nations Unies (UNDP).
Dans son
rapport sur le développement national du Sri Lanka, l'agence a indiqué que le
conflit sécessionniste dans la province coûte au moins à l'économie un pour
cent sur le taux de progression.
"L'économie
de la province du Nord a été réduite de 350 millions de dollars en 1990 à 250
en 1995", précise le rapport.
"La
situation de guerre dans une région économique peut endommager l'économie pour
plusieurs années", dit le rapport, ajoutant que des jeunes hommes et
femmes étaient tués dans le conflit et que des opérations militaires
détruisaient les infrastructures, propriétés, biens et services.
Il précise
que des pêcheries qui comptaient pour 35 % dans l'activité de production en
1990, étaient le plus touchées par le conflit. Les accrochages entre la flotte
sri lankaise et les bateaux du LTTE
rendent la pêche dangereuse dans les mers au nord du Sri Lanka.
UN MEMBRE DU PARLEMENT ET DU PARTI AU POUVOIR ACCUSé D'INCENDIES CRIMINELS
Représentant
l'Alliance du Peuple (PA) au pouvoir, le membre du parlement pour Puttalam M.
D. Dissanayake a été de nombreuses fois accusé d'incendies criminels. La cour
du district de Puttalam a émis un mandat d'arrêt contre lui pour ne pas s'être
présenté devant elle sur trois cas à son encontre.
(TEL)
LE RÔLE DE L'EGLISE AU SRI LANKA
(Extrait
de "The Island" du 22/1/99)
En
plusieurs circonstances, des analystes ont montré qu'un conflit survient car
l'Église réussit là où le gouvernement échoue. L'Église tend à se développer
dans des régions de conflit et de dissension. Non pas que l'Église soit
responsable de cela, mais elle trouve la situation idéale pour travailler avec
la population et gagner leur foi, pour remplir le vide.
L'Église à
Jaffna et ses régions voisines a pu atteindre la population ordinaire et se
consacrer à ses problèmes immédiats - elle mène plusieurs programmes pour
générer l'emploi et travaille au développement de la communauté. Elle tient une
chaîne d'institutions d'éducation et prend soin des besoins nutritionnels des
enfants tout en s'assurant que beaucoup d'entre eux aillent à l'école. En sus
du système de soin squelettique existant, elle offre un service complémentaire,
parfois avec l'aide de médecins étrangers.
Par dessus
tout, l'Église subvient aux besoins spirituels d'une société en pleine
tourmente. Des prières, la paix, des conseils et une interaction intensive avec
la population aide le peuple à retrouver l'espoir et la foi.
Mais au
sud du Sri Lanka, le clergé Bouddhiste combat souvent l'église dans des
controverses sur les conversions. L'Église, néanmoins, y adopte un profil bas
pour éviter toute confrontation avec la majorité ou le gouvernement, qui subit
également la pression Bouddhiste.